Vu de Norge : le sommaire
Filip Fjeld Andersen évincé
Les places sont chères en équipe nationale norvégienne et Filip Fjeld Andersen en a eu l’amère preuve en étant écarté de l’équipe de biathlon pour l’hiver prochain. « Je suis très déçu de la façon dont ça s’est fait, regrette le biathlète au micro de la NRK. Egil Kristiansen, notre coach, m’a passé un appel d’à peine cinq minutes pour me l’annoncer et rien d’autre. »
S’il ne s’attendait pas à être de nouveau sélectionné en équipe nationale après des résultats peu brillants la saison dernière, Filip Fjeld Andersen estime tout de même la façon de faire un peu violente. « Un jour on est dans l’équipe A, le lendemain on n’est plus dans les effectifs nationaux du tout et tout ça en un simple coup de fil, je trouve que ça pourrait être fait autrement, mieux amené », estime-t-il.
Le Norvégien tient à rappeler que même si les places sont très disputées, les athlètes restent des humains qui font face à un grand stress qui peut être violent pour eux. « C’est très particulier comme façon de faire, une semaine on peut avoir du travail, aller en coupe du monde et la suivante on vous éjecte, analyse-t-il. C’est violent pour n’importe quelle personne et c’est d’autant plus incompréhensible que la fédération de biathlon se vante de prendre soin de la santé mentale de ses athlètes. »
« Je comprends Filip et nous essayons d’être transparents sur la façon dont on fait nos choix, nos sélections pour qu’ils puissent s’y préparer mentalement mais avec tant de bons résultats chez les hommes, c’est difficile d’être sûr à 100% de qui sera pris ou non, rappelle Per Arne Botnan, directeur sportif du biathlon norvégien. Mais c’est important pour la compétition et nous essayons que cela se fasse dans un cadre sain, transparent et clair pour tous. »
Pas de quoi permettre à Filip Fjeld Andersen de ne ressentir aucune déception en étant tout simplement éjecté des équipes nationales.
Sjur Røthe bientôt à la retraite ?
A 35 ans, Sjur Røthe est indécis : doit-il prendre sa retraite ou continuer sa carrière ? On comprend son indécision, dur choix que celui de renoncer juste avant des mondiaux à domicile. Mais dans le même temps, il n’a pas eu une saison facile, entre maladies et absences de la coupe du monde et craint d’être sorti de l’équipe nationale.
« Je n’ai pas encore choisi ce que j’allais faire, avoue-t-il dans un communiqué relayé par Nettavisen. Je pense me décider dans le courant du mois d’avril. »
Mais s’il repart pour une saison, il s’attend à devoir faire sans les ressources de l’équipe nationale et se qualifier seul pour les championnats du monde de Trondheim. Pas impossible comme l’ont démontré Johannes Høsflot Klæbo, Kristine Stavås Skistad et Astrid Øyre Slind l’hiver dernier. Mais tout de même plus difficile que dans le giron de la fédération norvégienne.
Astrid Øyre Slind en équipe nationale : son coach n’y voit pas d’intérêt
L’an dernier, Astrid Øyre Slind ne faisait pas partie de l’équipe nationale, à l’instar de Johannes Høsflot Klæbo et Kristine Stavås Skistad. Depuis plusieurs saisons, la Norvégienne fait partie de l’équipe privée Aker Dæhlie entraînée par Chris Jespersen. Une recette qui lui convient très bien et qui lui a permis de considérablement améliorer ses résultats.
Mais que faire pour l’an prochain, à l’aube des mondiaux de Trondheim ? Doit-elle faire comme Klæbo et rejoindre le giron national ? « Le dialogue est toujours ouvert, rien n’est encore sûr », se contente de dire Slind, interrogée par la NRK.
Parmi les paramètres à prendre en compte, le possible retour de Therese Johaug en équipe nationale. Si la Norvégienne revenait, Chris Jespersen est catégorique : Astrid Øyre Slind n’a aucun intérêt à rejoindre elle aussi l’équipe. « Elle va se griller si elle fait ça, estime le coach. Johaug est d’un autre monde, si les autres filles s’entraînent avec elles, elles vont se faire écraser et surtout, elles vont en faire trop et ça ne leur conviendra pas, surtout Astrid, c’est quelque chose qu’elle a déjà fait. »
La fondeuse le reconnaît. Elle travaille d’ailleurs sur ce défaut depuis 3 ans et essaie de ne pas trop s’entraîner au point de se trouver en mauvaise forme. D’ailleurs, si elle devait retourner en équipe nationale, elle a d’ores et déjà affirmé qu’elle voulait continuer de travailler sous les ordres de Jespersen qui a su la remettre sur les rails.
« Je dois faire un choix et c’est très difficile car il y a de bons arguments en faveur de l’équipe nationale et de l’équipe privée, conclut Slind. J’ai hâte de clore ce chapitre et de plutôt commencer l’entraînement que de m’occuper de choisir une équipe. »
Clap de fin pour Magnus Evenby, le coach de Vilde Nilsen
La fédération norvégienne a annoncé il y a dix jours que l’entraîneur en chef du para ski de fond, Magnus Evenby, quittait son poste. Le Norvégien de 36 ans souhaite en effet être plus présent pour sa famille. « Il me semble plus important d’être un bon père tant que mes enfants sont petits qu’un bon coach », a-t-il expliqué dans le communiqué.
« Depuis 15 ans, depuis mes études, je travaille pour être un bon entraîneur et ce choix n’est pas facile, mon travail fait partie de mon identité, continue Evenby. Mais c’est le bon moment et c’est la bonne décision à prendre. »
Le Norvégien ne ferme tout de même pas la porte à un retour au sein de la fédération. « Mais à un poste qui oblige à moins de déplacements, ajoute-t-il. Et un jour, peut-être que je reprendrai ce poste mais pas tout de suite. »
Un choix qui intervient au moment où les para athlètes avaient enfin obtenu de faire partie eux aussi du programme officiel des championnats du monde de ski nordique de la FIS. « C’est fantastique qu’ils obtiennent enfin cette compétition et j’irai les encourager, j’espère que toute la Norvège ira les soutenir mais mon objectif c’était les Jeux paralympiques de 2026 et ça me fait de la peine de savoir que je n’irai pas », reconnaît Magnus Evenby.
Durant sa carrière, Evenby a entre autres formé Vilde Nilsen qui est devenue l’une des meilleures para fondeuses ces dernières saisons.
Les Norvégiens mécontents du prochain Tour de Ski
Pour la première fois en 18 éditions, le Tour de Ski ne se déroulerait que dans un seul pays : en Italie avec des étapes à Toblach et à Val di Fiemme ainsi qu’une troisième étape potentielle, en Italie elle aussi. « C’est en tous cas ce que nous envisageons », confirme Michal Lamplot, directeur du fond à la FIS, dans les colonnes de VG.
Un choix de calendrier bien différent des habituelles étapes en Allemagne, Suisse et Italie et qui ne réjouit pas les experts norvégiens. « On dirait seulement un très long week-end de coupe du monde en Italie, juge l’expert d’Adressa Birger Løfaldli. C’est vraiment dommage pour le ski de fond, on perd la magie du Tour de Ski. » Le journaliste rappelle aussi que c’est ainsi que le Tour s’était démarqué en 2006 : en réunissant des épreuves dans plusieurs pays en peu de temps et pour une victoire finale.
« Pour le climat, oui c’est bien mais il est vrai que c’est agréable de voir plusieurs pays et ça fait le charme du Tour », ajoute le fondeur Martin Løwstrøm Nyenget. En revanche, pour l’athlète, cette option de n’aller plus que dans un pays pourrait convaincre plus de fondeurs de premier plan de participer au Tour. « Et je pense que c’est peut-être le plus important alors ce nouveau Tour peut ne pas être une mauvaise chose », conclut Nyenget.
La Janteloppet sauvée par un riche investisseur
Depuis 2019, Petter Northug Jr organise sa propre course longue distance : la Janteloppet. Mais cette année, elle a bien failli ne pas avoir lieu comme le révèle Dagbladet. Heureusement, l’hommes d’affaire libanais vivant à Oslo, Reda El Chaar, a décidé d’investir dans la course.
« Sans lui, il n’y aurait pas eu de Janteloppet cette année, affirme Northug. Je l’avais rencontré par hasard, quand je cherchais des financements pour mon équipe privée pendant le Covid. Travailler avec lui est passionnant car il a une vision différente des courses de ski et de leur organisation. Personne d’autre en Norvège ne pourrait faire ce qu’il fait. »
Vu comme l’un des 40 investisseurs de moins de 40 ans les plus influents au Moyen-Orient, le choix des courses de ski de fond est étonnant pour El Chaar qui semble néanmoins très investi dans le processus d’après Northug.
Johannes Høsflot Klæbo se frotte au ski alpin
Vous aimez Johannes Høsflot Klæbo et le ski de fond ? Vous êtes fan de ski alpin et admirez les exploits de Marco Odermatt ? Alors vous allez être heureux de cette rencontre au sommet ! Les deux skieurs se sont en effet rencontrés pour un petit sprint improvisé sur des skis de fond.
Petite difficulté : Klæbo a dû utiliser des bâtons de ski alpin. Il a tout de même battu Odermatt d’une courte distance.
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