Au sommaire de Vu de Norge
Johannes Høsflot Klaebo en soutien à Julie Myhre
Ce week-end, Julie Myhre montait sur son premier podium en Coupe du monde à Ruka, lors du sprint classique. « C’est surréaliste ! réagit-elle au micro deTV2. Quand j’ai passé la ligne d’arrivée je me suis dit : « Mince ! Je vais aller à la cérémonie et monter sur le podium ! » C’était incroyable. »
Mais avant cette finale où elle a brillamment terminée 2e, la jeune Norvégienne a reçu les très bons conseils de nul autre que Johannes Høsflot Klæbo. « Il est venu me voir après sa demi-finale et m’a demandée si j’étais en finale, explique-t-elle. Il me connaît bien alors en apprenant ça, il m’a dit de ne pas trop réfléchir, de faire comme d’habitude et tout se passerait bien. »
Des conseils suivis à la lettre qui ont porté leur fruit. « Je lui en suis très reconnaissante, on fait partie du même club, on se connaît depuis tout petit même si l’on n’était pas dans la même tranche d’âge, continue Myhre. Ça signifie beaucoup pour moi qu’il ait voulu m’aider. »
Johannes Høsflot Klæbo n’a d’ailleurs pas hésité à partager sa joie de voir sa coéquipière monter sur la boîte. « C’est presque plus marrant à voir que ma propre performance ! se réjouit-il. Elle a vraiment travaillé dur pour y arriver, elle mérite sa place et je suis heureux pour elle. J’espère que cela va lui donner un boost en plus pour le refaire et même gagner des courses. »
Les Norvégiens mécontents de l’organisation de Ruka
« C’est une parodie, un fiasco », jugent les experts du saut à ski lors de la compétition dimanche de Ruka. En cause ? La non-qualification en deuxième manche (finalement annulée) de plusieurs grands noms du saut comme Halvor Egner Granerud, Johann Andre Forfang ou Michael Hayböck, tous victimes de mauvaises conditions de vent.
Ce qui aurait pu passer inaperçu si déjà, samedi, l’organisation n’avait pas fait face à de sérieux problèmes de conditions météorologiques. Deux Norvégiens, dont Granerud déjà, avaient ainsi échoué à se qualifier et n’avaient pas hésité à aller se plaindre aux médias. « Je suis heureux d’atterrir sur mes pieds, expliquait Granerud, défaitiste, au micro de la NRK. C’est dangereux de sauter dans ces conditions, on a l’impression de passer dans une machine à laver, on est ballotés en tous sens. »
Robert Johansson, le deuxième malheureux du samedi, était encore plus dur : « C’est fou qu’on m’ait donné le feu vert ! Ils jouent avec notre santé, ils ne nous font absolument pas sauter dans des conditions qui nous permettent une certaine sécurité ! » déclare-t-il, fureux.
Du côté de la FIS, on considère en revanche que tout s’est déroulé du mieux possible. « Nous faisons un sport de plein air, rappelle Sandro Pertile, directeur de course du saut à ski. Si les athlètes ne peuvent accepter des conditions changeantes, ils n’ont qu’à se mettre au ping pong ! Je comprends leur frustration mais pour moi, nos équipes ont très bien géré la situation dans des conditions vraiment difficiles. Ils ont fait preuve de professionnalisme et nous avons pu mener le concours à son terme. »
Sandro Pertile ajoute qu’il n’a entendu aucun autre athlète se plaindre et que Johansson et Granerud l’ont sûrement fait par déception plutôt que pour des raisons justifiées. « J’étais présent, personne d’autre n’est venu m’en parler, y compris Kristoffer Eriksen Sundal qui a eu le même genre de souci avec les conditions et qui fait partie de la même équipe », conclut le directeur de course.
« La vérité, c’est que je ne me suis pas senti en sécurité pendant la qualification, répond Sundal. Je ne comprends pas qu’ils aient continué la qualification, c’était inutile, ils auraient dû l’annuler et tous nous faire passer à la compétition et on aurait ainsi pu attendre que les conditions soient meilleures et plus justes et sûres pour tous », termine-t-il.
Heidi Weng protégée par sa famille
Heidi Weng est en forme en ce début d’hiver. Elle l’a fait savoir dès Beitostølen où elle a été la seule à tenir le choc face à Therese Johaug en empochant une victoire et une 2e place avant de confirmer à Ruka où elle obtient une 5e et une 3e place.
Pour y arriver, la fondeuse a décidé de changer des petites choses cette année pour tenir tout au long de la saison. Elle a entre autres ressenti le besoin d’être près de sa famille plus souvent pour se ressourcer. Elle a donc décidé pour la première fois depuis longtemps de passer les fêtes de Noël en famille dans une vingtaine de jours.
Un pari risqué car elle pourrait bien tomber malade et ainsi gâcher la fin de sa saison et ses Mondiaux. Mais pour éviter cela, la NRK révèle que sa soeur a décidé de ne pas mettre son fils à l’école maternelle juste avant les fêtes. « Il a deux ans et il ramène forcément plein de virus, confie Weng. C’est pour cela qu’elle a choisi de ne pas l’y mettre juste avant Noël, pour que je puisse le passer avec eux et je suis vraiment impatiente, je suis très touchée par ce qu’elle fait pour moi. »
L’an dernier, la fondeuse avait passé Noël seule pour ne pas mettre en danger son Tour de Ski. « Plus jamais je ne fais ça, c’était trop triste ! » commente-t-elle. Mais Heidi Weng le sait : peut-être ne pourra-t-elle pas participer au Tour cette année. « Le plan c’est que je fasse les courses avant Noël, ensuite je rentrerai, je ferai quelques entraînements à la maison et je verrai ma forme pour décider à quelles courses je participe après Noël », conclut la fondeuse.
Nouvelle règle en combiné nordique
La saison dernière, lors de l’étape de combiné nordique à Trondheim, sorte de grande répétition pour les Mondiaux, Jørgen Graabak s’est retrouvé disqualifié avant même de sauter. La raison ? Il avait perdu son dossard et avait alors emprunté celui de Vinzenz Geiger. L’organisation de course de la FIS l’avait alors disqualifié, considérant qu’il avait triché, mais cette affaire a ainsi révélé une petite faille dans le règlement, faille désormais comblée.
« Nous avons reçu une proposition de Jørgen après cet évènement, nous l’avons étudiée et intégrée à notre règlement dès cet hiver », explique Lasse Ottesen, directeur de course du combiné nordique pour la FIS, à la NRK. Il y aura donc désormais au départ des dossards supplémentaires dans le cas où un athlète perdrait ou oublierait le sien. Un joker qui coûte tout de même 500 francs suisses (soit un peu plus de 500 euros) à l’athlète mais qui lui évite une disqualification bien embarrassante.
« C’est vraiment dommage de ne pas pouvoir participer à un concours seulement parce qu’on a oublié son dossard, cette nouvelle règle est une bonne chose, juge Graabak. Ça serait un moyen si simple de saboter quelqu’un en lui volant juste son dossard, maintenant au moins il y a un moyen de participer quand même. »
Quant au prix du dossard de secours, la FIS explique cela pour responsabiliser les athlètes. « On ne veut pas qu’ils se disent que tout va bien, qu’il y a de toutes façons des dossards de secours en haut du tremplin et qu’ils ne fassent plus attention à leurs affaires, continue Lasse Ottesen. Quant à la proposition de Graabak, nous en sommes ravis. Il a évidemment pointé un problème du doigt mais en plus il nous a apporté une solution créative, il ne s’est pas contenté de juste se plaindre. »
« C’est un exemple parfait de travail en bonne intelligence ! Tant de la part de Jørgen qui s’est battu contre une injustice que de la part de la FIS qui a su être humble et reconnaître ses failles », se réjouit Ivar Stuan, directeur du combiné norvégien.
Sturla Holm Lægreid face à l’homophobie américaine
En septembre, une vidéo a été publiée par l’IBU sur Instagram de Sturla Holm Lægreid en position de tir lors d’une course spectacle en Allemagne. Elle a alors été vue plus de 37 millions de fois et la plupart des commentaires ne félicitaient pas le Norvégien pour sa rapidité au tir.
« C’est ma petite amie qui m’a montré que je faisais le buzz en fait, je n’en avais aucune idée », avoue Lægreid au micro de la NRK.
Un buzz qui a pris une mauvaise tournure. « Beaucoup de commentaires disaient que ma position de tir me faisait avoir l’air gay, explique le biathlète. Presque tous venaient d’Américains qui de toute évidence n’ont aucune notion de ce qu’est le biathlon et quelle est la meilleure position pour le tir debout. » De nombreux internautes insultaient ainsi le Norvégien en demandant sa « disqualification pour avoir l’air trop gay » ou encore considérant que sa façon de tirer montrait qu’il n’avait aucune qualité en la matière.
Des réactions qui agacent Lægreid. « Chacun devrait vivre sa vie comme il le souhaite, ce genre de réaction est vraiment triste et utiliser le fait d’être homosexuel comme une insulte est tragique, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans le monde », dit-il.
« Si une position sportive en biathlon entraîne de l’homophobie, alors il faut vraiment plus travailler sur la question pour lutter contre cela et contre les normes étroites que les hommes sont censés respecter », déclare le président de l’Association LGBT norvégienne.
« Être homophobe ou misogyne n’est pas excusable simplement parce qu’on ne connaît rien à un sport, ajoute un représentant de la Confédération norvégienne des sports. Et utiliser « gay » comme une insulte n’est pas mieux, cela explique néanmoins qu’il y ait si peu d’athlètes qui osent faire leur coming out, ils ne savent pas comment ils seront perçus et c’est un vrai problème de société. »
De son côté, l’IBU s’est dite horrifiée par les commentaires sous sa vidéo et elle a pris la décision de tous les supprimer ainsi que de bloquer la possibilité de commenter cette vidéo pour éviter que ce genre de propos ne soient publiés. « Nous souhaitons promouvoir le respect, la tolérance et être un sport qui rassemble toutes les nationalités, croyances, orientations sexuelles, toutes les différences et nous ne cautionnons pas ce harcèlement et ces insultes », conclut le responsable communication de l’IBU, Christian Winkler.
Le ski nordique en danger en Norvège ?
S’il y a bien une chose qui était sacrée en Norvège c’était la rediffusion des étapes de ski nordique sur la chaîne nationale NRK. Mais depuis quelques années, c’est Viaplay, chaîne payante, qui a obtenu les droits de diffusion dans le royaume scandinave et ainsi, certains week-ends de coupe du monde ne peuvent être suivis que si les téléspectateurs payent un abonnement à la plateforme.
« C’est un désastre total pour la culture des sports nordique et leur diffusion, estime Emil Hegle Svendsen, ancien biathlète, dans les colonnes du quotidien Dagbladet. C’est important que les jeunes entre autres puissent voir leurs idoles à la TV sinon, comment auront-ils envie de faire ces sports ? Ça peut poser un vrai souci de recrutement chez les juniors. »
Svendsen pointe du doigt les audiences désastreuses des dernières compétitions par rapport à ce qu’elles pouvaient être auparavant. « Il faut remettre le ski sur une chaîne nationale, cela fait partie de notre identité, de notre culture, on ne doit pas perdre ça ! » s’insurge-t-il.
Du côté de Viaplay, on estime que le ski trouvera tout de même son public, à l’instar de la F1 diffusée seulement sur des chaînes payantes à travers le monde. « Nous pouvons ainsi déployer le ski sur plusieurs chaînes, pour tout montrer ainsi que proposer des contenus exclusifs comme la série que nous avons tourné sur les fondeurs et qui va être diffusée cet hiver », conclut Kenneth Andresen, PDG de Viaplay Norvège.
Insuffisant pour de nombreuses personnes dont Johannes Høsflot Klæbo qui lui aussi regrette la disparition du ski des chaînes nationales.
Johannes Thingnes Bø : le revers de la médaille
Johannes Thingnes Bø est l’un des plus grands champions de biathlon mais dans une interview pour TV2, le Norvégien révèle que tout n’est pas toujours tout rose. « C’est important de parler de toutes les facettes du sport, il y a tellement d’aspects différents, ce n’est pas toujours facile comme vie », commence-t-il. Car en tant que père de famille, le biathlète sait bien qu’il n’est peut-être pas aussi présent qu’il le souhaiterait pour sa femme et ses enfants.
« J’ai toujours cette pensée dans un coin de ma tête, je suis heureux de faire ce que je fais, j’adore le biathlon et heureusement, j’ai les résultats qui vont avec, cela m’empêche de trop culpabiliser, révèle-t-il. Mais oui, quand je gagne ou que je suis sur le podium, cela veut dire qu’ensuite il y a de nombreuses interviews, conférences de presse puis les débriefs… Tout cela, c’est du temps que je ne peux pas mettre ailleurs, dans ma famille par exemple. »
Et c’est ainsi qu’il justifie la fin toute proche de sa carrière. « Ca n’a pas changé, en mars 2026, je m’arrête, assure-t-il. Mais je ne le redoute pas, c’est mon choix et tout se passera bien, il faut bien que j’arrête un jour de toutes façons. »
Entre temps, il a tout de même décidé de passer plus de temps en famille avec ses deux enfants en manquant quelques camps d’entraînement avec l’équipe nationale. « Avoir deux enfants, c’est deux fois mieux même si ça fait beaucoup de logistique en plus, de linge à plier, de vaisselle et de repas à faire, sourit-il. Mais c’est dur d’être absent la moitié de l’année, ils s’en rendent compte et nous faisons tous de notre mieux pour le gérer mais ce n’est pas facile. C’est pour ça que je m’entraîne moins, chaque heure en moins sur les skis, c’est une heure de plus avec ma famille et ça n’a pas de prix », conclut le biathlète qui vise cette année le général et plusieurs médailles d’or aux Mondiaux de biathlon.
Petter Northug Jr vraiment prêt à concourir pour le Liechtenstein ?
C’est la nouvelle lubie de Petter Northug Jr : et s’il participait aux Jeux olympiques 2026 pour le Liechtenstein ? Réaliste quant à ses chances de participer pour la Norvège, le fondeur a émis cette idée la semaine dernière dans un podcast.
« Il faut qu’il arrête ses bêtises ! commente son frère, Even Northug, pour TV2. Il ne va quand même pas changer de nationalité ! Je ne l’espère pas en tous cas, surtout que nous avons le relais des championnats nationaux à gagner. »
Emil Iversen, de son côté, soutient son ami de toujours : « Il sait qu’il ne pourra pas entrer dans l’équipe pour la Norvège alors il a raison d’explorer d’autres terres et je suis certain que beaucoup trouveraient cela amusant s’il y arrivait », dit-il. « Mais du coup, si je veux faire un sprint par équipes avec lui, moi aussi je dois changer de nationalité ? » demande Johannes Høsflot Klæbo en riant et en assurant que lui aussi adorerait voir Northug de nouveau au départ, drapeau norvégien sur les épaules ou non, tant que c’est pour faire de belles courses.
Mais il faut être réaliste, Petter Northug Jr a sûrement dit cela pour rire. Tout comme il ne sera certainement pas au départ des Mondiaux de Trondheim, il y a peu de chance de le voir à celui des prochains Jeux et encore moins pour une autre nation, lui qui a toujours défendu les couleurs de son pays avec passion.
Et si Northug le faisait tout de même ? Théoriquement, il pourrait sûrement faire sauter la « quarantaine » imposée par le CIO qui empêche un athlète de concourir pour deux nations différentes sans qu’il y ait 3 ans d’écart entre les deux compétitions.
« Nous ne serions pas contre, le fait qu’un athlète aussi brillant et talentueux s’intéresse à notre pays, c’est un grand honneur pour nous », réagit le Comité olympique du Liechtenstein.
Pour cela, il aurait besoin de la citoyenneté et d’un passeport du Liechtenstein. Quatre solutions : épouser une Liechtensteinoise, y résider pendant 5 ans, abandonner son ancienne nationalité ou avoir une dérogation spéciale du Prince du Liechtenstein. Un peu compliqué, donc, même pour Petter Northug Jr.
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