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Quand les Norvégiens rendent hommage aux Ukrainiens
Après le triplé français sur le sprint, les Norvégiens ont répondu du tac au tac en faisant la même chose sur la poursuite. Mais un autre biathlète a très bien performé à Oberhof ce week-end : l’Ukrainien Dmytro Pidruchnyi, 4e et 6e.
Sur le podium, Sturla Holm Lægreid et les frères Bø ont fait venir le biathlète avec eux et ont sorti un drapeau ukrainien pour lui rendre hommage. « Il a été à la guerre, ce qu’il fait, ce qu’il a fait est extrêmement marquant », expliquent les frères Bø à la NRK. « Qu’ils aient voulu tenir mon drapeau avec moi, ça m’a fait vraiment plaisir, je tiens à remercier les Norvégiens pour leur soutien sans faille », réagit Pidruchnyi.

« Cela nous semble normal, on sait tous ce qui se passe en Ukraine et si nous pouvons ainsi montrer notre soutien, alors c’est la moindre des choses », estime le vainqueur Sturla Holm Lægreid.
Les Norvégiens sont d’ailleurs habitués à ce genre de geste depuis le début de la guerre en 2022 qui font chaud au coeur aux athlètes ukrainiens, à l’instar de Tarjei Bø qui a vendu plusieurs dossards aux enchères pour envoyer les fonds en Ukraine pour des écoles.
Un geste approuvé par l’IBU qui rappelle que les seuls messages politiques sanctionnables sont ceux qui visent à diffamer.
Johannes Høsflot Klæbo : la pub de trop
Johannes Høsflot Klæbo est une égérie en Norvège. Evidemment, les marques font souvent appel à lui pour leurs publicités. Récemment, il apparaissait ainsi à la télévision norvégienne pour promouvoir des bonbons de la marque norvégienne Nidar, basée à Trondheim. Cette publicité fait partie d’une campagne plus large mettant en scène de nombreux fondeurs avant les Mondiaux qui se dérouleront à Trondheim, ville d’origine de la marque, sponsor de l’équipe nationale.
Mais après quelques jours de diffusion, Nidar a été obligé de retirer la publicité des écrans. Pourquoi ? On y voit Johannes Høsflot Klæbo, torse-nu, les muscles saillants puis, après quelques secondes, un paquet de bonbons de la marque dans sa main. De nombreuses personnes, dont des organismes, ont alors pointé du doigt la sexualisation excessive du fondeur pour faire vendre des bonbons. « C’était de très mauvais goût mais c’est bien que Nidar ait vu son erreur, ait écouté et ait retiré la pub », juge ainsi l’un des détracteurs au micro de la NRK.

Autre souci : le modèle physique représenté par Klæbo. « De nombreuses personnes l’admirent, veulent être comme lui mais tout le monde n’a pas son corps et cela peut pousser à se sentir moins bien, à être mal dans sa peau voire à des problèmes de relation au corps ou à l’alimentation », continuent les critiques. Est aussi pointé du doigt le fait que, si ça avait été une femme, jamais la marque ne se serait permise ce genre de publicité.
« Je pense qu’on en fait toute une histoire pour pas grand chose, réagit à la NRK le manager d’Harald Østberg Amundsen qui a lui aussi joué les égéries pour la marque. Si on veut vraiment avoir un impact sur l’image qu’ont les jeunes d’eux-mêmes, il faut se tourner vers les réseaux sociaux plus qu’une publicité pour bonbons. »
Une remarque juste mais qui n’empêche pas, d’après de nombreux experts, que cette publicité de Klæbo avait plusieurs aspects problématiques. Surfant sur la polémique, Petter Northug Jr en a profité pour faire de la pub à son nouveau sponsor : Burger King. Il a ainsi fait une parodie de la vidéo de son compatriote où il tient un burger.
Sachant tout de même être sérieux, le Mosvik express a tenu à souligner dans les colonnes de Dagbladet : « La fédération a des difficultés à trouver des sponsors mais elle n’utilise même pas correctement ceux qu’elle a, je ne suis pas surpris, dit Northug. Mais vraiment, on voit bien que promouvoir un corps athlétique et des bonbons, ce n’est pas forcément compatible. »
« Nous promouvons le corps d’athlètes en bonne santé ce qui nous semble important, répond l’Association de ski norvégienne. Nous avons de plus pleinement confiance en notre sponsor Nidar et les laissons donc gérer leurs campagnes publicitaires comme ils l’entendent. »
Therese Johaug et les JO de Milan/Cortina 2026
Évidemment, certains aimeraient beaucoup voir Therese Johaug continuer encore un an et se rendre aux Jeux olympiques de Milan-Cortina en 2026. Mais la Norvégienne est pour le moment très décidée : elle n’ira pas. Le souci, c’est que le CIO utilise son image pour inciter les gens sur les réseaux sociaux à s’inscrire au tirage au sort pour acheter des places pour l’évènement.
« Je n’ai reçu aucune demande à ce sujet, je ne sais pas si c’est légal ou non mais ça me semble étrange de voir ça quand on sait que je n’ai pas prévu de m’y rendre », réagit Johaug au micro de la NRK.
Du côté du CIO, on répond que les droits d’image sont respectés puisqu’ils les détiennent sur les clichés pris lors des précédentes éditions. « Et il est courant de montrer les champions de la dernière campagne olympique pour promouvoir la suivante », ajoutent-ils.

Mais des experts en marketing norvégien estiment que c’est plutôt une publicité trompeuse. « On pourrait penser que Therese Johaug sera présente l’an prochain alors que non, c’est donc une sorte de marketing trompeur, décrètent-ils. Ce qui est marquant en revanche c’est de voir qu’ils n’ont trouvé aucun autre fondeur assez marquant pour faire leur pub. »
« Je ne suis pas contre le fait que mon image amène des gens à vouloir assister à des courses de ski de fond mais j’aimerais savoir pourquoi on ne m’a pas demandé mon accord, je vais devoir trouver une réponse à cette question », conclut Johaug.
Biathlon : Gro Randby et Martin Uldal font la paire
Gro Randby a fait ses débuts en Coupe du monde cet hiver. Martin Uldal, lui, y est revenu pour la première fois depuis 2022. Si Uldal a eu pour le moment plus de réussite avec une victoire au Grand-Bornand, Randby fait aussi un beau début d’hiver. Une victoire pour les deux Norvégiens qui, au-delà d’être désormais coéquipiers, sont aussi en couple.
« Participer ensemble à la coupe du monde, c’est vraiment cool, nous l’espérions mais nous sommes vraiment contents que cela fonctionne pour nous deux, partage Gro Randby au micro de TV2. Voir Martin gagner, c’était impressionnant, je suis très fière de lui et ça m’inspire beaucoup. »
Le couple a choisi, pour s’entraîner et se préparer au mieux à la deuxième partie de la saison, de passer Noël et le Nouvel An en tête à tête en Italie. « C’était un peu différent mais je crois que c’était bien, nous nous sommes quand même couchés avant minuit le 31 », confie Martin Uldal. « Et nous avons un peu galéré à trouver un repas de Noël mais oui, tout s’est bien passé », conclut Grandby.
Pas de Triple de Seefeld pour les Norvégiens ?
L’un des moments forts de l’année du combiné nordique est toujours le Triple de Seefeld (Autriche). Comme toujours, les Norvégiens espèrent bien l’emporter grâce à, entre autres, Jarl Magnus Riiber et Jørgen Graabak. Le hic ? Les téléspectateurs norvégiens, eux, n’en profiteront pas.
Comme pour Ramsau ou les deux dernières étapes autrichiennes de la Tournée des Quatre Tremplins, les droits télévisés des Coupe du monde de combiné autrichiennes n’ont pas été achetés en Norvège. En cause : un prix trop élevé.
« J’espère vraiment qu’un accord sera trouvé avant Seefeld, ce serait plus que dommage si l’une des meilleures compétitions de notre hiver n’était pas diffusée sur une chaîne nationale », réagit Ivar Stuan, directeur du combiné norvégien, dans les colonnes de Dagbladet.

Un problème qui se pose car la FIS a vendu ses droits de rediffusion à la société Infront qui propose un package pour la saison aux chaînes télévisées n’incluant pas les étapes autrichiennes. Celles-ci doivent donc être achetées à part et aucune chaîne TV norvégienne n’a souhaité y mettre le prix, aussi bien pour le combiné que le saut à ski ou le ski alpin.
« Il n’y a que des perdants dans cette situation, il faut vite régler ce problème et j’espère que Seefeld ne subira pas le même sort que Ramsau », continue Stuan.
Quant à ceux qui estiment que les droits n’ont pas été achetés car l’engouement n’est plus assez fort, Ivar Stuan répond que les dernières audiences étaient au contraire très bonnes. « Nous travaillons déjà actuellement à amener les filles aux Jeux olympiques, à proposer un sport attractif pour tous, nous avons suffisamment de défis sans que certains propagent l’idée que le combiné n’intéresse plus alors que c’est faux », conclut le directeur sportif.
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