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Johannes Høsflot Klæbo de retour en équipe nationale ?
Déjà avant la saison, Pål Golberg partageait son souhait de voir revenir Johannes Høsflot Klæbo au plus vite au sein de l’équipe nationale, dès l’hiver prochain si possible. Il affirmait même qu’il en discuterait avec lui pour le convaincre. A l’aube du dernier week-end de la saison, a-t-il atteint son objectif ?
« Nous en avons en effet discuté, annonce Golberg au micro de la NRK. Evidemment, le but n’est pas de faire pression sur lui mais je voulais lui faire comprendre pourquoi je pense que l’équipe nationale est le meilleur moyen de réussir en ski de fond en Norvège. » Le fondeur souhaite aussi que des athlètes comme Kristine Stavås Skistad et Astrid Øyre Slind reviennent dans le giron de la fédération norvégienne.
« Cette option, mon retour en équipe nationale, bien sûr que ça existe, confie Klæbo de son côté. Cette année, évidemment nous allons nous concentrer sur l’entraînement mais aussi essayer de faire en sorte que tout se passe mieux en ce qui concerne les négociations avec la fédération. »
Klæbo assure aussi avoir compris les critiques de Golberg qui jugeait en novembre que les athlètes hors de l’équipe nationale ne devraient pas avoir les mêmes droits que les autres en termes de sélections. « Je le comprends et je crois que lui aussi me comprend mieux maintenant, ce qui compte désormais c’est surtout de travailler ensemble pour trouver le meilleur chemin possible pour les Norvégiens en ski de fond », ajoute le fondeur de Trondheim. « Il est certain que nous devons trouver comment progresser », confirme Golberg.
De leur côté, Skistad et Slind sont encore très indécises et ne savent pas si elles souhaitent revenir en équipe nationale au contraire de Johannes Høsflot Klæbo qui ne souhaite pas fermer cette porte.
Suites de l’affaire Alexander Stöckl
La rupture semble bel et bien consommée entre Alexander Stöckl et les sauteurs à ski norvégiens. Ces derniers lui ont tout de même proposé de les accompagner lors du week-end à Oslo-Holmenkollen, où il s’est installé pour les entraîner il y a bientôt treize ans.
« En effet, nous nous sommes réunis entre athlètes et avons décidé de l’inviter dans l’équipe », révèle Johann Andre Forfang, porte-parole des sauteurs, à la NRK. Après lui avoir demandé de ne pas venir pendant plusieurs semaines, les athlètes ont donc décidé de tendre une main à leur coach. Qu’il a refusé. « En fait, je voulais venir et prendre ma place d’entraîneur en chef ce qu’ils ne souhaitaient pas, je n’aurais fait que figuration », explique Stöckl.
Ne supportant plus la façon dont toute cette affaire est gérée, Clas Brede Bråthen, le directeur du saut norvégien, a demandé à être dispensé de son préavis et lui non plus ne sera pas vu ni le long des tremplins du Raw Air ni à Planica. « Je trouve irrespectueux d’aller au Raw Air sans Alexander Stöckl », a-t-il expliqué à la NRK. « C’est triste qu’il prenne cette décision », répond l’Autrichien.
« La façon dont on le traite, ça ne va pas avec les valeurs que je me suis efforcé de promouvoir depuis 2001 : respect, joie et humilité et en donnant ma démission immédiate, je fais savoir que je ne cautionne rien de ce qui se passe », termine le directeur sportif du saut norvégien.
Et Bråthen n’est pas le seul à ne pas aimer le traitement réservé au coach autrichien. « J’ai reçu tellement de messages de soutien de la part des fans norvégiens, déclare Stöckl à Dagbladet. Des autres coachs aussi, du reste du circuit international et j’apprécie vraiment tout cela. »
Reste une question : si Stöckl est remercié, qui prendra sa place ? Des sauteurs ont évoqué le nom de Christian Meyer, actuellement entraîneur de l’équipe féminine de Norvège. « Ils ont le droit de rêver, a ri Silje Opseth quand Dagbladet lui a fait part de l’information. Nous en avons déjà parlé avec lui et il veut continuer avec nous. »
Magnus Brevig, second d’Alexander Stöckl et en charge de l’équipe en son absence, est aussi l’un des grands favoris pour le poste. « Je ne veux pas y penser avant le printemps, pour le moment je me concentre sur la fin de la saison mais j’accepterai le poste qu’on m’offrira, peu importe lequel c’est », a-t-il réagit dans les colonnes de Dagbladet.
En tous cas, Johann Andre Forfang n’a pu s’empêcher de faire remarquer au micro de TV2 que, depuis que Stöckl avait été écarté, l’équipe semblait s’être libérée et les résultats sont revenus avec, entre autres, sa propre victoire à Oslo. « Dès le week-end suivant sa mise à l’écart, nous avons obtenu un podium, souligne-t-il. Et il y en a eu à chaque fois depuis, tout le monde s’est mobilisé et nous travaillons bien mieux ensemble. » « Personnellement, je ne vois pas de différence de mon côté », dit quant à lui Halvor Egner Granerud, prêt à retravailler avec Stöckl si celui-ci conserve son poste.
Johannes Thingnes Bø sous pression
62 points. C’est tout ce qui sépare Johannes Thingnes Bø de Tarjei Bø dans la course au gros globe de cristal. « Et de mon côté, je sens que ça n’est pas génial, avoue le cadet des Bø au micro de TV2. Je n’arrive pas à faire les choses correctement, ni sur le pas de tir ni sur la piste. » Et pendant ce temps, son frère aîné cartonne. « Tarjei marque des gros points à chaque course et il va me battre si je ne réussis pas à me débloquer », juge Johannes Thingnes Bø.
Une guerre fratricide que le Norvégien n’avait pas forcément anticipée. « Je préfèrerai me battre contre n’importe qui plutôt que lui », admet-il. « Il dramatise un peu la situation, estime Ole Einar Bjørndalen. Il est vrai que Johannes doit absolument se reconcentrer sur le tir, il a le couteau sous la gorge mais Tarjei aussi, il n’a pas le droit de manquer une seule course s’il veut encore rattraper son frère. »
Pour le roi du biathlon, cette lutte prend peut-être aussi place hors de la piste. « J’adorerai être une petite souris pour savoir ce qu’ils se disent, je suis sûr qu’il y a un peu d’intimidation, qu’ils jouent sur le psychologique », rit-il.
Pourtant, pour Tarjei Bø, l’issue de la saison est claire : c’est encore une fois Johannes qui s’imposera et remportera le gros globe de cristal.
Ingrid Landmark Tandrevold trouve difficile d’assumer le maillot jaune
Johannes Thingnes Bø n’est pas le seul à se sentir sous pression ces derniers temps. Depuis de longues semaines, Ingrid Landmark Tandrevold mène le classement général de la coupe du monde et porte donc le dossard jaune. Un honneur dont elle se serait bien passé.
« C’est fatiguant, explique-t-elle à la NRK. On sent que le maillot jaune dépend aussi des performances des autres et je déteste me comparer aux autres. Pour réussir une course, j’ai besoin de seulement penser à donner le meilleur de moi-même, pas à ce que font les autres. »
Tout au long de la saison, elle n’a cessé de répéter que ce dossard si spécial ne lui donnait absolument pas plus confiance en elle. « C’est vrai que la pression est bien plus forte quand on le porte », se rappelle Marte Olsbu Røiseland. « A Oslo, en revanche, c’était amusant de porter du jaune, surtout parce que mes nièces me reconnaissaient bien comme ça », plaisante Tandrevold.
« Elle ne doit pas le voir comme ça mais plutôt comme si le dossard jaune amenait quelque chose de positif, des super pouvoirs, conseille son ancienne coéquipière. J’espère qu’elle arrivera à le faire pour les dernières courses pour le conserver. » Johannes Thingnes Bø, lui aussi, conseille à Tandrevold de voir ce dossard comme une force. « Je n’y arrive pas, j’ai juste besoin de me concentrer sur moi, de faire de mon mieux et on verra », conclut la Norvégienne.
Le « nettoyage de printemps » d’Hans Christer Holund
Depuis sa retraite l’an dernier, Hans Christer Holund est devenu expert ski de fond pour la chaîne Viaplay. Avant les 50 km d’Oslo-Holmenkollen, on lui a demandé de faire sa sélection pour l’équipe nationale de l’an prochain. Et ses réponses sont assez tranchées : pour lui, il faudrait procéder à une refondation pure et simple de l’équipe féminine.
« Je sélectionnerais Heidi Weng, Lotta et Tiril Udnes Weng, Anne Kjersti Kalvå, Mathilde Myhrvold qui sont déjà dans l’équipe mais j’ajouterais Margrethe Bergane, Kristine Stavås Skistad, Astrid Øyre Slind, Kristin Austgulen Fosnæs et évidemment Therese Johaug », choisit Hans Christer Holund.
Il écarterait donc ainsi Helene Marie Fossesholm qui n’a pas couru de l’année tout comme Ingvild Flugstad Østberg ainsi que Julie Myhre, Marthe Skaanes et Ane Appelkvist Stenseth. Une sélection plutôt dure et qui propose d’éliminer la moitié de l’équipe actuelle.
« Nous devons en effet faire un réel travail sur notre prochaine sélection car certaines des meilleures mondiales ne font pas partie de l’équipe actuelle, reconnaît Sjur Ole Svarstad, le coach de l’équipe féminine, dans les colonnes de VG. Nous devons proposer une équipe forte avant les Mondiaux de Trondheim. »
2025 sans le 50 km d’Oslo : une balle dans le pied de la FIS ?
C’est presque déjà acté : il n’y aura pas de 50 km l’an prochain à Oslo. La raison ? Date trop proche de celle des Mondiaux de Trondheim. Si Holmenkollen a réussit à sauver son étape, le format des courses sera sûrement différent des années précédentes.
« Nous avons déjà acté qu’il n’y aurait pas de 50 km mais nous devons décider au printemps quelle course le remplacera », explique Michal Lamplot, directeur ski de fond à la VIS, au quotidien Dagbladet. « C’est un choix terrible », estime Astrid Øyre Slind.
Et elle n’est pas la seule à le penser. Déjà, lors de la première annonce, une levée de boucliers s’était faite : le 50 km d’Oslo est une course mythique et ne peut être enlevée du calendrier. « La FIS se tire une balle dans le pied, commentent les experts Suédois. En plus d’être une tradition, c’est une course qui passionne et on va perdre des spectateurs. Lors du prochain calendrier avec les épreuves proposées, il n’y aura pas de suspens, ce sont toujours les mêmes formats avec toujours les mêmes favoris. »
Difficile aussi à accepter pour les fondeuses qui n’ont pu courir que deux fois cette distance mythique. Pourtant, toutes ne sont pas encore convaincues qu’elles doivent continuer à courir ce format. « C’est vrai que c’est très dur », reconnaît Slind au micro de la NRK. « C’est très long et ça fait des ravages sur le corps », ajoute Kristin Austgulen Fosnæs.
Mais d’autres sont aussi ravies de courir ce 50 km. « Il ne faut pas oublier que cette course a un statut spécial dans un palmarès, bien plus que le 30 km », souligne ainsi Astrid Øyre Slind.
Heidi Weng n’est pas vraiment de cet avis. Depuis qu’on l’a proposé aux femmes, elle pense que ce passage du 30 au 50 km n’est pas nécessaire. « C’est vrai qu’à moins que la course ne soit serrée comme l’an dernier, ce n’est pas très intéressant, admet Sjur Ole Svarstad. En même temps, les filles peuvent ainsi tester leurs tactiques, prendre conscience de l’importance de la nutrition en course, ça leur apprend beaucoup. »
« Pour moi, ce genre de distance appartient au circuit Ski Classics de longue distance, on peut se contenter de plus court en Coupe du monde », argumente Heidi Weng devant les caméras de la NRK.
Peu importe que cette distance sera proposée à Trondheim, aux Mondiaux 2025, la Norvégienne n’en est toujours pas fan. « Je ne veux pas qu’on coure cette distance, ni en coupe du monde, ni aux championnats du monde et je sais que je ne suis pas la seule à le penser », conclut-elle.
Avec la disparition du 50 km d’Oslo-Holmenkollen l’an prochain, la FIS aurait un an de plus pour reconsidérer la question. Les filles auraient-elles couru le deuxième et dernier 50 km de leur histoire en coupe du monde ?
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