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Les adieux à Jarl Magnus Riiber
Après le biathlon, c’est au tour du combiné nordique de perdre l’un de ses plus grands athlètes. Jarl Magnus Riiber a en effet annoncé sa retraite à la fin de la saison.
Mais pas question pour autant de partir sans briller. Pour faire bonne mesure, Jarl Magnus Riiber a remporté sa 77e victoire à Seefeld (Autriche) ce week-end. « C’était délicieux, sourit-il au micro de la NRK. Quand on annonce sa retraite, on peut avoir l’impression d’être sur une pente descendante mais quand on a de bons résultats, c’est incroyable et je crois que j’en profite encore plus en sachant que c’est bientôt fini. »
Tout comme pour les frères Bø, ses coéquipiers n’ont pas tardé à réagir à l’annonce de la retraite de Riiber qui souhaite passer du temps en famille et, atteint de la maladie de Crohn, craint de ne plus pouvoir encaisser le rythme de la Coupe du monde. « Ca m’attriste de savoir qu’il ne sera plus sur le circuit Coupe du monde avec nous, c’est un très bon ami mais je comprends son choix », dit ainsi Ida Marie Hagen.
Mais l’hommage le plus émouvant vient de Jørgen Graabak. Pour TV2, le Norvégien a publié un long et émouvant texte à propos de son coéquipier. « Pour moi c’est le meilleur combiné de tous les temps, commence Graabak. Il a dominé la discipline mais a aussi redéfini ce qu’est un athlète de combiné nordique et j’ai eu la chance d’en être témoin. »

Le combiné de Trondheim vante particulièrement les qualités de sauteur de son compatriote. « Je l’ai toujours dit, dans ses meilleurs jours il rivalise avec les sauteurs spéciaux », assure-t-il.
« Beaucoup de gens me demandent si ça a été frustrant de concourir contre lui, continue Graabak. La réponse est simple : non. C’était un privilège. Même si j’aurais probablement remporté plus de victoires s’il n’avait pas été là, il est l’une des plus grandes sources d’inspiration de ma carrière. Il m’a poussé à atteindre mon propre potentiel. C’est un exemple vivant de la raison pour laquelle il faut s’entourer de gens qui nous poussent à être meilleurs. »
Un témoignage émouvant que le combiné nordique conclut ainsi : « Jarl a tout surmonté. Les blessures, les maladies, il a su équilibrer sa vie personnelle et professionnelle. Il a géré toutes les situations de façon exemplaire. Ils sont rares ceux qui se blessent à l’épaule le jeudi et remportent une victoire le vendredi. C’est un gagnant, un solutionneur de problèmes de haut vol, un modèle. »
Johannes Høsflot Klæbo bientôt papa ?
Johannes Høsflot Klæbo est en couple depuis de nombreuses années désormais avec Pernille Døsvik. A 28 et 27 ans, certains pourraient s’attendre à bientôt voir le couple devenir une famille en annonçant l’arrivée d’un bébé Klæbo. Mais si l’on en croit la jeune femme, ce n’est pas du tout à l’ordre du jour.
Interrogée dans le podcast Afterski, elle a déclaré ne pas rêver de devenir mère et se sentir encore trop jeune pour tant de responsabilités. « J’aurais l’impression d’être une mère adolescente tant je ne suis pas prête », plaisante-t-elle dans des propos rapportés par TV2.

Døsvik ajoute qu’elle ne l’envisage pas non plus en raison de la carrière de son petit ami. « Je serais presque une mère célibataire, explique-t-elle. Il voyage environ 250 jours par an et même quand il pourrait rentrer, nous devrions nous méfier des microbes et donc nous ne pourrions pas nous voir, il ne pourrait pas être assez impliqué comme père tant qu’il est skieur », estime la Norvégienne.
Et pour le moment, hors de question de demander à Klæbo de mettre entre parenthèses ou même au placard sa carrière. La jeune femme a d’ailleurs presqu’aussi hâte que lui de se retrouver aux Mondiaux de Trondheim. « Ca va être une grande fête, ce sera génial », espère-t-elle.
Pas de relève en ski de fond pour Johannes Høsflot Klæbo pour le moment, donc. Il faudra se contenter de voir peut-être dans quelques années les enfants de Marit Bjørgen et Therese Johaug.
Disqualification d’Ida Marie Hagen : la colère des Norvégiens
Lors du Triple de Seefeld (Autriche), Ida Marie Hagen remportait la première compétition vendredi et son 11e succès de suite. En tête samedi pour le deuxième concours, elle était malheureusement disqualifiée et perdait ainsi la victoire du célèbre Triple.
De quoi provoquer la colère des Norvégiens et particulièrement d’Ivar Stuan, directeur du combiné norvégien. « Sa disqualification est odieuse, les contrôleurs cherchaient clairement une raison de la disqualifier, tous les aspects des contrôles ne sont pas réglementés et c’est terrible pour notre sport », juge Stuan au micro de TV2.
Réclamation a donc été déposée contre le contrôleur par le clan norvégien. « Ida avait déjà été disqualifiée jeudi, nous avions donc fait des modifications pour que sa combinaison soit aux normes mais tout a recommencé samedi, continue Ivar Stuan. C’est bien la première fois que nous sommes obligés de signaler un contrôleur mais vraiment, il était en croisade contre Ida », juge-t-il.

« Nos contrôleurs sont là depuis longtemps, jusqu’à aujourd’hui nous avons toujours travaillé main dans la main avec les athlètes et les équipes, répond Lasse Ottesen, directeur du combiné nordique à la FIS, dans les colonnes de Dagbladet. Je trouve dommage qu’Ivar Stuan ait cette attitude mais nos contrôleurs ont respecté le règlement et nous traitons tous les athlètes de manière équitable, peu importe ce qu’Ivar Stuan peut croire. »
En revanche, la FIS promet de travailler sur l’incident. « Il nous semble important que les athlètes soient sûrs qu’ils soient tous traités de façon juste, qu’ils sachent comment nous contrôlons et ce qui est normal ou non, nous allons travailler à nous améliorer », conclut Ottesen.
Un arrêt imminent des équipes B et junior en ski de fond
L’information a été confirmée par l’Association de ski norvégienne la semaine dernière : les équipes de recrutement et junior en ski de fond seront bientôt dissoutes, très exactement le 30 avril prochain.
« Nos finances ne sont pas au beau fixe, entre autres avec la perte de notre sponsor Equinor à la fin de l’hiver, explique Cathrine Instebø, directrice de la discipline à la fédération norvégienne, à la NRK. Un groupe de travail a donc réfléchi à la manière de gérer le fond norvégien d’ici à l’horizon 2030 et l’une des possibilités étaient de supprimer les équipes junior et de recrutement, c’est la solution que nous avons choisie. »

Un coup dur pour tous les jeunes fondeurs qui ne sont pas en équipe nationale actuellement et qui risquent ainsi de se retrouver sans équipe, sans revenu et donc potentiellement sans avenir dans la discipline. « Qu’ils ferment l’équipe junior, nous nous y attendions mais aussi celle de recrutement ? C’est regrettable pour les athlètes et le staff mais aussi pour l’avenir du fond norvégien », analyse Fredrik Aukland, expert NRK.
L’expert ski de fond pointe aussi du doigt le fait qu’il n’y a en revanche aucune coupe budgétaire dans les hautes sphères de la fédération. « Ils devraient peut-être supprimer quelques uns de leurs postes en premier, surtout qu’ils en ont créé récemment… Les athlètes devraient toujours être les plus protégés, pas l’administration et ce n’est pas aux athlètes de souffrir des coupes budgétaires », soutient-il.
« Il n’y avait pas les fonds, c’est une décision difficile à prendre mais logique », répond quant à lui Ulf Morten Aune, directeur des équipes nationales.
Le public des Mondiaux presque exclusivement norvégien ?
Comme toutes les villes où se tiennent des évènements sportifs mondiaux, les prix à Trondheim ont largement augmenté pour la période des Championnats du monde de ski nordique. Le souci, c’est qu’à Trondheim, cela a pris des proportions hors normes, comme si la ville organisait les Jeux olympiques !
« Les prix que nous pratiquons à Trondheim sont tout simplement horriblement chers ! s’insurge le président du fan club de Johannes Høsflot Klæbo, Hans Tettli. Nous sommes sensés accueillir les Mondiaux, pas les Championnats nationaux où seuls les Norvégiens se déplacent. Le prix des deux semaines en hôtel ou en location peut varier de 60 000 à 600 000 couronnes norvégiennes (5 000 à 50 000 euros), c’est aberrant », termine-t-il au micro de TV2.

Le fan de la discipline, habitué à se rendre en Coupe du monde, souligne que partout les prix augmentent au moment d’une étape mondiale mais jamais à ce point. Conséquence : de nombreux fans étrangers ont abandonné le projet de venir à Trondheim. « Nous étions au Tour de Ski il y a peu et nous avons rencontré d’autres fan clubs, confie un autre supporter du fan club de Klæbo. Nous savons déjà que les Français de la Team Farté ne viendront pas ainsi que le fan club de Federico Pellegrino, c’est vraiment dommage quand on voit que seulement 6% ou 7% des billets ont été vendus à des étrangers. »
Et même pour les Norvégiens, il est difficile de se loger s’ils ne sont pas de Trondheim. Les membres du fan club du fondeur le plus local et le plus attendu des Mondiaux ont ainsi pris un camping car pour être sûr de pouvoir loger près des pistes.
« Les prix jouent sûrement et c’est vraiment embêtant de voir que cela empêche les gens de venir assister à cette grande fête », réagit Åge Skinstad, directeur de Trondheim 2025. Une situation dommageable pour les Mondiaux qui se voulaient inclusifs mais se feront sans une majorité de supporters étrangers. De quoi assombrir un peu la fête promise qui se voulait aussi grande que celle d’Oslo en 2011 mais se fera avec bien moins d’étrangers.
Les hauts et les bas de Johann Andre Forfang
Johann Andre Forfang a de très beaux résultats ces derniers temps. Il a frôlé la victoire plusieurs fois. De très bon augure avant les Mondiaux de Trondheim où il espère briller devant ses compatriotes.
Interviewé par TV2, le sauteur à ski a reçu les caméras de la chaîne norvégienne dans sa future maison où il devrait emménager avec sa compagne cet été. Ils y seront d’ailleurs bientôt trois puisque Forfang et Kristin attendent leur premier enfant.
Malheureusement, tout n’est pas que bonheur dans la vie du Norvégien récemment. « Le 16 décembre, nous avons appris que mon père avait un cancer », confie l’athlète. Quelques jours avant cette annonce, son père, Hugo Forfang, avait choisi de s’ouvrir de sa maladie aux médias pour louer le travail des soignants de Tromsø.
« Quand je l’ai appris, j’ai voulu abandonner la saison, je ne me voyais pas continuer comme si de rien n’était, continue Forfang. Mais mon père m’a aussitôt interdit de rentrer, il m’a demandé de continuer à faire mon travail et que lui ferait le sien contre la maladie. »

Et c’est avec une nouvelle motivation que le sauteur à ski a repris la saison et a enchaîné les bons résultats. « J’espère que ça amène un peu de lumière à ma famille en ces temps sombres, commente-t-il. Dernièrement, tout le monde me félicitait pour mes résultats, pour mon futur bébé mais la maladie de mon père est comme un nuage noir au-dessus de moi. C’est difficile d’être totalement heureux. »
Malgré tout, Forfang se dit impressionné par le courage, la résilience et l’optimisme de son père de qui il est très proche et avec qui, malgré la distance, il parle tous les jours. « Il a même fait en sorte de programmer sa chimiothérapie en fonction des Mondiaux pour venir me soutenir alors j’ai l’impression de sauter pour toute ma famille, j’espère être à la hauteur », conclut Johann Andre Forfang.
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