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Le nouveau partenaire d’entraînement de Petter Northug Jr
Petter Northug Jr. est récemment parti s’entraîner à Livigno, en Italie, pour profiter des bien-faits de la formation en altitude. Mais il n’y est pas allé seul ! Comme on a pu le voir sur le réseau social Instagram, il est allé s’y entraîner en duo avec nul autre que Johannes Høsflot Klæbo.
Car Northug s’est fixé un nouvel objectif pour l’hiver : tenter le tout pour le tout pour s’aligner au départ des Mondiaux de Trondheim en février. Même si lui même dit qu’il n’a qu’un faible pourcentage de chance d’y arriver, il a décidé de mettre tous les atouts de son côté pour viser, pourquoi pas, le sprint et le sprint par équipes avec Klæbo. « Cette année, j’ai pu m’entraîner bien mieux que tous les autres hivers depuis ma retraite, je suis dans ma meilleure forme depuis des années », affirme Northug au micro de TV2.
Alors le retraité du ski de fond y croit, même si Johannes Høsflot Klæbo ne manque pas de se moquer de son compatriote en lui rappelant qu’il a bien dix ans de plus que lui et donc une moins bonne condition physique. « Mais c’est passionnant de travailler avec Petter, on organisera quelques séances d’entraînement plus difficiles dans les semaines à venir et j’ai hâte de voir comment cela va se passer », dit-il.
Car Klæbo ne veut pas exclure la possibilité de concourir avec son modèle, son idole de jeunesse. « Il y a même une fois où j’ai fait semblant d’être malade pour rentrer des cours et voir le dernier relais de Petter, confie le champion norvégien. Apprendre à ses côtés, entre autres sur la gestion de l’entraînement en altitude, c’est une vraie chance. »
Et le fondeur n’est pas du genre à laisser passer la moindre opportunité de s’améliorer. « Je veux toujours faire mieux et je veux connaître les plus belles journées de ma carrière en février prochain », continue Klæbo. Et marquer Trondheim 2025 comme Northug avait marqué Oslo 2011.
« De mon côté, je rêve toujours de gagner, même si ça semble totalement impossible, je ne peux pas m’ôter cela de la tête, c’est pour ça que je fais tout ce qui est possible pour atteindre cet objectif », conclut Northug.
Harald Østberg Amundsen, n°1 mondial, est-il prêt ?
En mars, Harald Østberg Amundsen se sentait mal, en très mauvaise forme et malgré sa victoire face à Johannes Høsflot Klæbo pour obtenir le gros globe de cristal, il avait l’impression que ses poumons allaient lâcher. De quoi l’inquiéter au printemps alors qu’il allait reprendre l’entraînement en vue des Mondiaux de Trondheim.
Six mois plus tard, les tests sont très clairs : « Il ne s’est pas détérioré physiquement, c’est même tout le contraire, il n’a jamais eu d’aussi bons résultats ! » déclare son coach Eirik Myhr Nossum dans les colonnes de VG.
Lors d’un camp d’entraînement avec l’équipe nationale le mois dernier, il a d’ailleurs largement dominé ses coéquipiers sur un 10 km classique. « Ça veut tout et rien dire, dit Amundsen. Oui, je suis en très bonne forme mais ça ne signifie pas que je vais tout gagner, nous verrons plutôt cela en compétition. »
Mais le fondeur part sur de bonnes bases. « Je fais à 98% la même chose que l’an dernier en termes d’entraînement, confie-t-il. La seule différence, c’est que je fais parfois des semaines plus intenses que l’an dernier que je compense par des semaines avec plus de repos. »
En revanche, pour Eirik Myhr Nossum, pas question de gérer sa saison de la même façon que l’an dernier. « Il était mal en février, il ne se sentait plus en forme et donc il faut qu’on change cela cet hiver pour qu’il soit en forme pour les Championnats du monde, conclut l’entraîneur. Il ne fera donc pas toutes les compétitions même si je pense qu’il s’alignera sur le Tour de Ski pour défendre son titre. »
Les économies de l’équipe de saut norvégienne
Ce n’est pas un scoop : l’équipe de saut à ski norvégienne n’a plus d’argent depuis plusieurs saisons. Faute d’assez gros sponsors, les Norvégiens ont dû réduire leur coût. Le nouvel entraîneur de l’équipe masculine, Magnus Brevig, a donc aussi dû gérer cet aspect de son nouveau poste.
« Pour vous donner une idée de la réduction de nos coûts, là où un camp d’entraînement nous revenait auparavant à 75 000 couronnes norvégiennes (environ 6 300 euros, ndlr), désormais nous n’en dépensons que 25 000 (environ 2 000 euros, ndlr) », confie le coach au micro de la NRK.
Lors du dernier camp à Lillehammer, ils ont ainsi tous fait le déplacement en voiture plutôt qu’en avion (et il en sera de même au maximum pendant l’hiver), nombre d’entre eux ont logé dans des appartements plutôt qu’à l’hôtel, Brevig allant même jusqu’à dormir sur un matelas gonflable chez l’ancien sauteur Anders Fannemel. Les repas aussi ont été réduits au nécessaire.
« Cela nous laisse plus d’argent pour les choses vraiment importantes comme les combinaisons ou le reste de l’équipement », estime l’entraîneur norvégien.
« Nous sommes devenus très économes, nous analysons toutes les dépenses », ajoute Halvor Egner Granerud. « Notre confort est un peu plus sommaire qu’avant mais ils s’en débrouillent », continue Brevig. « Et puis je pense que c’est positif, ces galères nous rapprochent », conclut Granerud.
Les nouvelles règles de combinaison de saut à ski font jaser
Grand changement en saut à ski : la FIS imposera dès cet hiver un nombre limite de combinaisons utilisées sur la saison. Les sauteurs ne pourront ainsi pas utiliser plus de 10 combinaisons différentes et ce pour limiter les coûts et permettre aux plus petites nations d’avoir leur chance de recoller aux grosses équipes que peuvent être l’Autriche, l’Allemagne, la Pologne, la Slovénie ou la Norvège.
Très exactement, les sauteurs pourront « enregistrer » quatre combinaisons neuves dès le début de la saison à Lillehammer jusqu’à la Tournée des Quatre Tremplins. Après cela, ils pourront à nouveau bénéficier de quatre nouvelles combinaisons ainsi que deux supplémentaires pour les Mondiaux de Trondheim.
Les combinaisons, les différents tissus, sont un des nerfs de la guerre en saut à ski où les couturiers cherchent toutes les innovations possibles pour donner plus de portance au sauteur. De plus, les combinaisons sont toujours plus efficaces quand le tissu est encore rigide donc neuf, d’où le grand nombre utilisé chaque année par les équipes les plus riches.
« L’an dernier, j’ai utilisé une vingtaine de combinaisons je pense et j’aurais même aimé en avoir plus mais il va falloir faire avec », confie Marius Lindvik à la NRK. « Ca va être un réel défi, surtout que l’on doit enregistrer nos combinaisons au préalable, il faut donc bien choisir dès le départ », ajoute Halvor Egner Granerud.
Chaque combinaison devra en effet être pucée pour connaître le nombre de sauts effectué avec chacune. Il sera par ailleurs interdit d’en utiliser plusieurs sur une même journée de compétition.
« Je suis sceptique sur ce changement, je ne crois pas que cela réduira l’écart entre les nations, les grosses équipes trouveront toujours le moyen d’avoir de meilleures combinaisons », analyse l’ancien sauteur et expert NRK Johan Remen Evensen.
« Ce n’est pas faux, les grandes nations sont de toutes façons en avance en termes d’innovations et limiter le nombre de combinaisons utilisées n’y changera rien », réagit le directeur sportif du saut, Jan-Erik Aalbu.
« En même temps, cela ajoute à l’enthousiasme autour du début de la saison, estime le coach norvégien Magnus Brevig. Ce sera passionnant de voir la tactique de chacun, de voir qui part avec le moins de combinaisons possibles et qui fait le pari d’en avoir bien plus à disposition dès Lillehammer fin novembre. »
Le pas de tir d’Holmenkollen de nouveau fermé
L’an dernier, les jeunes biathlètes d’Oslo s’étaient trouvé bien désœuvrés quand le pas de tir du stade d’Holmenkollen avait fermé. Nombre d’entre eux avaient d’ailleurs arrêté la discipline, faute de pouvoir s’entraîner, mettant à mal les équipes juniors.
Après avoir brièvement réouvert, le pas de tir d’Holmenkollen a à nouveau dû fermer. « C’est une catastrophe, nous craignons de perdre de nouveau de nombreux jeunes espoirs, dit Randi Torkildsen, l’une des responsables du club de biathlon d’Oslo TRY au quotidien Dagbladet. Nous devons maintenant trouver un autre pas de tir, aller nous entraîner ailleurs pour limiter les dégâts. »
Du côté de la gestion du pas de tir, le verdict est sans appel : des travaux doivent être réalisés de toute urgence pour remettre les installations aux normes et entres autres créer des murs de sécurité. Des travaux qui devraient prendre 6 à 8 semaines. Holmenkollen espère ainsi pouvoir réouvrir son pas de tir avant la fin de l’année civile.
Un timing qui fait réagir : pourquoi la municipalité d’Oslo n’a-t-elle pas réalisé les travaux cet été quand cela impactait le moins les biathlètes locaux ? Tout simplement car ils n’avaient pas encore les autorisations. « La frustration est grande chez les juniors qui se préparent aux courses d’ouvertures de décembre, plusieurs clubs utilisent ce pas de tir, de nombreux juniors et seniors sont impactés dans leur préparation », argue Torkildsen.
D’autres clubs leur viennent en aide en prêtant leurs installations mais ces arrangements ne sont que temporaires et difficiles à mettre en place. « Nous espérons réouvrir la première semaine de décembre et nos plans ayant été approuvés par la police, nous ne risquons normalement plus d’être de nouveau fermés », assurent les responsables du pas de tir d’Holmenkollen.
Le mauvais pari des Suédois
Les fondeurs suédois ont dû reporter leur camp d’entraînement devant se dérouler à Vålådalen, dans le centre de la Suède, faute de neige. Ils en ont profité pour aller en altitude en Italie. Un contre-temps préoccupant pour les équipes suédoises qui auraient aimé attaquer l’entraînement sur les skis, moins d’un mois avant l’ouverture de la saison.
Surtout que dans le même temps, leurs ennemis de toujours, les fondeurs norvégiens, sont eux aussi en Suède, à Idre, où ils profitent de conditions de neige idéales !
« Nous espérons de meilleures conditions la semaine prochaine pour enfin pouvoir s’entraîner sur la neige », confie l’entraîneur suédois Anders Byström. « Je ne sais pas ce que nous ferons si ce n’est pas le cas, c’est très frustrant pour nous, ajoute Edvin Anger au micro de TV2. Surtout que les Norvégiens sont sur la neige, eux, et cela leur donne clairement un avantage pour le début de l’hiver. »
Calle Halfvarsson, le meilleur ennemi des Norvégiens, salue leur choix et leur partenariat avec la ville d’Idre mais ne peut s’empêcher de leur lancer une pique : « Peut-être veulent-ils faire passer Idre de l’autre côté de la frontière et rendre la ville norvégienne ? » plaisante-t-il.
Petter Skinstad, expert ski de fond pour TV2, est formel : les Suédois ont très mal joué. « Les Norvégiens auront clairement un avantage en étant allé s’entraîner plus tôt qu’eux sur la neige, analyse-t-il. Mais je ne comprends pas les organisateurs à Vålådalen et le staff suédois, eux aussi doivent bien avoir une chaîne météo, ils auraient dû voir que les prévisions n’étaient pas bonnes et trouver un autre plan. »
Autre plan qui serait, peut-être, de se rendre eux aussi à Idre. « Cela nous coûterait beaucoup d’argent, nous tablons plutôt sur un camp de qualité à Vålådalen », conclut Lars Öberg, directeur du ski de fond suédois. En espérant que la neige vienne.
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