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Les derniers rebondissements dans l’affaire Stöckl
Rien ne va plus dans le saut à ski norvégien et l’équipe n’est pas sortie d’affaires, loin de là ! D’abord silencieux, Alexander Stöckl a finalement accordé une interview à la NRK. « Je suis motivé pour continuer avec l’équipe mais tout ce qui se passe met à mal ma santé et je dois prendre soin de moi et de ma famille », dit-il ainsi dans des propos rapportés par Dagbladet. Il reconnaît aussi ne pas comprendre les accusations faites à son encontre et ne sait pas de quoi sera fait l’avenir. « Je me sens très seul, même si le staff est plutôt de mon côté, c’est très difficile », ajoute Stöckl.
Une apparition dans les médias que Johann Andre Forfang, représentant des sauteurs norvégiens, a jugé peu en accord avec ce qui avait été décidé de ne pas sortir régler ses comptes dans la presse. « On dirait qu’il va dans les médias pour trouver un peu de sympathie, qu’on le plaigne », avait-il ainsi dit. Quelques jours plus tard, le Norvégien tient à retirer ses propos. « Ca n’avait aucun intérêt, ça ne nous fait pas progresser dans l’affaire », reconnaît-il dans les colonnes de VG.
« C’était injuste de dire cela, je parle aux médias car c’est mon rôle en tant qu’entraîneur, que les choses aillent bien ou mal et ça n’a rien à voir avec le fait d’essayer d’attirer de la sympathie », affirme de son côté Alexander Stöckl au micro de la NRK.
Le souci, c’est que tout ce remue-ménage met l’équipe norvégienne de saut à ski dans une position très difficile. Non seulement ils pourraient perdre leur entraîneur principal en plus de leur directeur sportif mais cela leur complique aussi la tâche pour enfin trouver de nouveaux sponsors. « Être associé à une équipe dans laquelle il y a de nombreux problèmes rapportés dans les médias, ce n’est pas vraiment bien pour l’image, fait ainsi remarquer Vegard Arntsen, directeur de Sponsor Insight, à Dagbladet. Et c’est vrai que l’équipe de saut n’a pas la tranquillité d’esprit nécessaire à la recherche de sponsors. »
Plus grave : le directeur marketing du saut à ski norvégien a d’ores et déjà déclaré qu’il avait présenté sa démission. « J’arrêterai le 30 avril au plus tard, a confirmé Arne Åbråten à Dagbladet. J’ai commencé comme remplaçant de Bjørn Einar Romøren en 2019 puis on m’a proposé un contrat de 4 ans jusqu’en 2024, c’est la période standard. Je ne souhaite pas prolonger mon contrat et l’Association de ski non plus. »
Un départ à l’amiable mais qui promet un avenir compliqué à tout le saut à ski norvégien, en manque de financement. « Ca s’annonce très difficile, surtout si on perd aussi Alexander Stöckl, je crains que la Norvège ne se retrouve comme la Finlande, au plus bas », a avoué Clas Brede Bråthen, le directeur sportif.
Therese Johaug rechausse les skis
C’est LA grande question : Therese Johaug reviendra-t-elle en Coupe du monde pour disputer les Mondiaux de Trondheim en mars 2025 ? Si la Norvégienne n’a toujours pas fait son choix, elle a décidé de participer à des compétitions de ski de fond et de course à pieds dans les prochains mois. Deux objectifs : faire un état des lieux de sa forme et voir comment elle vit le fait d’être loin de son bébé, la petite Kristin, née en mai 2023.
Première étape : se séparer de sa fille pendant une semaine et demi pour se rendre aux Championnats nationaux de Beitostølen en tant qu’experte NRK puis aller enfiler un dossard sur une course suisse. « Dire au revoir a été très difficile pour moi », avoue la Norvégienne à la NRK.
Côté entraînement, en revanche, tout se passe bien puisque la jeune retraitée n’a jamais cessé de pratiquer du sport, même pendant sa grossesse. « Et je dois admettre que dès que j’enfile un dossard, j’ai envie d’aller vite voire de gagner », dit-elle à propos de sa participation au 17 km de l’Engadin Frauenlauf et au semi-marathon de Grue (Norvège) en mai. Johaug n’exclut pas non plus de participer aux 30 km des championnats nationaux en mars.
« Je ne suis pas au meilleur de ma forme mais je ne suis pas trop loin non plus, estime-t-elle. Donc quand je vois comment je me suis entraînée, je suis satisfaite du résultat. » Mais elle n’en dira pas plus, préférant se confier sur sa nouvelle vie de maman. « C’est parfois difficile pour moi car je suis habituée à ce que tout soit fait de façon efficace, à ne penser qu’à moi, explique-t-elle dans les colonnes de VG. Je mesure la chance que j’ai, j’adore être mère c’est merveilleux mais c’est aussi parfois très difficile et il faut sans cesse s’adapter. »
Elle raconte ainsi sa nouvelle façon de s’entraîner quand son mari, Nils Jakob Hoff, est au travail. « J’enfile mes baskets, je cours avec la poussette et puis elle va pleurer et je n’ai pas d’autres choix que de m’arrêter pour l’allaiter, raconte-t-elle. Je ne suis pas habituée à faire des pauses ainsi, à être autre chose que rapide et efficace mais en même temps, je m’éclate vraiment dans cette nouvelle vie ! »
Mais elle l’avoue elle-même : les compétitions lui manquent et même si elle s’adapte très bien à « la vie normale », comme elle le dit elle-même, Therese Johaug ne dit définitivement pas non à un retour au plus haut niveau pour aller empocher une médaille d’or sur le mythique 50 km des Mondiaux.
Comment Petter Myhr s’est amélioré
Samedi, lors du 20 km des championnats nationaux, Petter Myhr a obtenu une solide sixième place. Quand on sait qu’il y a quelques années, le jeune fondeur de 23 ans pensait encore à faire carrière en athlétisme, ce résultat est plus qu’impressionnant. A 16 ans, il avait même remporté une célèbre course norvégienne devant nul autre que Jakob Ingebrigtsen, le célèbre athlète norvégien. Il a alors choisi de se tourner vers le ski de fond, à la surprise générale.
« C’était la preuve que je peux remporter de grosses courses, juge-t-il dans une interview pour la NRK. Mais j’avoue que je pensais, en sept ans, parvenir à aller en Coupe du monde. Au lieu de ça, j’attends toujours car parvenir en haut de la feuille des résultats norvégiens, c’est très exigeant mais c’est aussi ce qui est amusant. »
Il cumule donc un travail d’entraîneur, ses études et son entraînement pour les compétitions de la Coupe de Norvège et la Coupe scandinave où son meilleur résultat est une 22e place. Mais pour continuer de progresser, il est aussi prêt à investir et à innover.
Jusqu’à installer, au-dessus de son lit, une sorte de tente pour simuler les conditions en altitude. « Il est assez extrême dans ses choix et très créatif », commente sa petite amie Selma Løchen Engdahl. « C’est vrai que j’adore tester tous les trucs un peu étranges qui pourraient améliorer mes performances », confirme Myhr.
Expérience tout de même écourtée car cette tente, suspendue au-dessus de leur chambre, faisait beaucoup trop de bruit. « En tous cas, on peut dire qu’il est très investi, c’est peut-être la personne la plus investie que je connais, réagit Sondre Sundby, frère de Martin Johnsrud Sundby et entraîneur de Petter Myhr. Si je lui demandais de s’entraîner 5000 heures par an, il le ferait pour avoir une chance de progresser et de battre les autres. »
Il passe d’ailleurs des heures sur son vélo d’appartement, en combinaison intégrale pour réchauffer plus vite son corps, un entraînement pratiqué aussi par les cyclistes professionnels, à observer les anciennes courses de ski de fond pour étudier le style des athlètes du plus haut niveau. « Si ça me donne une chance de bien me classer à Beitostølen et peut-être d’avoir ma chance l’an prochain à Trondheim, ça vaut le coup », assure le Norvégien.
Finalement sixième, le fondeur a atteint son objectif. « On peut dire que oui, ce qu’il fait semble ridicule mais il ose et c’est quand même impressionnant, réagit Johannes Høsflot Klæbo, champion du jour, au micro de la NRK. On peut sourire en voyant cela mais il a atteint son objectif et c’est cela qu’il faut respecter. »
« Soyons honnêtes, j’ai peut-être moins d’un pour cent de chance d’aller aux Mondiaux mais dans ma tête, c’est plus du 50/50 alors je veux tout tenter », conclut Petter Myhr. Pour n’avoir aucun regret.
La sauveuse du relais d’Åsen
L’équipe d’Åsen a remporté le relais masculin des Championnats nationaux ce dimanche devant l’équipe de Byåsen. Pourtant, ils aurait pu déclarer forfait car leur deuxième relayeur, Øystein Senstad, a bien failli ne jamais arriver au stade. « En fait, nous avions une solution de secours car nous alignions deux équipes », souligne-t-il devant les caméras de la NRK.
« Mais j’aurais bien pu ne pas faire partie de l’équipe car ma voiture est tombée en panne, mon père qui devait venir me chercher en urgence a eu un problème et j’ai cru que je n’y arriverais pas », raconte-t-il. Heureusement, une gentille conductrice l’a pris en stop et l’a amené au stade de Beitostølen.
« Elle m’a amenée assez en avance pour que je ne stresse pas trop et j’ai pu la remercier chaleureusement, sans elle je n’aurais pas de médaille d’or », sourit Senstad.
Even Northug remercie Emil Iversen
Vendredi dernier, Even Northug a remporté sa première médaille d’or individuelle aux Championnats nationaux, marchant ainsi dans les traces de son frère Petter. « C’est énorme pour moi, on ne devient pas champion de Norvège tous les jours », sourit-il au micro de la NRK.
Encore plus impressionnant : c’est avec des skis empruntés qu’il a réussi à remporter la victoire. « Je n’avais pas de skis, avoue-t-il. J’ai appelé Emil Iversen pour qu’il m’en prête. Heureusement, c’est une habitude entre nous d’emprunter les affaires de l’un et de l’autre. Finalement, il a un peu aussi eu la médaille d’or avec ses skis. »
Le sprinteur n’a donc pas oublié de remercier chaleureusement son ami car « sans de bons skis, c’était impossible de gagner aujourd’hui », juge Northug qui s’est entre autres sorti de conditions difficiles sur la course entre bâtons cassés, skis mal fartés et chutes.
Emil Iversen arrête sa saison
Après un 10 km difficile, Emil Iversen a décidé de quitter les Championnats nationaux à Beitostølen prématurément et de mettre un terme complet à son hiver. « Je me sentais bien depuis un moment, je pensais être prêt, me battre pour les premières places mais au bout de 100 mètres, j’ai senti que j’étais déjà fatigué et que ça n’irait pas du tout », confie-t-il à Dagbladet.
Désillusion pour Iversen qui pensait être sorti de ses soucis de santé. « Ca allait vraiment bien ces derniers temps donc je ne comprends pas ce qu’il s’est passé, dit-il au micro de TV2. On peut aller bien et soudain se retrouver en enfer côté forme, c’est vraiment étonnant. »
Le Norvégien a donc décidé, après s’être ré-entraîné le lendemain, de ne pas prendre part aux autres épreuves et de rentrer se remettre en forme chez lui.
Helene Marie Fossesholm est une Swiftie
Dure saison pour Helene Marie Fossesholm qui n’était pas assez en forme pour rejoindre le circuit Coupe du monde. « Je n’avais même plus envie de skier à l’automne, redit-elle à TV2. Là, je sens que ça va mieux, je prends à nouveau du plaisir et je suis en meilleure forme. »
Sa recette secrète ? « J’ai fait autre chose, j’ai assisté à des mariages, des dîners entre amis, tout ce qui me plaît en fait pour retrouver du plaisir, partage-t-elle. Et puis je suis aussi allée au cinéma, entre autres pour voir le film du concert de Taylor Swift avec ma cousine pour nous échauffer pour le printemps. »
Car la fondeuse norvégienne est une grande fan de la chanteuse américaine. Et elle a fait des pieds et des mains pour obtenir des places pour son concert prévu à Stockholm, en Suède, le 19 mai prochain.
« Maintenant, je sais que j’ai besoin de sortir, voir des gens et faire des choses que j’aime pour aller mieux et je dois avouer que j’ai terriblement hâte de revenir aux compétitions de ski de fond », conclut-elle.
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