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Le plan de Therese Johaug pour Trondheim
Le plan de départ de Therese Johaug était très clair : signer son grand retour en coupe du monde de ski de fond, se qualifier pour les Mondiaux de Trondheim et ainsi participer à la grande première du 50 km féminin.
Mais dernièrement, la Norvégienne a quelque peu revu ses plans. « Avec mes résultats de début de saison, je réalise que je pourrais aussi aller tenter de glaner des médailles sur le 10 km et le 20 km, explique-t-elle au micro de TV2. Il faut être honnête : s’il n’y avait pas eu le 50 km, si ça n’avait pas été à Trondheim, je ne serais probablement pas revenue mais autant en profiter maintenant. »
Johaug prévoit aussi d’adapter son plan d’entraînement en allant en altitude plutôt que de seulement rester en plaine comme elle l’avait envisagé avant le Tour de Ski. « Je suis d’ailleurs heureuse d’y avoir participé, ça me permet de mieux me préparer à la routine qui accompagne les courses, de me rassurer avant la grande échéance », continue la fondeuse.
En tous cas, la reine du ski de fond prouve ainsi une chose : elle est tout à fait apte à s’adapter et sait ce qu’elle fait, comme le prouve sa victoire au général du Tour, n’en déplaise à ses détracteurs qui jugeait qu’elle en faisait trop.
Les Norvégiens accusent-ils les Autrichiens de tricherie ?
Pendant toute la Tournée des Quatre Tremplins, une seule question était sur toutes les lèvres : quel Autrichien remportera l’aigle d’or ? Car la Wunder Team a atomisé cette Tournée, ne laissant que des miettes à leurs concurrents.
Evidemment, cette domination fait jaser dans le monde du saut à ski. Les Norvégiens, interrogés, ont félicité leurs adversaires, laissant sous-entendre qu’ils avaient de toute évidence trouvé une innovation qui leur manquait encore. Le souci ? Les journaux autrichiens ont aussitôt affirmé que les Norvégiens avaient accusé les leaders de la Tournée de tricherie ! « C’est un comportement vraiment antisportif, ceux qui ont fait ça – et ils se reconnaîtront – devraient avoir honte », s’emporte alors Daniel Tschofenig.
« Il doit parler de moi et d’Halvor Egner Granerud, répond Johann Andre Forfang au micro de la NRK. Mais j’aimerais m’expliquer : jamais nous ne les avons accusé de tricherie ou l’avons sous-entendu. Tout ce que j’ai voulu dire, c’était à quel point ils avaient été forts, je voulais les féliciter, ils ont fait un boulot incroyable pour que chacun d’eux ait le meilleur équipement, la meilleure technique mais bizarrement, mes félicitations se sont transformées en accusation avec la traduction d’un média à un autre. »
A nouveau après l’affaire Alexander Stöckl, Forfang est la proie de messages de haine sur les réseaux sociaux. « On me dit qu’accuser de tricherie les vainqueurs est antisportif et je suis tout à fait d’accord avec eux mais je n’ai jamais rien fait de tel », continue le sauteur norvégien.
En fait, en interview il y a un peu plus d’une semaine, Johann Andre Forfang se contentait de se demander quelle innovation avaient bien pu trouver ses concurrents pour dominer à ce point la Tournée. « A mon avis, ça se joue au niveau de leurs chaussures », déclare l’ancien sauteur Anders Jacobsen à Dagbladet.
« Ils ont certes de très bonnes combinaisons, bien adaptées à chacun mais les Norvégiens aussi, ajoute-t-il. Ma théorie, c’est qu’ils ont trouvé quelque chose au niveau de leurs semelles, il suffit de voir comme les skis se lèvent directement avec leurs pieds, c’est immédiat et très impressionnant. » « C’est une théorie intéressante et difficile à vérifier puisqu’on ne voit pas l’intérieur de leurs chaussures », réagit Alexander Stöckl, ancien coach autrichien des Norvégiens et désormais directeur sportif de la Pologne.
Le vain espoir de Petter Northug Jr
Comme tous les ans, la montée de l’Alpe Cermis est organisée pour les amateurs de sensations fortes et douloureuses avant que les athlètes du Tour de Ski ne s’élancent l’après-midi. Petter Northug Jr a décidé cette année de tenter sa chance et de s’y inscrire avec plusieurs objectifs : battre Dario Cologna, son rival de toujours mais aussi essayer de faire un meilleur chrono que celui de Therese Johaug.
« Il n’a aucune chance contre elle, le taquine Niklas Dyrhaug, lui aussi présent à Val di Fiemme, au micro de la NRK. Quand ils étaient tous les deux à leur meilleur niveau, elle n’était pas loin derrière lui alors imaginer maintenant, elle va forcément le battre. Le seul qu’il puisse vraiment espérer battre, c’est moi et s’il n’y arrive pas, ce sera la plus grande honte de sa vie. »
Finalement, c’est encore un demi-échec sur la Rampa con i Campioni pour Northug. Comme en 2023 où il avait terminé 3e quand Cologna était 1e, le Norvégien doit à nouveau s’incliner. Il finit à une honorable 4e place quand son rival suisse l’emporte avec 43 secondes d’avance. Northug a au moins la satisfaction de terminer juste devant Dyrhaug. « C’était brutal mais amusant, commente Petter Northug auprès de TV2 après la course. Ca fait du bien de se pousser ainsi dans ses retranchements, ça m’a rappelé de vieux souvenirs. »
Autre consolation : le Mosvik Express a finalement réussi à battre aussi sa compatriote. Quand il terminait les 10 km en 32 minutes et 13 secondes, Therese Johaug gravissait l’Alpe Cermis en près de 36 minutes. Petit exploit dont le Norvégien n’est pas peu fier au vu de la forme de la fondeuse.
Quand Kristine Stavås Skistad inquiète
Kristine Stavås Skistad, opérée en début d’hiver, a été peu vue depuis le début de l’hiver sur le circuit coupe du monde. Le peu de résultats qu’elle a obtenu n’étaient pas fascinant et elle espère être prête à temps pour les Mondiaux de Trondheim.
Pourtant, la Norvégienne fait toujours peur à ses rivales suédoises. « On n’a absolument aucune idée de son état de forme, d’où elle en est et c’est une très mauvaise nouvelle pour nous, estime Linn Svahn dans les colonnes de Dagbladet. Je pense qu’elle va être une candidate vraiment sérieuse à l’or au sprint des Mondiaux, je m’en méfie vraiment. »
« Les Suédoises peuvent penser ce qu’elles veulent, la vérité c’est que pour le moment Kristine a surtout l’opportunité de se préparer au calme, décrète l’entraîneur de l’équipe de fond norvégienne Sjur Ole Svarstad. On ne peut pas nier qu’elle est presque certaine d’avoir une place aux Mondiaux mais on devra tout de même évaluer sa forme, au moins par rapport au reste de l’équipe, puis nous verrons », conclut le coach.
Les récompenses féminines du Two Nights Tour font jaser
A Trondheim, les femmes auront enfin les mêmes prix et récompenses que les hommes. En revanche, en saut à ski, ce n’est pas encore le cas lors de toutes les compétitions. Si les sauteuses étaient heureuses d’avoir enfin une mini Tournée des Quatre Tremplins avec le Two Nights Tour, les récompenses, elles, laissent à désirer.
En effet, quand le vainqueur d’une qualification d’une étape de la Tournée masculine remporte environ 3 200 euros, à l’instar de l’Autrichien Jan Hörl à Garmisch-Partenkirchen, la gagnante de la qualification au même endroit n’a pas eu la même chance. Selina Freitag a ainsi révélé qu’elle avait reçu du shampoing, du savon et des serviettes de bain…
« Pour être honnête, autant ne rien donner si c’est pour distribuer ce genre de prix, c’est indigne », s’insurge le directeur sportif du saut à ski norvégien, Jan Erik Aalbu à la NRK.
« Ce n’est pas pour m’en plaindre, je pointais juste le fait que la différence de traitement est encore bien visible », ajoute Selina Freitag. « C’est vraiment dommage de voir ça mais nous, en tant qu’athlètes, nous allons avant tout nous concentrer sur offrir le plus beau spectacle possible », appuie sa concurrente, la Norvégienne Eirin Maria Kvandal.
Les autres sauteurs norvégiens, à l’instar d’Halvor Egner Granerud, tiennent quant à eux à redire leur souhait de combler le fossé qui existe entre le traitement des femmes et celui de leurs homologues masculins. « Le chemin est encore long à parcourir », dit-il tristement. « On reproche aux femmes d’avoir moins de valeur marchande que les hommes, de ne pas rapporter autant d’argent avec les diffusions de leurs épreuves mais on leur donne des Tournées deux fois plus petites, il faut encore travailler là-dessus », conclut Maren Lundby. Une promesse que renouvelle la FIS par le biais de Sandro Pertile, directeur du saut à ski.
Birgit Skarstein met les skis au placard
Petit choc dans la sphère paralympique : la Norvégienne Birgit Skarstein met un terme à sa carrière de fondeuse et de rameuse. Championne paralympique à Tokyo, elle avait aussi été porte-drapeau de l’équipe norvégienne à Pyeongchang en 2018. Une décision qu’elle a prise après des désaccords avec la fédération norvégienne d’aviron.
« Ca va beaucoup me manquer mais il était temps, je sens que j’ai plus à donner mais je ne suis plus en accord avec la fédération alors mieux vaut arracher le pansement d’un coup », dit-elle à la NRK.
Birgit Skarstein va désormais devenir consultante aux Mondiaux de Trondheim en février prochain pour les épreuves de para ski de fond. Elle va aussi continuer ses études dans la prestigieuse université d’Harvard. Elle est de plus nommée comme para athlète de l’année au Gala Sportif norvégien. « Mon rêve, c’est de continuer à travailler pour vivre dans un monde où on n’a plus besoin d’inclusion car cela va de soi, car tout le monde a les mêmes opportunités », conclut-elle dans son message de retraite.
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