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Therese Johaug dans le dur
Si elle a terminé 2e du 20km dimanche, Therese Johaug a connu l’une des courses les plus difficiles de sa carrière. « Ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas skié à cette intensité en altitude, explique-t-elle au micro de la NRK. C’était vraiment difficile, j’ai senti que j’allais être malade et ça n’a pas manqué. »
Après une montée à faire de son mieux pour rester au contact du chrono d’Astrid Øyre Slind, Johaug a rendu tripes et boyaux sur ses bâtons et sa combinaison. « Je suis partie trop fort de toute évidence, c’était très dur, j’étais incapable de suivre Astrid mais elle mérite vraiment cette première victoire, elle a été fantastique », conclut la fondeuse.
« On n’avait jamais vu Therese Johaug comme ça, aussi fatiguée pendant une compétition, c’est tout nouveau et très surprenant, commente Fredrik Aukland, expert NRK. C’est d’autant plus une belle victoire pour Slind car Johaug est habituellement imbattable en altitude. »
Qui rejoindra Johannes Høsflot Klæbo ?
Les Norvégiens le savent déjà : Johannes Høsflot Klæbo sera aligné sur le sprint et le team sprint des Mondiaux de Trondheim. Mais qui sera le second homme de l’équipe norvégienne ?
Pour Pål Golberg, après 3 étapes de coupe du monde, la réponse est évidente : cela se jouera entre lui, Erik Valnes et Harald Østberg Amundsen. « Je ne pense pas insulter qui que ce soit en affirmant que nous sommes les trois seuls vraies possibilités, avoue le fondeur à VG. Mais c’est Erik qui a une longueur d’avance, ce sera une course de fond maintenant et s’il y a le moindre désistement, je serais là pour prendre la place. »
Un avis que partage le coach des sprinteurs norvégiens, Arild Monsen. Pour lui, à l’instar de Golberg, pas question d’envisager la candidature des frères Northug. Petter Northug Jr n’ayant évidemment pas le niveau de ses compatriotes et Even n’ayant pas eu de résultats assez stables ces derniers hivers. « Pål, Harald et Erik sont en effet sur notre liste, révèle Monsen. Si Even Northug continue de faire des podiums, il pourrait aussi se faire une place sur la liste. Nous verrons tout cela en temps voulu selon la forme de chacun. »
La Norvège pense en tous cas à aligner un sprinteur et un distanceur, comme de nombreuses équipes. Une tactique souvent payante sur un format sprint assez long et répétitif qui fatigue parfois trop les purs sprinteurs.
De son côté, Klæbo ne se réjouit que d’une chose : « Je suis bien content de ne pas être celui qui doit sélectionner l’équipe, rit-il. J’espère que les coachs vont bien y réfléchir mais personnellement, j’aimerais bien le faire avec Pål, c’est un très bon coéquipier sur ce format, il sait garder la tête froide et je pense qu’on s’en tirerait bien tous les deux. »
De quoi, peut-être, obtenir une nouvelle médaille d’or après celles des Mondiaux de Planica en 2023.
Le tireur fou norvégien
Avec une équipe toujours plus compétitive, les biathlètes norvégiens le savent : les places sont chères. A Hochfilzen, c’est Johannes Dale-Skjevdal qui en a fait les frais au profit de Martin Uldal. Et le jeune homme a fait honneur à sa promotion !
7e du sprint puis 5e de la poursuite, Uldal a surtout impressionné lors de son dernier tir debout qu’il a complété en moins de 13 secondes ! S’il n’a blanchi que quatre cibles sur les cinq nécessaires, son exploit n’en a pas moins impressionné tout le circuit mondial. « C’est impressionnant ! » réagit Marte Olsbu Røiseland, experte pour la NRK. « Ça doit même être un record du monde », ajoute Johannes Thingnes Bø après la course.
« Je suis fier d’avoir pu montrer ma rapidité au tir, j’espérais pouvoir le faire au moins une fois cette saison, conclut Martin Uldal. Evidemment, j’avais envie de prouver ce dont j’étais capable. »
Entraide dans le ski de fond féminin
Les Norvégiennes n’ont pas eu à rougir de leur performance sur le sprint féminin de Davos ce week-end. Mathilde Myhrvold et Julie Myhre ont pris deux places sur le podium, devancées seulement par Jonna Sundling. Mais la joie a été de courte durée après l’arrivée pour Myhrvold qui s’était peut-être trop mise dans le rouge.
« Pendant moins d’une minute, j’étais ravie, extrêmement heureuse et d’un coup, je me suis sentie malade et il m’a fallu plusieurs minutes pour aller un peu mieux », révèle-t-elle à VG.
A quatre pattes dans la neige, malade, la fondeuse a pu compter sur sa coéquipière. « Je ne vais pas mentir, c’est dégoûtant mais c’est mon amie, je ne voulais pas la laisser se débrouiller toute seule et je savais que personne d’autre ne l’aiderait, j’entendais plutôt les gens rire autour », explique Myhre au quotidien.
Plus de peur que de mal, les deux Norvégiennes étaient parfaitement en forme pour monter sur le podium et absolument ravies de leurs résultats.
Emil Iversen revient sur son échec de Ruka
Vainqueur de la Coupe scandinave l’hiver dernier, Emil Iversen avait gagné son ticket d’entrée sur les étapes de Coupe du monde de Ruka et de Lillehammer. Il n’a finalement fait que le premier week-end où ses résultats (35e, 60e et 13e) n’ont pas été au rendez-vous.
« Ruka a été une grosse déception, confirme-t-il à la chaîne TV2. Il n’y a rien qui va mal côté physique, j’étais juste peut-être trop pressé de skier, de performer et j’ai oublié de respirer, de me concentrer sur ce que j’avais à faire. »
Ce n’est pas un secret : Iversen a recours aux services d’un coach mental pour l’aider dans sa préparation mentale depuis plusieurs hivers, à l’instar de nombreux skieurs. « Tout est une question de concentration, c’est plus facile à dire qu’à faire mais j’en suis capable et des week-ends comme celui de Ruka me montrent la voie, j’apprends de mes erreurs », affirme le fondeur.
Dans le même temps, le Norvégien doit faire attention à ne pas retomber dans ses travers : « Quand ma saison démarre aussi mal, j’ai tendance à me focaliser dessus et cela prend toute mon énergie, j’admets que je ne supporte pas de sous-performer, que ça a empiré ces dernières années et que je dois donc me faire violence pour y remédier », continue Iversen.
Emil Iversen a donc cherché de l’aide auprès de son chiropracteur et de son coach mental. « Ils m’ont apporté beaucoup d’aide, dit-il dans les colonnes du quotidien VG. Il s’agit surtout de réussir à laisser les déceptions derrière soi et à avancer dans la bonne direction. Si je réussis à aller aux Mondiaux, alors ce sera encore plus beau parce que j’ai lutté que si tout s’était parfaitement bien passé. »
S’il aurait aimé se rendre sur le skiathlon de Lillehammer, il était déterminé à laisser ses mauvais résultats de côté en se concentrant sur le 20km de Davos. « Je dois seulement me concentrer sur ce que j’ai à faire, sur ma performance, plus sur ce qui est passé et tout ira bien », assénait-il avant la course. Un choix payant puisque, de retour à Davos, il a terminé 7e au classement et 5e Norvégien du 20km dimanche.
Le porte-bonheur de Sturla Holm Lægreid
Deuxième du sprint, troisième de la poursuite, Sturla Holm Lægreid a eu un très bon week-end à Hochfilzen. Et ces résultats, s’ils sont le fruit du travail du biathlète ont été bien aidés par un petit atout secret : Sandra Arnesen, la petite amie de Lægreid était en effet présente en Autriche pour soutenir son athlète préféré.
« C’est vraiment très très sympa d’avoir quelqu’un d’un peu spécial qui vient vous soutenir, admet le Norvégien au micro de TV2. Ça donne une motivation supplémentaire mais il faut aussi savoir gérer parce qu’on a l’habitude d’être seul, entre autres avant les compétitions et il faut donc savoir changer ses habitudes. »
Un pari gagnant car si Lægreid n’a pas pu se concentrer seul avant la compétition, passer du temps en amoureux a eu de vrais bénéfices. En remerciement, il a donc offert les deux bouquets de la cérémonie des fleurs à sa petite amie. « Je ne lui en offre pas assez en temps normal alors c’est bien que je puisse le faire maintenant », sourit Lægreid.
Quant à Sandra Arnesen, si elle ne connaissait rien au biathlon avant, elle admet s’être prise au jeu et désormais adorer le sport de son nouvel amoureux. « Elle devrait aussi venir nous voir à Antholz-Anterselva, ce sera agréable de l’avoir à nouveau sur place », conclut le Norvégien.
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