Vu de Norge : le sommaire
Therese Johaug prête à prendre une place de coach
La semaine dernière, les experts NRK se disaient abasourdis que l’Association de ski norvégienne n’ait toujours pas fait appel à ses deux illustres championnes, Therese Johaug et Marit Bjørgen, pour tenter de venir apporter leur expertise et leur aide à une équipe féminine de ski de fond en grande difficulté cette saison.
Si Marit Bjørgen s’est dit tout à fait ouverte à l’idée, Therese Johaug n’avait pas encore réagi. Au micro de la NRK, la jeune mariée et retraitée du ski de fond a avoué être intéressée par l’idée. « Mais je suis étonnée qu’ils n’aient toujours pas appelé au moins l’une de nous deux, admet-elle. Les anciens athlètes peuvent avoir une approche différente des coachs, surtout nous qui sommes des filles et savons donc avec quoi elles doivent parfois lutter. »
Plus qu’elle-même, Therese Johaug considère que son amie et compatriote Bjørgen aurait une réelle expertise à amener à ses anciennes coéquipières. « Si elle a tant de médailles olympiques, c’est qu’il y a une raison, elle sait ce qu’elle fait », rappelle Johaug.
« Nous les contacterons toutes deux à la fin de la saison, lorsque nous évaluerons ce qui a fonctionné ou non, répond de son côté Ulf Morten Aune, directeur sportif du fond norvégien. Quant à Thérèse, elle n’a pas encore fermé la porte à un retour dans l’équipe alors nous ne savons pas encore où nous situer. »
Peut-être la fédération norvégienne est-elle peu trop frileuse car Johaug, de son côté, est prête à venir aider son pays dès les équipes juniors. « Ca peut être plein de choses : aider sur l’entraînement, sur la technique, sur la meilleure façon de travailler en équipe, il y a plein de possibilités », affirme l’ancienne fondeuse. En revanche, pas question de venir ponctuellement, si elle s’engage, Therese Johaug veut le faire sur la durée.
Une idée qui ne déplairait pas à certaines de ses anciennes coéquipières à l’instar d’Ingvild Flugstad Østberg. Absente cette saison après s’être encore vue refuser le certificat médical nécessaire pour aller en Coupe du monde, elle a posté récemment une photo d’elle à l’entraînement avec nulles autres que Marit Bjørgen et Therese Johaug, titrant « Krisehjelp ! » (« l’aide en cas de crise »). « Je ne sais pas de quoi mon avenir sera fait mais au moins, j’ai fait venir la meilleure équipe de crise pour m’aider », explique Østberg à Dagbladet. Une première étape, peut-être, avant que Johaug et Bjørgen ne viennent toutes deux soutenir toute l’équipe nationale.
Johannes Thignes Bø & Johannes Høsflot Klæbo : rencontre au sommet
Ils sont entrés dans l’histoire de leur sport et continuent d’y apposer leur marque. Ils sont tous deux Norvégiens et pratiquent le ski nordique. Ils partagent aussi le même prénom : TV2 a décidé de réaliser une interview croisée entre Johannes Høsflot Klæbo et Johannes Thingnes Bø. Et les deux hommes, tous deux sponsorisés par Uno X, n’hésitent pas à s’envoyer de petites blagues dès qu’ils en ont l’occasion.
« Nous avons pu, grâce à notre sponsor, aller sur le Tour des Flandres en Belgique l’an dernier, c’était super d’y aller en sachant que j’avais gagné 19 compétitions dans la saison, raconte ainsi Johannes Thingnes Bø. Le seul problème, c’est que lui il avait 20 victoires à son actif l’hiver dernier ! »
Le duel est lancé : qui atteindra les 100 victoires en premier ? Le biathlète en comptabilise actuellement 78 contre 79 pour le fondeur. « Et combien en a Ole Einar Bjørndalen ? » demande Klæbo. « 95 plus une, répond son compatriote, faisant référence à la victoire en ski de fond du Roi du biathlon. Je pense donc que Klæbo atteindra ce compte avant moi », finit-il, admettant à regret qu’il aurait aimé à une époque, lui aussi, pouvoir gagner une Coupe du monde en ski de fond.
« Mais ne gagner qu’en biathlon ne lui enlève rien, Johannes Thingnes Bø a une technique presque parfaite, il n’y a rien qui vient polluer son geste, c’est tellement élégant, analyse Petter Northug Jr. pour TV2. Quant à Johannes Høsflot Klæbo, la façon dont il a révolutionné la technique en ski de fond est impressionnante ! Il rend ça tellement facile, il fait des choses que l’on a jamais vues. En fait, ce sont tous les deux des artistes plus que des skieurs », conclut le Mosvik Express.
Pourtant, s’ils sont flattés, il est important pour chacun d’eux de rappeler que rien n’arrive par hasard, qu’ils ont travaillé pour en arriver là. Quant à savoir s’ils tuent tout suspens dans leurs disciplines respectives, Klæbo est catégorique : « Quand on gagne trop souvent, les gens ne sont pas contents, mais quand on ne gagne pas assez non plus. » « Et nous ne faisons rien d’incroyable, d’autres pourraient le faire aussi, ce n’est que de l’entraînement, les Allemands ou les Français en sont tout à fait capables », juge Johannes Thingnes Bø.
Et si leurs sports sont aussi similaires que différents, une chose réunit les deux Johannes : la volonté de gagner. « Depuis que je suis père, j’ai forcément revu mes priorités », souligne tout de même Bø. « Je ne pense qu’aux Mondiaux de Trondheim, admet de son côté Klæbo. Je fais tout en fonction de ça et cette pression va durer encore un an, après nous saurons si j’ai bien agi. » Et son compatriote biathlète de répondre : « Moi j’ai eu ma médaille d’or à domicile », le nargue-t-il en référence aux Mondiaux de biathlon 2016 à Oslo. Un exploit que le fondeur aimerait certainement égaler.
Helene Marie Fossesholm reporte son retour
Elle l’avait annoncé : Helene Marie Fossesholm devait faire son grand retour ce week-end lors de la Coupe de Norvège de Nes. Finalement, elle n’aura pris part à aucune des compétitions et elle a même annoncé aux médias qu’il n’y avait aucune chance de la voir enfiler de nouveau un dossard avant la fin février et les championnats nationaux à Beitostølen au mieux.
« Je ne suis pas encore assez en forme mais j’ai hâte de pouvoir de nouveau skier en compétition », affirme-t-elle au quotidien VG. Difficile, en effet, pour celle qui était vue comme la future Marit Bjørgen, de ne pas chausser les skis en Coupe du monde depuis plus d’un an. « Mais j’essaie avant tout d’aller mieux, continue-t-elle dans les colonnes de VG. J’ai trop souvent brûlé la bougie par les deux bouts et on voit le résultat alors j’essaie de faire autrement. »
Objectif : retrouver le plaisir du ski et aller le plus vite possible, sans penser à ce qu’elle risque de perdre, comme une place en équipe nationale avant les Mondiaux de Trondheim. « Je verrai à la fin de la saison où j’en suis, ce qu’on me propose, je ne veux pas y penser pour le moment », conclut-elle.
Le sauveur du saut norvégien
La Norvège, bien souvent première nation en saut à ski, n’est nulle part depuis le début de la saison. Une longue période sans victoire que Johann Andre Forfang vient juste de briser, samedi à Willingen (Allemagne).
En battant le record du tremplin, il s’est imposé avec la manière pour la première fois depuis décembre 2018, il y a un peu plus de cinq ans. « Cela a été un très long chemin pour moi, c’est une explosion d’émotions : de l’euphorie, de la joie mais aussi des choses plus dures liées à ce que j’ai traversé ces dernières années », confie Forfang à la NRK après son saut victorieux.
« Ces cinq dernières années ont été des montagnes russes et j’avais presque perdu espoir de remonter un jour sur la plus haute marche mais ça valait le coup de continuer, de travailler pour y revenir », continue le Norvégien. Et tant pis si les Finlandais, qui attendaient une victoire depuis 2014, manquent de peu l’exploit.
Et, cerise sur le gâteau, Kristoffer Eriksen Sundal monte lui aussi sur son premier podium, à la troisième place. « C’est vraiment mérité pour lui, il travaille très dur et ça rend ma victoire encore plus belle de partager ce podium avec lui », commente Forfang sur TV2. « Cela signifie beaucoup pour toute l’équipe », ajoute Anders Jacobsen pour VG.
L’équipe norvégienne semble donc bien remise sur les rails et si leurs soucis financiers ne sont toujours pas réglés, ils peuvent au moins espérer récupérer bientôt leur statut de nation favorite en saut à ski.
Silje Opseth remontée contre la FIS
Dimanche, Silje Opseth a renoué avec la victoire à Willingen (Allemagne). Mais samedi, le son de cloche était tout autre dans le clan norvégien. Il faut dire que tous les experts du saut à ski s’accordaient pour dire que la compétition féminine était une « parodie » et une « honte », comme le relate la NRK. Conditions loin d’être optimales et surtout, trop peu d’élan et vous obtenez une compétition aux sauts un peu trop courts pour être excitants.
« Honnêtement, on dirait que la FIS continue de nous sous-estimer, ils nous pensent incapables de sauter sur des grands tremplins, s’offusque Silje Opseth après le concours samedi. Nous sommes tout à fait capables de sauter sur les mêmes tremplins que les hommes et d’aller aussi loin si on nous laisse de l’élan ! La FIS rend délibérément notre sport ennuyant. »
La FIS réfute bien évidemment ces accusations. « Nous avons toujours travaillé dur pour que les filles aient les mêmes possibilités que les garçons, dit ainsi Chika Yoshida, directrice de course. Le jury fait toujours de son mieux. » Pas suffisant pour Opseth : « Nous donner plus d’élan aurait permis non seulement que nos sauts soient plus impressionnants pour le public mais aussi moins dangereux pour nous », affirme-t-elle.
« Silje a raison, les garçons ont sauté dans les mêmes conditions mais avec plus d’élan alors la FIS n’a aucune excuse », conclut l’expert Viaplay et ancien sauteur à ski Andreas Stjernen.
Petter Northug Jr reçoit un nouveau trophée
S’il n’a pas gagné la course lors de la Coupe de Norvège à Nes (il n’est d’ailleurs arrivé que 35e), Petter Northug Jr. est néanmoins reparti avec un trophée : celui du Tour de Ski 2015 ! Le Norvégien l’a en effet remporté après la disqualification en 2016 de son compatriote Martin Johnsrud Sundby pour dopage mais il a dû attendre près de huit ans pour enfin recevoir le précieux sésame.
« C’est la première fois que je peux toucher ce trophée, ça fait du bien de pouvoir le ramener à la maison, commente Northug, ravi, au micro de TV2. La saison 2015 est très spéciale pour moi car je suis passé par toutes les étapes : les bas et les hauts et je comptais justement faire une salle spéciale pour les médailles des mondiaux de Falun chez moi, ce trophée pourra y aller aussi. »
Ne pouvant s’empêcher de faire une petite blague, le Mosvik Express a tout de même dit qu’avant de terminer cette nouvelle pièce, il dormirait certainement avec le trophée.
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