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Pas d’argent pour les para athlètes à Trondheim
Pour la première fois, une épreuve de para ski nordique aura lieu au même endroit et en même temps que les Championnats du monde de ski nordique à Trondheim, en Norvège. Un grand pas en avant pour l’inclusivité des para athlètes. En revanche, pas d’inclusivité au niveau des prix : les para skieurs, comme à leur habitude, ne recevront pas de récompense autre que leur médaille quand les fondeurs peuvent gagner jusqu’à 190 000 couronnes norvégiennes (soit près de 15 000 euros).
« C’est quand même de sacré prix qu’ils reçoivent ! Je n’avais aucune idée de ce qu’on manquait », souffle la para fondeuse Indira Liseth au micro de la NRK.
De plus, les skieurs nordiques ont leur frais couverts sur l’évènement : hébergement, transport et récompenses payés par les organisateurs des Mondiaux. Pour les para nordiques, rien de tout ça. « Cela dit quand même quelque chose de la place des para athlètes dans le sport par rapport à d’autres métiers, même quand on se dit inclusif, juge le rameur Kjetil Borch. Ce n’est pas fait délibérément, c’est juste que rien n’est prévu pour eux, un budget devrait leur être alloué, c’est aux organisateurs de le prévoir. »
Les organisateurs des Mondiaux de Trondheim se veulent pourtant à la pointe de l’inclusivité et de l’engagement écologique. Hommes et femmes, pour la première fois, recevront ainsi les mêmes prix et l’accent est mis autant sur les épreuves classique que sur celles des para athlètes. « Nous voulons représenter l’égalité des chances », a expliqué leur représentant Åge Skinstad.
« Ce serait tout de même agréable d’avoir nous aussi des prix financiers, cela nous permettrait de financer nos déplacements pour l’entraînement, entre autres en altitude », réagit Indira Liseth. Son coéquipier, Thomas Karbøl Oxaal va plus loin : pour lui, ce prix représente plus que tout ce qu’il investit sur une année. Même un prix moindre serait donc une aide considérable pour les para athlètes du nordique ! « Ca aurait été révolutionnaire qu’ils payent nos médaillés, ça aurait vraiment été une bonne chose », ajoute-t-il.
Vilde Nilsen rejoint ses compatriotes. « Nous espérons que Trondheim règlera cette question et sinon, nous nous battrons pour avoir le droit à des prix financiers aux prochains Mondiaux », assure-t-elle. Les organisateurs, eux, ont révélé avoir fait plusieurs demandes de financement au gouvernement, pour l’instant restés lettre morte. Quant à l’équipe para norvégienne, elle sera elle soutenue par l’Association de Ski qui leur paye le voyage et l’hébergement, c’est donc pour les autres équipes que les organisateurs veulent se battre.
Finn Hågen Krogh sur le retour ?
Depuis 2021, Finn Hågen Krogh ne fait plus partie de l’équipe nationale. Il n’a pas non plus été vu sur les pistes de la Coupe du monde depuis tout ce temps. Mais le Norvégien ne perd pas pour autant espoir ! Toujours à l’entraînement et sur les Coupes scandinaves, il espère bien récupérer une place en équipe nationale et pourquoi pas à temps pour les Mondiaux de Trondheim. « Après tout, il n’y a pas plus grande motivation pour un skieur que des championnats à domicile », dit-il à la NRK.
Dans sa voie de retour vers le succès, Krogh peut compter sur un jeune fondeur prometteur : Jardar Olsen, lui aussi habitant à Alta et s’entraînant donc avec lui. « C’est très agréable d’avoir un athlète ambitieux et offensif pour garder le cap, je crois que s’entraîner ensemble c’est gagnant-gagnant pour nous deux », continue Krogh.
Mais le Norvégien le sait, pour revenir, il devra être performant dès le début de l’hiver : « Tout commencera à Beitostølen, les courses d’ouverture seront très importantes pour nous et ensuite, il faudra être très rapide et performant avant Noël pour avoir une chance d’obtenir une place pour les Mondiaux », rappelle-t-il.
Et même s’il ne passait pas le cut pour Trondheim, Finn Hågen Krogh reste motivé. « Je sais qu’il ne me reste plus beaucoup d’années dans ma carrière mais je n’ai pas encore décidé de la date de fin, surtout que les 3 années à venir sont extrêmement motivantes avec les Mondiaux de Trondheim, les Jeux olympiques puis les Mondiaux à Falun », conclut-il.
Alexander Stöckl affronte les Norvégiens
Ce week-end marquait la première rencontre d’Alexander Stöckl et de son ancienne équipe sur une compétition. Désormais directeur sportif de la Pologne, l’Autrichien a vu son ancien athlète Marius Lindvik s’imposer par deux fois à Wisla. « Je l’ai félicité pour ses bons résultats, tout s’est très bien passé entre nous, j’ai désormais un rôle différent et nos relations sont apaisées », assure Stöckl au quotidien Dagbladet.
L’ancien entraîneur, désormais directeur sportif, s’épanouit en Pologne. « L’accueil a été très chaleureux, ils sont ravis de m’avoir dans l’équipe et ça fait du bien », confie-t-il. Embauché début août, Stöckl prend encore ses marques et a profité de la compétition de Wisla pour voir les compétitions internationales de saut à ski sous un nouvel angle : celui d’un directeur sportif. « C’était très intéressant et différent de l’angle d’un entraîneur, explique-t-il. D’ailleurs, je pense que mes jours de coach sont derrière moi, je ne redeviendrai pas entraîneur d’une équipe nationale. »
Son nouveau rôle, en revanche, le motive pleinement. « Je pense que je peux apporter une plus-value à cette position mais pour le moment, je me familiarise aussi avec le fonctionnement de l’équipe polonaise, leurs relations avec la fédération… Il faut bien tout saisir avant de pouvoir travailler correctement », dit-il.
Après plus de 30 ans à entraîner des équipes, Alexander Stöckl ne regrette pas ce changement. « C’est passionnant de suivre l’organisation, de voir comment d’autres équipes gèrent les situations et de les aider au besoin, je n’ai ressenti à aucun moment l’envie d’agiter le petit drapeau pour donner le départ aux athlètes depuis le début de l’été », conclut-il en souriant.
Ida Marie Hagen dans l’histoire
Fin août, à Oberstdorf, lors du Grand Prix d’été de combiné nordique, les femmes ont sauté pour la première fois sur grand tremplin en compétition internationale. Une compétition remportée par la Norvégienne Ida Marie Hagen qui marque ainsi l’histoire de son sport.
« Nous sommes très satisfaits du résultat, Ida gère aussi bien les petits que les grands tremplins et elle a fait une course solide après avoir souffert du covid cet été, se réjouit Ivar Stuan, directeur du combiné norvégien, dans les colonnes de Dagbladet. Cela annonce un hiver passionnant ! »
Une avancée aussi pour l’égalité hommes-femmes dans le dernier sport olympique où les femmes ne sont pas autorisées à concourir. Les filles s’affronteront de nouveau sur grand tremplin cet hiver à Oslo.
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