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Quand le ski alpin sauve le saut à ski
Ces dernières années, le ski norvégien a dû faire face à une crise financière historique. Le manque de neige, le manque de stars, les différentes affaires médiatiques ont abîmé son image et lui ont fait perdre des sponsors.
Parmi toutes les branches de l’Association de ski norvégienne, le saut à ski a été le plus durement touché. Pourtant, l’argent a fini par être trouvé pour sauver les sauteurs et leur assurer un hiver à peu près normal. Comment ? C’est en fait le ski alpin qui leur a reversé de l’argent gagné lors des épreuves de Coupe du monde organisées à Kvitfjell.
Entre les droits TV et l’argent reversé par la FIS, tout cela en francs suisses, les recettes ont été très bonnes et décision a été prise de partager cet argent avec toutes les branches de l’Association de Ski, sauvant ainsi le saut à ski, comme le révèle le quotidien Dagbladet.
Jarl Magnus Riiber mal en point
Depuis près d’un mois, Jarl Magnus Riiber a contracté un virus qui lui pose de gros soucis. « Je ne sais pas ce que c’est mais j’ai du sang dans mes selles depuis quatre semaines », raconte-t-il à la NRK. Un état qui l’inquiète et qui dure depuis son opération des dents de sagesse un peu plus tôt cet automne.
« J’ai eu une grosse inflammation, mon corps était fatigué et j’ai alors contracté un virus qui agit sur mon estomac semble-t-il », continue le combiné nordique. Il a donc levé le pied à l’entraînement pendant deux semaines avant de réintensifier ses séances. « Il n’y a aucun effet sur mon estomac, que ce soit en négatif ou en positif, rien ne change, on pourrait espérer que ça s’améliore avec le temps mais non », souffle le Norvégien.
S’il compte bien être à Ruka et se dit assez en forme, il sait bien qu’il a perdu beaucoup de temps d’entraînement. Pourra-t-il revenir au plus haut cet hiver ? « Il est suivi par les meilleurs spécialistes de Norvège, il a toujours eu une santé particulière et nous faisons très attention à lui mais il n’y a pas encore moyen d’être sûr qu’il tiendra toute la saison », confie le directeur sportif du combiné norvégien, Ivar Stuan.
Les médecins de la fédération ne se prononcent pas non plus sur les causes exactes de l’état de santé de Riiber. « De nouveaux tests vont être menés sous peu », affirment-ils. Des nouvelles peu rassurantes pour le roi du combiné nordique qui espérait briller chez lui à Trondheim.
Martin Johnsrud Sundby nouvel expert NRK
Depuis qu’il a pris sa retraite de fondeur, Martin Johnsrud Sundby est devenu expert pour Viaplay et commentateur pour Discovery. Cet hiver, il changera de cap et passera sur une chaîne nationale en devenant expert pour la NRK pendant les Championnats du monde de ski nordique de Trondheim.
« C’était mon rêve, raconte-t-il au micro de la NRK. En signant mon contrat avec Discovery, j’avais même demandé une clause spéciale pour ce cas de figure. » Il rejoint ainsi Maren Lundby qui sera l’experte du saut à ski, Magnus Moan pour le combiné nordique et Birgit Skarstein pour les épreuves de para-ski de fond. « Nous sommes ravis d’avoir d’excellents profils de commentateurs : ils savent de quoi ils parlent et ils sont très à l’aise pour communiquer, partager leur savoir », se réjouit le rédacteur sportif de la chaîne.
Et maintenant qu’il a passé du temps de l’autre côté de la caméra, Sundby se dit bien plus sage. « Je regrette un peu comment je me conduisais quand j’étais athlète, admet-il. Si je devais le refaire, je crois que je redonnerais plus aux autres après mes victoires, que je serais plus sympathique avec les médias, je ne pense pas que ça aurait fait de moi un moins bon skieur et ça aurait peut-être été mieux. »
Selon lui, il serait sage pour tous les athlètes de mieux travailler avec les médias alors qu’on reproche justement aux fondeurs de ne pas assez « faire le show », de ne pas assez marquer les esprits et ainsi donner envie aux téléspectateurs d’allumer leur TV pour les regarder. « Il ne faut pas avoir peur d’être aimé ou même détesté, tant que ça provoque un sentiment, estime-t-il. Le spectateur a besoin d’avoir envie de voir quelqu’un gagner ou perdre et à mon avis, on manque un peu de profils qui se détachent en ce moment, que ce soit en bien ou en mal. »
Martin Johnsrud Sundby n’a donc plus qu’un espoir pour la saison : que ses compatriotes suscitent l’intérêt des téléspectateurs. « Nous avons besoin de duels, de rivalités, d’émotions ! C’est ce que doit susciter le sport auprès de ceux qui le regardent », conclut-il.
Vetle Sjåstad Christiansen améliore sa carabine
Vetle Sjåstad Christiansen n’était pas vraiment en odeur de sainteté cet automne avec l’IBU. « Nous avons eu quelques discussions animées », confirme-t-il à la NRK. La raison ? Christiansen avait modifié sa carabine au niveau du chargeur pour que le magasin soit plus proche de la chambre afin de recharger plus rapidement son arme. Un gain qu’il estimait être d’une ou deux secondes sur le premier tir.
Mais l’IBU a d’abord refusé tout net, jugeant qu’il était ainsi compliqué de savoir si l’arme était chargée ou non. « Ils ont tenu une réunion fin octobre pour redéfinir quelques règles techniques et en changer certaines et ils ont estimé que ma modification n’entrait pas dans leur règlement », explique le Norvégien. L’IBU déclarait alors à la NRK que cette modification ne répondait pas à des critères de sécurité suffisants. « Nous avons voulu repréciser les règles existantes afin de lever toute incertitude relevant de la manipulation des chargeurs », déclare Daniel Böhn, directeur sportif à l’IBU.
Vetle Sjåstad Christiansen a donc renoncé en partie à son amélioration tout en ne l’abandonnant pas complètement. « Je leur enverrai des photos et on verra s’ils l’acceptent ou si je dois revenir à l’ancienne version de ma carabine », disait alors le biathlète.
De quoi agacer le Norvégien qui soutient que d’autres athlètes utilisaient déjà cette solution de rapprocher le magasin de la chambre du chargeur. « Je comprends que la sécurité prime mais changer les règles à quelques semaines de l’ouverture, c’est compliqué, il aurait fallu le faire plus tôt et nous en informer », ajoute Christiansen. Sa dernière modification, elle, a été approuvée par l’IBU qui estime que le magasin est désormais assez éloigné de la chambre pour que le chargeur soit assez sécurisé.
Le monde du ski de fond en soutien à Ingvild Flugstad Østberg
La semaine dernière, Ingvild Flugstad Østberg confiait qu’elle ne pourrait pas skier en compétition avant Noël et disait donc presque adieu à ses chances d’aller aux Mondiaux de Trondheim. Elle n’a en effet toujours pas réussi à régler ses soucis de santé et de poids.
« Son ouverture d’esprit, son courage pour parler de ce qu’elle traverse, on ne peut que saluer ça, réagit Stig Rune Kveen, ancien sélectionneur national, au micro de TV2. Nous voulons tous voir Ingvild revenir et nous espérons qu’elle trouvera les solutions pour aller mieux. » Comme d’autres avant lui la semaine dernière, il estime que se confier aux médias ne peut qu’aider Østberg mais aussi tous ceux qui pourraient être confrontés aux mêmes défis.
« C’est important de parler de ce qui est tabou, le sport et la société en ont besoin, ajoute Ane Appelkvist Stenseth. Notre corps est notre outil de travail et l’équilibre est très difficile à trouver entre le préserver et le pousser à son maximum. En ce qui concerne Ingvild, j’aimerais vraiment qu’elle trouve la solution et qu’elle puisse refaire une saison à son meilleur niveau avant de peut-être ranger les skis. »
Un son de cloche entendu partout dans le monde du ski de fond : tous souhaitent le meilleur à Østberg et espèrent vite la voir revenir après plusieurs saisons difficiles.
Petter Northug Jr. conseille Johannes Høsflot Klæbo
En 2011, à Oslo-Holmenkollen, Petter Northug Jr est devenu le roi des Mondiaux de ski nordique. Cet hiver, Johannes Høsflot Klæbo espère certainement devenir celui des Mondiaux de Trondheim. Mais son compatriote tient à le mettre en garde.
« A l’époque, je me protégeais beaucoup de tout ce qu’on peut appeler « les bruits inutiles », dit Northug en interview avec la NRK. Je répondais peu aux médias, je me concentrais sur l’entraînement. Ce qui peut faire tomber Johannes, c’est clairement la pression, elle sera incomparable avec ce à quoi il a déjà été confronté. »
Northug le sait bien : l’engouement lorsqu’on a un Championnat à domicile est bien différent d’en temps normal. « Il y a évidemment toutes les attentes, toute l’agitation qui entoure les courses mais même en-dehors, on n’a presque aucun moment de calme, d’intimité. En 2011 à Oslo, il y avait tout le temps du bruit devant l’hôtel, tout le temps une immense foule à nous attendre », rappelle l’ancien fondeur.
Il tient aussi à prévenir tous ses compatriotes de la future équipe norvégienne des Mondiaux : « C’est avoir la chance de peut-être devenir Champion du monde à domicile mais aussi le risque d’échouer à domicile et il faut être prêt mentalement pour ça avant de prendre le départ », continue-t-il.
A Johannes Høsflot Klæbo, il souhaite de surpasser toutes les difficultés. « Il a besoin d’un staff autour de lui qui le protège, qui lui permette de se concentrer sur l’aspect sportif », affirme Northug.
« Je sais que ce sera la pire pression que j’ai jamais ressenti, répond Klæbo. Que ça se passe bien ou mal, ce sont des souvenirs qui marqueront ma vie, à moi de tout faire pour que ça se passe le mieux possible et ça commence maintenant, quatre mois avant. »
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