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Therese Johaug signe un retour retentissant
La victoire de Therese Johaug sur le 30 km des Championnats nationaux norvégiens, deux ans après sa retraite, en a impressionné plus d’un. Therese Johaug elle-même ne s’attendait pas à un tel résultat. « J’ai un grand respect pour mes concurrentes et je ne m’attends pas à venir et gagner », disait-elle ainsi à la NRK avant la compétition.
Mais si Johaug est restée humble après sa victoire, d’autres sont plus réalistes et ne sont pas vraiment ravis de la voir s’imposer. « Je m’attendais à ce que Therese se batte devant mais là, elle a mis toutes ses concurrentes K.O, s’étonne Martin Johnsrud Sundby devant les caméras de la NRK. C’est mauvais signe pour l’équipe nationale qu’une femme qui est certes entraînée mais qui a accouché il y a moins d’un an soit capable de toutes les battre de cette façon. »
Helene Marie Fossesholm, dans les colonnes de VG, exprime son désaccord, arguant que Therese Johaug a toujours eu niveau très élevé et, ayant maintenu sa forme, il n’est pas affolant de la voir s’imposer ainsi face à ses anciennes coéquipières. « Non, Therese vieillit et forcément, elle perd en forme. De plus, une femme qui accouche subit de nombreux bouleversements alors faire ça dix mois après, ça ne devrait pas être possible : l’équipe nationale doit se remettre en question », estime Sundby.
En tous cas, cette victoire prouve, s’il le fallait encore, que Therese Johaug pourrait avoir la forme nécessaire pour être qualifiée aux Championnats du monde de Trondheim. Pourtant, la fondeuse n’a toujours pris aucune décision. « Même moi je lui demande et elle me dit qu’elle ne sait pas ! révèle son mari Nils Jakob Hoff à TV2. Je pense qu’elle veut prendre sa décision seule, elle ne m’en parle pas mais peu importe son choix, je serai prêt à la soutenir et l’épauler. »
La famille Northug de retour aux affaires
Le week-end dernier a souri aux Northug. Even et Petter ont ainsi marqué les Championnats nationaux en arrivant deuxième du sprint par équipes, derrière Johannes Høsflot Klæbo et Didrik Tønseth. Une performance impressionnante qui en a surpris plus d’un, à commencer par le principal intéressé : Petter Northug Jr.
« Je suis devenu un diesel et je suis très lent ! s’exclame-t-il auprès de Dagbladet. J’avais envie de vomir mais je dois avouer que je suis un peu fier d’avoir tenu et d’avoir pu ainsi répliquer sur le dernier tour dans la dernière descente pour décrocher l’argent. » L’ancien fondeur a aussi révélé à TV2 avoir au moins cinq kilos en trop et n’avoir tenu le coup que pour son petit frère, Even.
« C’était incroyable, fou et très amusant de le voir faire ça », le félicite Johannes Høsflot Klæbo par l’intermédiaire de la NRK. « Il est meilleur qu’en 2018 quand il s’est arrêté », juge l’expert NRK Jann Post. « La tête veut plus mais le corps dit non », regrette Northug qui en profite pour remercier Martin Johnsrud Sundby de l’avoir challengé au cours de leurs années en Coupe du monde et de l’avoir rendu assez résiliant pour continuer de performer.
Et pour conclure ce week-end magnifique chez les Northug, Tomas, le cadet, a aussi empoché un podium. Mais c’est en ski joëring, du ski de fond avec un chien, que le Norvégien s’est illustré en prenant la deuxième place des Championnats nationaux de la discipline. « Heureusement que j’ai réussi sinon j’en aurais entendu parler si j’avais été le seul de nous à ne pas avoir de médaille ce week-end », sourit-il au micro de la NRK. Tomas Northug pense d’ailleurs à se lancer encore plus sérieusement dans la discipline, ayant pris beaucoup de plaisir pendant la course de dimanche.
Eirik Sverdrup Augdal manque de perdre son titre du 50 km
Samedi, Eirik Sverdrup Augdal a impressionné en remportant le 50 km des Championnats nationaux norvégiens devant Johannes Høsflot Klæbo. Pourtant, il a bien failli se voir retirer sa médaille d’or.
En effet, après quatre des six tours à parcourir, le Norvégien décide de s’arrêter pour refarter ses skis. « Très franchement, je ne sais pas si ça servait à grand chose parce que je l’ai fait tellement vite, je n’ai même pas enlevé mes skis pour appliquer le fart », raconte Augdal au micro de la NRK. Les participants ne peuvent en effet pas se faire aider pour lubrifier leurs skis pendant la course. Mais c’est une règle qui ne s’applique pas aux courses skating comme celle de samedi, uniquement aux courses en style classique.
« Quand on nous a demandé si c’était possible, nous leur avons dit que oui mais après révision des règles, il s’avère qu’en fait non, on ne peut pas farter les skis pendant une course en style libre », révèle le président du jury de la course, Rune Tøllefsen. Dans un communiqué, il admet aussi être désolé d’avoir communiqué de fausses informations aux participants.
Le jury a donc décidé, en accord avec la FIS, de valider les résultats de la compétition, surtout qu’aucune réclamation n’avait été faite contre la victoire d’Augdal qui s’en sort bien et garde donc sa médaille d’or nationale.
Le record du monde de Silje Opseth
Silje Opseth a impressionné à Vikersund. Après avoir lourdement chuté, le nez en sang, la Norvégienne est remontée en haut du tremplin, s’est élancée et a empoché le record du monde féminin de distance en vol à ski avec 230.5m. « C’était une sacrée matinée ! déclare-t-elle à la NRK. De vraies montagnes russes mais c’était incroyable, je n’ai même pas les mots. Après ma chute, j’étais déterminée à réessayer et je suis fière d’avoir pu faire un tel saut. »
Quant à sa blessure au visage due à son premier saut posé à 236.5m, Opseth est réaliste : « Là, avec l’adrénaline de la compétition, ça va mais je m’attends à avoir quelques journées douloureuses ensuite », reconnaît-elle.
« C’est énorme ce qu’elle a fait ! » réagit sa coéquipière Eirin Maria Kvandal, victorieuse le même jour. « De sacrées montagnes russes en effet », commente leur entraîneur Christian Meyer. « Silje a impressionné tout le monde parmi les athlètes masculins et féminins », conclut Halvor Egner Granerud.
Petter Northug Jr tricheur ?
Øystein Pettersen était l’un des coéquipiers de Petter Northug Jr. Bien avant lui, il s’est retiré du circuit coupe du monde pour se consacrer aux courses longue distance. Il est aussi créateur d’un podcast : « Good days ». Dans le dernier épisode, le Norvégien parlait de la mythique Birkebeinerennet à laquelle lui et Petter Northug Jr venaient de participer.
Mais, fait assez étonnant, Pettersen a retiré l’épisode très vite avant de le ressortir, amputé d’un passage. Il y faisait part de son avis sur la performance de son ancien coéquipier. « Très franchement, je crois que Petter a triché, parfois il n’utilisait pas la technique classique alors qu’il connaît les règles », dit ainsi le fondeur dans son podcast.
Avant de finalement choisir de retirer ses allégations. « Je regrette d’en avoir parlé, c’était totalement inutile, ça ne sert à rien à part créer des tensions, s’en explique Pettersen au micro de la NRK. Ce n’était pas professionnel de ma part même si mon avis sur la question abordée n’a évidemment pas changé. »
Pour l’expert longue distance de la NRK, Simen Østensen, les accusations de Pettersen pourraient bien être fondées. « Mais ça n’a rien d’inhabituel, il n’est vraiment pas rare de voir des athlètes professionnels utiliser la technique du skating plutôt que classique sur quelques mètres mais tout simplement parce qu’ils oublient, qu’ils ont la tête ailleurs ou bien parce que leurs skis glissent », assure-t-il.
La bonne action du Prince Håkon de Norvège
Le prince Håkon de Norvège, comme le reste de sa famille, est un passionné de ski de fond et de ski nordique plus généralement. Il avait même allumé la flamme olympique en 1994 à Lillehammer.
C’est donc tout naturellement qu’il participe souvent à des courses de ski de fond. Mais celle à laquelle il a pris part à Beitostølen samedi était bien particulière. Il était en effet l’accompagnateur d’un jeune fondeur handicapé sur le 5 km de la Ridderrennet, évènement organisé pour les sportifs aveugles, malvoyants et handicapés depuis 60 ans.
Cette année, comme son grand-père avant lui, le prince Håkon y a donc pris part avec le jeune Gustav Fjeldheim, 14 ans et connu en Norvège pour avoir été harcelé sur une piste de ski par des adultes lorsqu’il avait 10 ans. Atteint de paralysie cérébrale, il s’était fait harcelé pour ne pas s’être relevé assez vite lors d’une compétition en 2019. « Mais ça a bien changé, aujourd’hui je n’ai eu que des commentaires positifs, les gens m’ont souhaité bonne chance pour l’avenir », confie-t-il à la NRK.
Quant à son accompagnateur royal, le jeune fondeur était ravi : « c’est un très bon compagnon de route », continue-t-il. « C’était très agréable, nous avons pu beaucoup discuter avant, pendant et après la course et c’est un garçon agréable, positif et impressionnant, dit quant à lui le prince héritier de Norvège. Je pense qu’il était plus en forme que moi mais il a été gentil et nous avons skié assez tranquillement. »
Tiril Udnes Weng parle de son couple
A l’automne dernier, Stig Rune Kveen, entraîneur de l’équipe nationale de ski de fond féminin, révélait par erreur que Tiril Udnes Weng était désormais en couple. Plusieurs mois après, la Norvégienne parle enfin de sa relation, ayant préféré se concentrer sur sa saison auparavant. « C’est bien d’avoir quelqu’un à la maison quand on rentre, autre que ma soeur Lotta je veux dire », sourit-elle au micro de TV2.
« J’ai de la chance, il sait ce qu’est la vie de haut niveau, il comprend que je m’absente et il essaie de m’aider dans mon entraînement à la maison, c’est parfait », continue Tiril Udnes Weng. Son petit ami est en effet un ancien biathlète du circuit IBU Cup : Håvard Gutubø Bogetveit.
« J’ai hâte de rester avec lui au printemps, nous avons les mêmes centres d’intérêts et nous allons donc sûrement faire quelques voyages pour s’entraîner et puis quelques sorties à ski aussi », ajoute la fondeuse.
Leur relation, qui a commencé en 2022, est apparemment très sérieuse et a su traverser la difficile saison de Tiril Udnes Weng qui a chuté de la première à la 40e place du classement général.
« Quant à Lotta, elle a dû apprendre à me partager », plaisante la Norvégienne. Les deux soeurs vivront tout de même toujours ensemble à Trondheim pour le moment pour se préparer aux prochains Mondiaux tandis que Bogetveit vit lui à Lillehammer.
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