Les Suédoises parlent du retour de Therese Johaug
L’annonce du retour de Therese Johaug en compétition n’a pas manqué de faire réagir les principaux adversaires des Norvégiens : les Suédois. Toutefois, c’est plutôt la joie qui prédomine. Les anciennes adversaires de la quadruple championne olympique sont ravies de la retrouver. « Ca va être tellement cool de se battre contre elle mais, maintenant, il faut que je retourne m’entraîner si je veux pouvoir l’égaler », réagit ainsi Ebba Andersson, interrogée par TV2.
Les commentateurs suédois, eux aussi, sont ravis. « C’est la meilleure chose qui puisse arriver au ski de fond, juge ainsi le journaliste d’Expressen Tomas Pettersson. En même temps, elle doit faire attention, Johaug a tout à perdre à ce retour car elle avait déjà tout gagné, mais, en même temps, cela montre au moins son courage », estime-t-il.
Une analyse avec laquelle l’ancienne fondeuse Charlotte Kalla n’est pas forcément d’accord. « Elle a tout à gagner à ce retour, affirme la Suédoise qui fut longtemps sa rivale. C’est génial de voir que c’est le plaisir de l’entraînement mais aussi de la compétition et surtout la motivation d’un championnat à domicile qui la pousse à revenir, c’est vraiment inspirant. »
Petter Northug Jr tient quant à lui à souligner que Therese Johaug n’arrivera peut-être pas comme favorite à Trondheim (Norvège). « Avec [Jessie] Diggins, [Ebba] Andersson et [Frida] Karlsson, elle aura du pain sur la planche. Elle essaieront toutes de l’éliminer », conclut-il.
Comment Therese Johaug va-t-elle s’organiser à la rentrée ?
Il n’avait cessé de l’affirmer : Nils Jakob Hoff, le mari de Therese Johaug, n’avait aucune idée de ce que sa femme ferait avant qu’elle ne l’annonce officiellement. « Je me doutais un peu de ce qu’elle allait annoncer en conférence de presse, mais je n’étais sûr de rien tant elle était elle-même incertaine », assure Nils Jakob Hoff au micro de TV2.
D’un grand soutien pour la fondeuse, il s’était contenté d’assurer qu’il la soutiendrait peu importe son choix et qu’il s’occuperait de tout ce qui concerne leur vie familiale si elle décidait de revenir à la compétition, aménageant ses horaires de travail pour l’hiver.
Car Therese Johaug est désormais maman depuis un peu plus d’un an. « Heureusement, Kristin va aller à la crèche, explique la Norvégienne à propos de sa fille à la NRK. Cela va être d’une grande aide pour le quotidien, pour que je puisse m’entraîner et récupérer correctement et puis, j’ai la chance d’avoir un mari qui me soutient à 1000%. »
La fondeuse a aussi tenu à rappeler qu’elle n’avait pas pris sa retraite car elle n’aimait plus concourir ou s’entraîner, bien au contraire, mais parce qu’elle voulait devenir mère. Inenvisageable, donc, de laisser sa fille trop longtemps. « Je suis persuadé que nous nous en sortirons très bien et puis c’est génial de savoir que notre fille verra sa maman skier au plus haut niveau. J’ai hâte d’aller la soutenir au milieu des drapeaux norvégiens à Trondheim », ajoute Nils Jakob Hoff.
Comment la fédération a-t-elle reconquis ses stars ?
L’an dernier, l’équipe nationale de ski de fond perdait de nombreuses stars : Johannes Hoesflot Klæbo, Emil Iversen et Kristine Stavaas Skistad en tête. Pour la saison prochaine, ils sont également nombreux à avoir négocié pour revenir en son sein. Une victoire pour l’équipe nationale et la fédération norvégienne mais que se cache-t-il derrière ces négociations ?
Pour Johannes Hoesflot Klæbo, sa séparation avec l’Association norvégienne de ski était simple : il était mécontent du traitement réservé aux athlètes, de leur impossibilité à pouvoir s’entraîner comme ils le souhaitaient ou encore de pouvoir disposer de leur image comme ils l’entendent. « Je suis heureux que tout se soit arrangé avec la fédération », confiait récemment ce dernier à TV2. En effet, une solution a donc été trouvée. Les athlètes gèrent désormais leur droit à l’image et le fondeur a quant à lui été autorisé à poursuivre l’entraînement en altitude sans que cela n’impacte le reste de l’équipe.
« Je peux désormais me concentrer sur ce qui compte : manger, dormir et m’entraîner. La fédération, elle, s’occupe de tout organiser au mieux. Chacun à sa place et cela fonctionnera bien mieux », ajoute celui qui visera les sommets à domicile en février 2025 lors des Mondiaux.
L’arrivée de Cathrine Insteboe à la tête du ski de fond norvégien n’y est pas pour rien. Elle a beaucoup travaillé pour renouer le dialogue avec tous et chercher la meilleure solution possible, pour l’Association de ski, l’équipe nationale et les athlètes individuellement.
Ainsi, Kristine Stavaas Skistad a accepté de rejoindre le giron national tant qu’on la laisse suivre son plan d’entraînement établi avec son coach de Konnerud. Elle est aussi absente de la plupart des camps d’entraînement, qui ne lui réussissent pas. En revanche, elle accepte, en échange, que son image soit utilisée par la fédération pour des questions marketing. Deux mots d’ordre : liberté et écoute des besoins particuliers des athlètes.
Enfin, Therese Johaug a elle aussi bénéficié d’un accord aménagé. « Notre dialogue a été très bon, croyez-le ou non mais ils ont été très à l’écoute », a révélé la fondeuse aux médias qui ont été le relais de ces dernières années concernant les problèmes de communication au sein de la fédération. La fondeuse de trente-six ans aura ainsi le droit de promouvoir sa marque hors de ses obligations pour l’équipe nationale, comme Johannes Hoesflot Klæbo avec ses propres sponsors. Comme Kristine Stavaas Skistad, elle est aussi autorisée à s’entraîner chez elle, à manquer des camps d’entraînement et à suivre le plan de formation qui lui convient le mieux.
Finalement, l’Association de ski semble enfin avoir appris de ses erreurs. Elle laisse désormais plus de liberté à ses athlètes pour les garder sous le giron de l’équipe nationale. Un choix gagnant pour la fédération, comme pour les athlètes.
Magnus Brevig, le nouveau coach du saut à ski masculin
Il avait fallu plusieurs semaines pour nommer un nouveau coach pour le saut à ski masculin norvégien, mais aucune surprise à l’arrivée. C’est Magnus Brevig, ancien entraîneur adjoint d’Alexander Stoeckl, qui a été choisi pour le poste. Et le nouveau coach aura bien du travail après quelques scandales médiatiques autour de l’ancien coach et de Clas Brede Braathen, ancien directeur sportif du saut norvégien. Ces derniers ont entraîné la perte du principal sponsor de l’équipe norvégienne et donc d’une grosse partie de leurs revenus.
Sa première mission a donc été de finir les sélections pour les équipes nationales : Il a ainsi dû prendre la difficile décision d’écarter Daniel Andre Tande de l’effectif. « Ce n’était pas facile d’arriver et de devoir lui envoyer ce message, mais je pense que ce sera bon pour lui de repasser en mode offensif », admet Magnus Brevig dans les colonnes de Dagbladet.
Deuxième mission : remettre l’équipe sur les rails. « Je suis heureux que les choses soient désormais apaisées avec la résolution de tous les conflits, confie-t-il. Nous savons ce que nous avons à faire et nous allons travailler pour obtenir de bons résultats avec beaucoup d’entraînement, un bon dialogue entre athlètes et les entraîneurs nationaux ou régionaux. Enfin, nous allons essayer de progresser sur l’équipement et la technique. »
Magnus Brevig insiste aussi sur le fait qu’il est très motivé par cette position d’entraîneur-chef : « Je suis honoré qu’on m’ait confié ce rôle. J’avais très envie de l’accepter si on me le proposait », raconte-t-il.
En revanche, son contrat est lui beaucoup moins certain. On ne lui a offert le poste que pour un an. « Je crois que c’est une question de finances. Nous verrons bien, mais je crois qu’ils veulent me faire confiance sur plusieurs années », affirme le nouveau coach qui devra peut-être mener ses sauteurs sur les podiums des Mondiaux de Trondheim (Norvège) pour être certain de voir son contrat reconduit.
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