Dans Vu de Norge
Le retour de Therese Johaug vu par les Norvégiennes
Si elles souhaitaient pour la plupart la voir revenir parmi elles, le retour de Therese Johaug n’a tout de même pas forcément été évident pour les fondeuses norvégiennes. « Pendant les deux ans de sa retraite, notre groupe était devenu plus homogène à l’entraînement et j’ai eu un peu peur qu’elle casse cette dynamique, révèle Lotta Udnes Weng au micro de la NRK. On savait qu’elle allait revenir fort. »
Mais c’était mal connaître l’esprit de compétition du groupe norvégien. « Ça fonctionne finalement extrêmement bien ! Et on sait que quand elle vient aux séances, elle établit une norme, elle impose un niveau qui normalement est bon et nous permet de progresser encore », continue Weng.
« En effet, j’ai pu la suivre un peu, parler un peu avec elle au cours d’une de nos dernières séances mais je n’ai pas eu le choix, j’ai dû ralentir car ma fréquence cardiaque était bien trop élevée à la suivre », rit Mathilde Myhrvold.
Therese Johaug, elle, reste mesurée. « Les longues distances en entraînement ont toujours été mon point fort mais ça ne veut rien dire pour la saison, on ne saura pas avant les premières compétitions sur les skis, entre autres à Beitostølen, si je suis vraiment en forme ou pas », affirme-t-elle.
« On ne doit pas avoir peur d’elle, nous aussi nous avons nos points forts, nous pouvons l’égaler et même la dépasser, il suffit de croire en nous », termine Lotta Udnes Weng.
« Il devra gagner sa place », annonce Pål Golberg
En août, Petter Northug Jr provoquait les médias et experts du ski de fond en affirmant qu’il méritait une place sur le team sprint des Mondiaux de Trondheim. « Je suis le choix n°2 après Erik Valnes pour accompagner Johannes Høsflot Klæbo, surtout quand on voit ce que j’ai fait à Lillehammer à la fin de l’hiver sur ce format », affirmait-il, faisant référence à sa deuxième place.
« Ce serait une parodie et un désastre si on lui donnait une place comme ça, parce que c’est Northug », réagit récemment Pål Golberg devant les caméras de la NRK. Pourtant, de nombreux fans et experts du ski de fond aimeraient que l’ancienne terreur de la discipline obtienne un ticket assuré pour au moins une épreuve des Mondiaux.
« Il est vrai que sélectionner Northug pour le team sprint aurait de gros avantages et provoquerait un énorme engouement pour cet évènement mais pour ceux qui sont plus rapides que lui, ce serait terrible et ça se comprend », analysait ainsi Martin Johnsrud Sundby.
« Très franchement, il est le bienvenu pour s’entraîner avec nous sur quelques séances intenses et s’il se qualifie à la loyale, alors j’en serais heureux, ajoute Golberg, lui même candidat à une place pour le team sprint. Mais il doit se qualifier comme tout le monde. » Pour le fondeur, l’engouement pour les Mondiaux de Trondheim sera de toutes façons grand, Northug au départ ou pas.
Qu’il soit rassuré, Ulf Morten Aune, manager de l’équipe nationale de ski de fond, n’a pas prévu d’accéder à la demande des supporters de Northug. « Nous ne le sélectionnerons pas à l’avance pour les Championnats du monde, nous préciserons à la mi-octobre les conditions pour se qualifier et elles seront les mêmes pour tous », conclut-il.
Karoline Knotten prête après un hiver fatiguant
Elle a connu un bel hiver, terminant dans le top 10 mondial, deuxième Norvégienne au général et passant tout près d’une première victoire mais Karoline Knotten n’a pas connu un printemps et un début d’été aussi glorieux. « Quand je suis rentrée, j’ai dormi presque toute la journée, j’étais tellement fatiguée, j’ai trop demandé à mon corps », raconte-t-elle récemment au micro de TV2.
Il a fallu les mois entiers d’avril et mai pour que la biathlète récupère à peu près. Entre maladies et fatigue, Knotten a tout de même tenu à s’entraîner régulièrement tout en prenant le temps de récupérer. « J’ai très bien performé aux Etats-Unis alors j’ai voulu aller au Canada mais je n’aurais pas dû, j’étais trop épuisée, c’est pour ça aussi que je n’ai pas participé aux Championnats nationaux à la fin de l’hiver », continue-t-elle.
Pour couronner ce printemps désastreux, Karoline Knotten a très peu vu son petit ami, le biathlète allemand Philipp Nawrath. « Nous sommes partis en vacances ensemble mais je ne pouvais absolument rien faire alors que nous attendions cela avec impatience, partage la Norvégienne. C’est difficile d’être en couple avec un athlète d’une autre équipe car on se voit peu mais on essaye de faire en sorte que chaque moment soit important alors ça a été compliqué de ne rien pouvoir faire à cause de la fatigue. »
Mais la biathlète a plutôt bien retenu la leçon. Si elle se sent en très bonne forme en ce début du mois d’octobre, elle sait qu’elle doit faire attention. « Je n’hésiterai pas à sauter des week-ends de compétition si cela peut me permettre de ne pas terminer l’hiver dans le même état que cette année, assure-t-elle. J’ai un plan A si tout va bien et que je peux tout faire, un plan B où je manque un week-end et un plan C où je ne fais pas toutes les courses chaque week-end… Mais je sais bien que si je suis proche de ma première victoire, il sera peut-être difficile de renoncer, ne serait-ce qu’à une course, malgré la fatigue. »
Le nouveau mode d’entraînement d’Helene Marie Fossesholm
A l’Olympiatoppen, Helene Marie Fossesholm a pris la décision étonnante de s’entraîner dans une salle chauffée à plus de 38°C. Etonnant quand on sait qu’elle est plus susceptible de concourir par des températures négatives atteignant parfois les -20°C.
En fait, le choix est parfaitement réfléchi : blessée au genou depuis un match de football, Fossesholm peut ainsi s’entraîner à haute intensité en sollicitant moins ses muscles et donc en évitant d’aggraver sa blessure. « C’est la séance que j’attends le plus dans la semaine alors que c’est une vraie torture mais une torture volontaire », rit-elle devant les caméras de la NRK.
Une pratique très bien encadrée par les médecins de l’Association de ski norvégienne car pouvant être dangereuse pour des sportifs non-avertis. « On augmente de façon très accrue le risque de déshydratation sévère », prévient ainsi Bent Rønnestad, chercheur dans le milieu du sport.
De son côté, Helene Marie Fosseshom attend la fin du mois avec impatience. « Début novembre, je saurais si je dois ou non me faire opérer, explique-t-elle. J’espère vraiment que je n’en aurais pas besoin, que ma blessure sera soignée. » Car si elle doit passer par la case opération, elle peut déjà presque faire une croix sur les Mondiaux de Trondheim. « Inenvisageable, je ne préfère pas y penser », dit Fossesholm.
Petter Northug Jr, le tonton fondeur
Le 30 septembre, Tomas Northug est devenu papa mais c’est apparemment la vie de Petter Northug Jr. qui en a aussi été chamboulée. « En ce moment, je subis de plein fouet la fatigue après la naissance de Brede, raconte le fondeur. Nous allons faire venir un junior dans l’équipe Northug et c’est très fatiguant », plaisante-t-il.
L’heureux oncle a donc décidé d’aider son frère mais le projet principal reste le ski de fond. « Je vais me concentrer sur mon retour pour les deux prochaines années, je ne vais plus autant travailler pour ma marque, je veux me donner à fond pour le sport », affirme Northug dans les colonnes de Dagbladet.
Un état d’esprit bien différent de celui qu’il avait en 2018 au moment de sa retraite. « A l’époque je n’avais plus aucune motivation, je ne pensais qu’à abandonner, c’est totalement différent aujourd’hui », conclut-il.
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