Vu de Norge : le sommaire
Halvor Egner Granerud éliminé avant de sauter
Mondiaux à oublier pour Halvor Egner Granerud qui n’a pas été sélectionné par équipes mais qui aspirait surtout à tenter d’obtenir une médaille individuelle lors des Mondiaux de vol à ski à Bad Mitterndorf ce week-end.
Mais le Norvégien n’a même pas pu s’élancer lors de la première manche vendredi ! En passant le contrôle, sa combinaison a été décrétée trop grande et le sauteur est redescendu par le même chemin que lors de sa montée, les skis sous le bras, disqualifié. « Je suis sonné, je n’avais qu’une envie : sauter et je ne peux pas », réagit Granerud dans les colonnes de Dagbladet.
« Le contrôleur a procédé un peu différemment de d’habitude ce qui a causé un changement des mesures et Halvor, qui devait être à la limite, n’est pas passé, explique son coach Alexander Stöckl. C’est vraiment embêtant mais c’est comme ça, le contrôleur est seul juge. » L’Autrichien précise quand même qu’il voudrait que les contrôleurs se mettent d’accord sur leur méthode afin que tous les athlètes soient jugés équitablement à chaque saut.
« Morten Solem, le contrôleur, a fait son travail et c’est tout à fait normal mais il n’était pas venu une seule fois sur la coupe du monde cette année, ajoute Clas Brede Bråthen, directeur du saut norvégien, à Dagbladet. Nous aimerions qu’à l’avenir, un petit groupe de personnes nous suivent sur toute la saison afin d’assurer un traitement équitable sur les contrôles. »
Bråthen souligne aussi qu’il veut offrir aux fans, aux équipes et aux contrôleurs des possibilités de mieux prévoir les contrôles, d’appliquer toujours les mêmes méthodes afin d’assurer plus de transparence quant aux disqualifications de certains athlètes. « Je veux travailler pour améliorer les choses sur le long terme », dit-il.
Quant à Granerud, il ne s’est pas plus exprimé sur la question, préférant panser ses blessures de son côté après un début de saison extrêmement compliqué et décidant de nouveau de faire une pause dans sa saison.
Marit Bjørgen et Therese Johaug à la rescousse
Personne ne peut le nier : cette année, l’équipe féminine de fond norvégien n’est pas bien reluisante et les résultats, hormis quelques cas, plutôt décevants. « Nous savons que tout le monde aimerait nous voir plus haut dans la liste de résultats mais il ne faut pas oublier que nous alignons une équipe jeune, nous allons progresser », argumente Tiril Udnes Weng devant les caméras de la NRK.
Tout de même, des experts du ski de fond estiment qu’il est urgent de réagir. Et qui de mieux placées pour voler à la rescousse de l’équipe féminine norvégienne que Marit Bjørgen et Therese Johaug ? « Ne pas contacter au moins Marit, c’est une vraie erreur, juge ainsi Torbjörn Nordvall, expert pour Nettavisen. Elle cherche à partager son expérience et son expertise et c’est vraiment étrange que l’Association norvégienne ne lui ai pas demandé d’intervenir. Il y a aussi peu de femmes dans leur équipe et une expérience féminine serait un vrai atout », conclut-il.
Interrogée en direct sur Viaplay, Marit Bjørgen a dit ne pas être contre l’idée. « Par contre, cela demande beaucoup de temps car pour proposer une vraie expertise, apporter une vraie aide, il faut être très souvent présent avec l’équipe », juge l’ancienne fondeuse dans les colonnes de VG. Un fait qui pourrait bien empêcher Therese Johaug, tout juste maman, de s’investir. « Si on me le proposait, j’y réfléchirais sérieusement », dit quant à elle Bjørgen.
Les fondeurs épinglés par Greenpeace
600 km et sept heures de trajet séparent les étapes d’Oberhof (Allemagne) et de Goms (Suisse). La plupart des équipes ont donc effectué le trajet en voiture quand les Norvégiens, eux, avaient prévu pour la plupart de rentrer en Norvège puis d’aller en Suisse, affrétant ainsi deux avions pour les fondeurs souhaitant faire l’aller-retour.
Un choix qui n’a pas échappé à l’antenne norvégienne de Greenpeace qui a fait remarqué qu’en 2023, l’Association de ski affichait clairement son désir de baisser ses émissions de CO2, entre autres en limitant les déplacements inutiles. « Ce serait bien d’agir en accord avec ce qu’ils écrivent dans les médias », juge ainsi Frode Pleym, l’un des dirigeants de Greenpeace Norway, au micro de la NRK.
Surtout que de nombreuses athlètes de l’équipe féminine ont décidé de ne pas rentrer en Norvège et ont dû se débrouiller seules pour trouver un moyen de transport et un hébergement entre le dimanche et le mercredi où le reste de l’équipe devait revenir. « C’est honteux de voir que des athlètes faisant l’effort de moins polluer doivent se débrouiller seules et ne sont même pas soutenues financièrement par leur fédération », continue Pleym.
Interrogées, les athlètes ayant fait le choix de se débrouiller seules estiment que le temps passé en Norvège était bien trop court pour justifier la fatigue de deux vols. « La FIS essaie aussi de placer les Coupes du monde proches les unes des autres pour éviter de devoir prendre l’avion, je pense que c’est un signal important et qu’il faut à l’avenir que l’Association norvégienne travaille sur le fait de voyager plus intelligemment et de façon moins polluante entre chaque étape », dit ainsi Ane Appelkvist Stenseth.
Stenseth, ainsi que Tiril Udnes Weng, Mathilde Myhrvold, Margrethe Bergane, Maria Hartz Melling et Kristin Austgulen Fosnæs ont ainsi dû se faire emmener par les autres équipes du circuit mondial. « C’était un peu comme faire du stop, c’était marrant, raconte Stenseth. Et avec Tiril, nous avons été emmenées par les Français et c’était vraiment sympa, il y avait une très bonne ambiance. »
« Leur choix était le plus logique et le meilleur tant sur le plan financier qu’environnemental et sportif, juge Therese Johaug, interrogée par la NRK. J’aurais fait comme elles et il me semble étrange que ça n’ait pas été le choix de l’Association de Ski. » De son côté, la fédération reste sur sa position, arguant que cet itinéraire avait été choisi au début de l’automne, comme tous les autres déplacements de la saison.
Les skis très spéciaux de Juni Arnekleiv
Vous trouvez Juni Arnekleiv particulièrement rapide à skis cette année ? Et bien elle a révélé son petit secret : ses skis. Elle a en effet montré l’étiquette présente sous sa paire gagnante lors du relais mixte d’Antholz et l’on y voyait distinctement les initiales de son ancienne coéquipière Marte Olsbu Røiseland. La biathlète a ainsi récupéré les paires gagnantes de Røiseland et s’en voit avantagée.
« En fait, c’est même écrit sous tous mes skis même si j’y ai ajouté mon propre nom pour laisser ma marque », sourit la Norvégienne au micro de la NRK. Un gros coup pour la jeune femme car les skis des meilleurs biathlètes sont en général difficiles à obtenir et la liste d’attente pour les chausser peut être longue.
Mais Juni Arnekleiv avait été bien informée. « J’ai changé de marques de skis plusieurs années avant pour être sûre de pouvoir les récupérer lors de sa retraite, je suis heureuse d’avoir fait ce pari, raconte-t-elle. Je peux dire merci à Sverre Olsbu Røiseland. »
« J’avoue me souvenir d’une discussion sur ce sujet à l’époque, j’étais son entraîneur et je pensais que les skis Salomon lui conviendraient très bien, je pense qu’elle ne le regrette pas », confie le mari de Marte Olsbu Røiseland et désormais coach de l’équipe allemande.
Un coup de poker réussi pour la Norvégienne qui fait souvent partie des athlètes les plus rapides à skis depuis qu’elle a chaussé les paires de son ancienne coéquipière, plusieurs fois médaillée grâce à ces skis.
Le nouveau combat de Bjørn Einar Romøren
Longtemps détenteur du record du monde de distance de vol à ski (à 239m entre 2005 et 2011), Bjørn Einar Romøren avait ensuite rejoint la fédération norvégienne de saut à ski après sa retraite.
Malheureusement, il avait dû laisser sa place lorsqu’on lui avait diagnostiqué un cancer rare des os en 2019. Très ouvert sur son combat contre la maladie, il en est devenu l’un des porte-paroles, essayant d’agir au mieux pour faciliter la vie des patients atteints d’un cancer en Norvège, tout particulièrement les enfants, et s’investissant dans des associations contre le cancer.
Récemment, il est devenu papa pour la troisième fois. Après avoir expliqué les difficultés que sa femme et lui ont traversé pour devenir de nouveau parents, Bjørn Einar Romøren a partagé cette semaine son nouveau combat : montrer qu’être atteint de trisomie 21 n’empêche rien.
Son troisième enfant, la petite Pippi, est en effet atteinte du syndrome de Down. S’il est resté secret sur la question depuis sept mois, il s’est enfin ouvert sur le sujet dans plusieurs posts Instagram. « Tu as rendu notre famille imparfaite plus heureuse et parfaite », y dit-il. Il insiste aussi sur le fait qu’étant mal informés sur ce handicap au départ, ils avaient eu peur. « Mais la connaissance nous rassure, merci à tous ceux qui nous ont aidé », ajoute-t-il.
« Nous voulions montrer à quel point nous sommes fiers de notre petite fille, confie Romøren au quotidien Dagbladet. Nous l’avons appelé Pippi comme le personnage qui pour nous est l’une des petites filles les plus fortes du monde », explique-t-il, parlant du personnage suédois de Fifi Brindacier.
L’ancien sauteur à ski n’hésite pas non plus à partager ses doutes, ses peurs, sachant déjà que tout ne sera pas facile. « Mais comme la vie en général, nous voulons donc voir le côté positif des choses », conclut le Norvégien.
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