Au sommaire de Vu de Norge
Après son frère, Tarjei Bø arrête : les réactions
Le choc : une semaine après l’annonce de Johannes Thingnes Bø, Tarjei Bø annonce à son tour que cet hiver sera son dernier en coupe du monde. Après son 15e succès, le biathlète souhaite en effet se consacrer lui aussi à sa famille.
Une annonce qui en a surpris plus d’un dans le monde du biathlon, à commencer par son ancien coéquipier Ole Einar Bjørndalen. « C’est tellement dommage quand on voit ses résultats sur la future piste olympique, réagit-il au micro de TV2. Je m’attendais à ce que Johannes et Tarjei rempilent tous les deux pour une dernière année, je suis vraiment surpris. Mais je les comprends, c’est difficile quand on a une famille. Ils manqueront à tous les fans de la discipline, à commencer par moi. »

Une tristesse partagée par Tiril Eckhoff. Avec la perte de deux figures de la discipline, la Norvégienne craint pour la prochaine saison olympique. « C’est très triste de savoir qu’ils ne seront pas aux JO mais en même temps, la raison de leur retraite est tellement belle », dit-elle.
La toute jeune retraitée souhaite aussi rendre hommage à son compatriote : « Voir Tarjei partir sur une victoire, alors qu’il est au sommet du sport depuis 15 ans, c’est incroyable, affirme-t-elle. Il ne faut pas oublier qu’il a participé à la victoire du relais aux Jeux de Vancouver en 2010, il a une longévité impressionnante. » « Et il a énormément travaillé pour cela, c’est un vrai exemple », conclut Bjørndalen.
Therese Johaug s’isole
Aussitôt les Championnats nationaux de Norvège terminés à Gåsbu, Therese Johaug mettait le cap sur sa cabine à Sjusjøen. L’objectif ? Y être seule, sans sa famille, pour s’entraîner en vue des Mondiaux de Trondheim.
« J’ai la paix là-bas et des pistes de ski de fond qui passent juste devant la porte d’entrée, explique la fondeuse à la NRK. Je ne vais pas trop être présente les prochaines semaines, le but c’est de me couper de tout pour bien me préparer. »

Un choix qui n’est pas évident pour une jeune maman. « Je me sens coupable de laisser Kristin mais je sais que je dois faire des choix judicieux pour être au mieux à Trondheim, continue Johaug. Si je ne le fais pas, je pourrais le regretter alors je me force à mettre de côté ma conscience et ma culpabilité. »
La Norvégienne se rassure en se disant qu’elle passera le reste de sa vie aux côtés de sa fille, dès la fin de la saison et de sa carrière d’athlète professionnelle. « Un mois, ce n’est rien dans une vie, dit-elle. Je veux aussi qu’elle puisse enfin retourner en maternelle pour jouer avec d’autres enfants mais ce serait trop risqué d’attraper des microbes pour moi. »
Therese Johaug prévoit tout de même de se rendre à la Coupe du monde de Falun à la mi-février et elle espère avoir une ou deux visites de son mari et de sa fille à Sjusjøen. « Mais il faudra se protéger des maladies, c’est vraiment le plus important de rester en bonne santé pour que la préparation soit efficace », conclut la fondeuse.
Sturla Holm Lægreid privé de dossard jaune
Lors du sprint d’Antholz-Anterselva (Italie), Sturla Holm Lægreid a pris la tête du classement général de la Coupe du monde de biathlon. L’usage voulait qu’il prenne alors le dossard jaune pour monter sur le podium. Pourtant, pas de dossard jaune en vu lors du podium. « Je l’ai oublié dans ma poche », confie le directeur de course Borut Nunar à la NRK.
Une situation inhabituelle mais peut-être expliquée par la grande émotion qui régnait suite à l’annonce de la retraite de Tarjei Bø, vainqueur du jour. « Avec toute l’agitation qui régnait, je crois qu’on n’a pas réalisé que Sturla était passé devant, explique Nunar. Quand j’ai réalisé ce qui s’était passé, j’ai pensé qu’il valait mieux lui donner à la fin du relais masculin plutôt que juste avant la poursuite, ce que j’ai fait, en lui présentant mes excuses. »
Excuses évidemment acceptées par Lægreid qui a compris la situation et en a même rit. « Hier, c’était la journée de Tarjei donc finalement, ce n’est pas plus mal, j’ai un peu plus d’attention aujourd’hui avec mon maillot jaune que si je l’avais reçu hier », dit-il samedi.
« Typiquement norvégien de vouloir voler la vedette comme ça à toute l’équipe, plaisante Vetle Sjåstad Christiansen. En même temps, Tarjei lui a fait la même chose la veille alors il a voulu se venger… Dommage pour lui, les Français nous ont éclipsé. »
Pas grave, Lægreid compte bien garder le dossard jaune jusqu’à la fin de l’hiver.
Vetle Sjåstad Christiansen : trop de pression en équipe norvégienne
Vetle Sjåstad Christiansen a officiellement été exclu de l’équipe norvégienne pour les Mondiaux de biathlon, il ne s’y rendra qu’en tant que remplaçant. Un coup dur pour l’athlète qui n’est pas au mieux de sa forme, que ce soit sur le plan physique ou mental.
« J’ai décidé de prendre cette annonce avec calme, je sais que d’autres sont meilleurs que moi en ce moment, réagit-il au micro de la NRK. J’ai beau ne pas me sentir mal physiquement, je vois bien que je suis fatigué et vidé et je pense que ça a à voir avec la fatigue psychologique et le stress. »
Stress que Christiansen lie à la pression exercée sur les biathlètes norvégiens. Trop nombreux, les places dans l’équipe sont chères et la pression de la performance qui en résulte n’est pas à prendre à la légère d’après le Norvégien. « Il y a aussi trop peu de prévisibilité pour les athlètes, les critères de sélection évoluent sans arrêt et c’est difficile de toujours se maintenir, estime Christiansen. Leur sélection est toujours juste mais c’est vrai que parfois, on aimerait avoir une vision à plus long terme quand on a une ou deux courses plus difficiles. »

Autre conséquence de cette « lutte interne » que décrivent certains biathlètes norvégiens : ils sont tous si préoccupés par leurs résultats individuels par rapport à leurs coéquipiers que leurs performances ne sont plus optimales, surtout en relais.
« Vetle a raison, avoir beaucoup de bons athlètes c’est très bien mais ça peut représenter un défi, admet Per Arne Botnan, directeur du biathlon norvégien. En revanche, je pense que nos entraîneurs sont très clairs sur les critères de sélection et la communication est assez bonne pour que les athlètes aient une visibilité sur un assez long terme, nous faisons en tous cas au mieux », conclut-il.
Mondiaux de Trondheim : Helene Marie Fossesholm n’y croit plus
Aux Championnats de Norvège, Helene Marie Fossesholm remportait l’argent sur le sprint féminin. Une bonne nouvelle pour la fondeuse qui pensait ainsi avoir une ultime chance de se qualifier sur l’épreuve aux Mondiaux de Trondheim.
Mais après un accrochage et donc une sortie en quart de finale à Engadine (Suisse), Fossesholm est défaitiste. « Je suis habituellement de bonne humeur mais là, la pilule est difficile à avaler », explique-t-elle devant les caméras de la NRK. « Son rêve de participer au sprint des Mondiaux vient de s’envoler », juge alors l’expert NRK Fredrik Aukland.
Sélectionnée dans l’équipe norvégienne, cela ne veut pour autant pas dire qu’elle enfilera un dossard et sera alignée sur une ou plusieurs distances. Après avoir lutté pour se remettre en forme, après avoir réussi à surpasser sa blessure au genou de cet été, le coup est dur pour la fondeuse. « Je ne supporte même pas d’y penser, je ne sais vraiment pas ce qu’il va se passer maintenant », admet Fossesholm après le sprint d’Engadine.
« De nombreux indices portent malheureusement à croire qu’elle ne participera à aucune course malgré sa sélection, ça doit être très dur pour elle », confirme Aukland.
Johann Andre Forfang veut voler plus loin
A Oberstdorf (Allemagne), Johann Andre Forfang est passé tout proche de la victoire. Avec de très beaux sauts à plus de 230m, il était pourtant bien loin du record du monde de vol à ski de Stefan Kraft à 253.5m. Un record qui tient depuis 2017 et que les sauteurs à ski désespèrent de battre un jour.
« Il est temps de nous permettre de sauter plus loin, estime Johann Andre Forfang dans les colonnes de Dagbladet. C’est rare qu’un record tienne aussi longtemps, il faut que ça bouge. » En effet, il faut remonter à 1951 pour qu’un record – alors à 139m – tienne autant d’hiver. Il avait alors fallu attendre 10 ans pour qu’il passe à 141m.
« Je m’attends à ce que la réglementation change bientôt et autorise la construction de tremplins plus grands, l’histoire montre bien que c’est rare de laisser les choses stagner ainsi », continue Forfang.

Sandro Pertile, directeur du saut à ski à la FIS, confirme que la question pourrait être évoquée dès le printemps. « Cela signifierait que dans deux ans nous aurions de plus grands tremplins et les sauteurs pourraient alors sauter dans les 270m ou 280m », dit Pertile.
Quant aux sauteurs, comme Forfang, ils aimeraient bien pousser jusqu’à 300m. « Mais je doute que ça arrive dans les 15 prochaines années », ajoute le Norvégien. Il faudra alors se contenter du record non-officiel de Ryoyu Kobayashi à 291m, réalisé en Islande au printemps dernier. « Ce serait dangereux d’autoriser des sauts à plus de 300m, nous ne pouvons décemment pas l’imaginer », conclut de son côté Sandro Pertile.
Les cinq dernières infos
- Biathlon | Lenzerheide : comme tous les ans, l’Italie de Dorothea Wierer change de combinaison à l’occasion des championnats du monde
- Combiné nordique : l’équipe de France à six pour les Mondiaux de Trondheim… pour le moment
- Saut à ski : quatre Français sélectionnés pour les Mondiaux de Trondheim
- Ski de fond : la sélection française pour les Mondiaux de Trondheim
- Biathlon | Lenzerheide : la liste de départ du relais mixte, première course des championnats du monde 2025
Articles similaires
