Au sommaire de Vu de Norge
Le saut à ski cherche des sponsors mais refuse les dons
Ce n’est pas une grande nouvelle : depuis plusieurs hivers le saut à ski norvégien est empêtré dans des soucis financiers, aggravés par plusieurs affaires médiatiques qui lui ont donné une mauvaise image auprès des sponsors.
Résultat : l’équipe nationale n’a toujours pas de sponsor principal à deux semaines du début des Mondiaux de Trondheim. Après avoir perdu le contrat avec LO en 2022, aucune entreprise n’a pris cette place de sponsor principal. Une situation inquiétante du point de vue financier. « Ca devient vraiment urgent, reconnaît Jan-Erik Aalbu, directeur du saut norvégien, dans les colonnes du quotidien Dagbladet. Nous avons un très beau deal à offrir alors j’espère qu’une entreprise va enfin être intéressée. »
Aalbu n’hésite pas, interrogé par Dagbladet, à passer un appel au secours, espérant que des lecteurs du journal le contacteront pour lui proposer un contrat de sponsoring. Si Nammo a augmenté son financement, permettant ainsi aux sauteurs de ne pas s’inquiéter de ne pas pouvoir aller à Trondheim, l’équipe cherche toujours son sponsor principal qui devrait débourser désormais moins de 10 millions de couronnes norvégiennes pour un an de contrat. « La situation du marché fait que notre prix de base a baissé », ajoute Aalbu qui espère convaincre des sponsors potentiels.

Si les équipes nationales ont donc encore assez de fonds pour envoyer leurs sauteurs et sauteuses à ski en coupe du monde, elles ne nagent tout de même pas dans l’or. Pourtant le quotidien VG révèle que la fédération a refusé un don fait à l’équipe féminine tout récemment.
« C’est absurde, nous avons des milliers que nous voulons donner aux Norvégiennes, pour leur travail en soufflerie entre autres, mais Jan-Erik Aalbu nous a dit non », révèle Audun Høisæther, chef de Skigrasrota, association fondée pour soutenir Clas Brede Bråthen lors de son conflit contre la fédération norvégienne.
Si l’association Skigrasrota a souvent critiqué la gestion du saut à ski faite par l’Association de ski norvégienne, elle rappelle que l’équipe féminine n’a rien à voir là-dedans et ne doit pas pâtir de cette inimitié. Un avis partagé par le coach des Norvégiennes, Christian Meyer qui, au départ, avait accepté ce généreux don et remercier chaleureusement Skigrasrota.

Quelques jours plus tard, Høisæther recevait un mail d’Aalbu expliquant que l’équipe nationale ne pouvait accepter cet argent car l’association ne partageait pas les valeurs de la fédération. « Nous voulons mettre les conflits derrière nous, justifie le directeur du saut à ski norvégien. Nous souhaitons promouvoir un système où règnent la coopération et le respect mutuel et pour nous, accepter l’argent de Skigrasrota n’est pas compatible avec ces valeurs », argue Aalbu.
L’association se retrouve ainsi avec une énorme somme sur les bras. S’ils ont réfléchi à instaurer un système de bourse pour les jeunes athlètes, Audun Høisæther est inquiet de savoir que ces sauteurs pourraient être privés d’une sélection en équipe nationale au seul motif d’avoir accepté leur argent. « Nous avons certes eu des positions critiques envers la direction du saut norvégien et la fédération mais nous souhaitons juste que celle-ci applique les valeurs qu’elle promeut afin que notre équipe rayonne et que nos athlètes performent », conclut Høisæther.
Johannes Høsflot Klæbo bien conseillé à Trondheim
Si l’équipe nationale de ski de fond norvégien a évidemment un conseiller en média (surtout depuis les différentes affaires médiatiques de ces dernières années), ils se sont adjoint pour les mondiaux de Trondheim les services de Lasse Gimnes.
Celui-ci n’est autre que le conseiller média de Johannes Høsflot Klæbo. L’équipe du champion ainsi que la fédération norvégienne ont jugé bon de l’embaucher le temps des Championnats du monde afin de gérer au mieux la communication du fondeur ainsi que ses obligations médiatiques.

« C’était un besoin évident pour nous comme pour Klæbo », explique Espen Graff, directeur de la communication de l’Association de ski, à la NRK. « Nous pensons avoir trouvé une bonne solution qui convient à tous », dit quant à lui Gimnes.
Celui-ci devra suivre la feuille de route établie par la fédération norvégienne mais Johannes Høsflot Klæbo profitera ainsi d’un suivi personnalisé afin de lui faciliter au maximum les obligations médiatiques liées à son statut de grand favori des Mondiaux.
Rencontre royale
Le roi Harald V de Norvège a toujours été un passionné de sport. Jusqu’en 2022, il faisait d’ailleurs de la voile en compétition et a même participé trois fois aux Jeux olympiques en 1964, 1968 et 1972.
Devant les caméras de TV2, ce passionné de sport et de ski a rencontré le roi du biathlon : Ole Einar Bjørndalen. L’occasion pour eux d’échanger sur leur pratique du sport et leur vision de la vie d’athlète, retraité ou non. « Finalement, le roi a pris sa retraite après moi puisque personnellement j’ai arrêté en 2018 et lui en 2022, souligne Bjørndalen. Personnellement, ça m’a beaucoup manqué le monde du biathlon au départ, c’était très étrange de ne plus en faire partie. » « C’était forcément différent pour moi, répond le monarque. La voile occupait une grande partie de mon temps libre mais j’avais plus de 80 ans, j’en avais fini avec tout ça quand j’ai décidé d’arrêter, j’en avais même un peu marre. »

Harald V a tout de même apprécié ces longues années en tant qu’athlète. « J’adorais le côté compétition, moins le fait de purement sortir naviguer, explique-t-il. J’aimais aussi le fait d’être un concurrent normal pour les autres, pas le prince héritier ou le roi. » De quoi couper avec ses obligations royales. « Je n’étais pas au niveau d’Ole Einar Bjørndalen, je ne passais vraiment pas beaucoup de temps à m’entraîner, peut-être une fois par semaine et un week-end sur deux, c’était avant tout un loisir », rappelle le souverain norvégien.
Une passion née pour le sport en 1952 lors des Jeux olympiques d’hiver d’Oslo. « Une étincelle s’est allumée en moi à cette époque », reconnaît Harald V. De là, le roi de Norvège s’est beaucoup investi dans le sport norvégien. Il est bien sûr de toutes (ou presque) les compétitions à Oslo mais il a aussi été Président du comité des Championnats du monde de ski nordique deux fois et de biathlon une fois. « J’ai une préférence pour le patinage et le ski, continue-t-il. Je suis heureux de voir que la Norvège est devenue une nation qui aime vraiment le sport et tous type de sport. »
Une passion nationale qui a permis, après la Seconde guerre mondiale en 1945 « d’unir le pays », comme aime à le penser le roi. « Et puis bien sûr, la création de l’Olympiatoppen après le fiasco des Jeux de Calgary en 1988 a beaucoup aidé », termine-t-il. Et Harald V sait de quoi il parle : il suit d’un oeil très attentif les résultats norvégiens.
« Des amis du roi m’ont déjà dit que lorsqu’ils veulent l’appeler, ils vérifient d’abord ce qui passe à la télévision », sourit Bjørndalen. « C’est vrai que ma femme en a peut-être un peu marre, conclut le monarque norvégien. Elle pense sûrement que je regarde trop le sport à la télévision mais je suis si passionné, j’aime me tenir au courant sur le plan sportif. Le sport m’a toujours apporté beaucoup de joie, depuis tant d’années. »
Johann Andre Forfang : « Cette victoire est pour mon père »
La semaine dernière, Johann Andre Forfang et son père révélaient aux médias que ce dernier était atteint d’un cancer et que donc les résultats du sauteur en étaient affectés. Forfang confiait alors faire tout son possible pour briller afin de ramener de l’espoir à sa famille.
En remportant sa première victoire de l’hiver samedi à Lake Placid, il n’a donc pas seulement ramené la première victoire norvégienne de la saison mais aussi de la fierté et du bonheur à toute sa famille. Il a donc tout naturellement dédié ce succès à son père. « Si je devais sauter sans performer, ça ne vaudrait pas le coup d’être aussi loin de lui en ces temps difficiles », déclare Forfang au micro de la NRK.

« Ce qu’il fait est impressionnant, il gère toute cette situation d’une main de maître, souligne le directeur de l’équipe nationale, Jan-Erik Aalbu. Il a réussi à se concentrer sur les bonnes choses, il a fait preuve d’énormément de résilience et je pense que personne ne comprend à quel point puisque nous ne sommes pas confrontés à cette situation. »
« C’est mérité qu’il soit enfin en haut du podium cet hiver », estime Magnus Brevig, coach de l’équipe de saut norvégien. De quoi rassurer aussi toute une nation à l’approche des Mondiaux de Trondheim : oui, les Norvégiens peuvent y remporter des médailles en saut à ski et tenir tête aux Autrichiens.
Lake Placid : problème de passeport pour Halvor Egner Granerud
Il s’en est fallu de peu pour qu’Halvor Egner Granerud manque la première compétition de Lake Placid. Le Norvégien a en effet partagé sur Instagram qu’il avait raté son vol pour raison administrative. Il avait en effet mal renseigné son numéro de passeport et avait donc été refoulé à l’enregistrement.
Heureusement, le sauteur à ski a pu sauter dans un autre avion après avoir corrigé son erreur. Seul hic : il débarquait à l’aéroport américain seulement 3 heures avant le début des sauts d’essai. Un laps de temps très court pour récupérer son équipement, rejoindre le site de compétition et s’échauffer pour ensuite se qualifier pour la compétition. Pire : ses valises ne sont finalement pas arrivées et son équipe a dû emprunter des vêtements et un équipement pour qu’il puisse sauter.
Un défi relevé tout de même haut la main : Halvor Egner Granerud a pris la 27e place des qualifications puis la 30e place de la compétition samedi et la 7e dimanche. Un résultat qui n’est pas à la hauteur de ses attentes mais qui a au moins le mérite de lui ramener un point au classement général.
La boisson préférée de Johannes Høsflot Klæbo
C’est LA nouvelle boisson à la mode chez les sportifs : le jus de betterave. Et Johannes Høsflot Klæbo ne jure que par cela depuis plusieurs années. « J’en ai tellement bu que je ne peux plus voir la betterave en peinture, c’est terrible », révèle-t-il à la NRK.
Des scientifiques se sont penchés sur les bienfaits de ce jus que les athlètes professionnels ou non consomment pour améliorer leurs performances sans trop savoir pourquoi. « L’effet est en fait très faible mais couplé à un régime approprié, la betterave peut retarder quelque peu la montée d’acide lactique », jugent les chercheurs. Toujours selon eux, les bénéfices seraient supérieurs dans des sports où il y a répétitions de sprints comme le football ou le waterpolo.

« La betterave contient du nitrate qui aide à augmenter un peu le flux sanguin et donc apporter plus d’oxygène aux muscles qui le nécessitent, explique Klæbo. J’en ai consommé pendant des années mais j’ai arrêté et ça n’a pas eu un énorme impact, je skie toujours vite. »
Un influenceur qui ne jure plus que par ça met tout de même en garde ses abonnés : le jus de betterave aurait un goût horrible et risquerait de rendre selles et urines rouges.
Les cinq dernières infos
- Ski de fond : à l’issue de l’étape d’Oslo-Holmenkollen, Jessie Diggins s’est assurée le gain du gros globe de cristal
- Biathlon : le programme complet de la coupe du monde d’Oslo-Holmenkollen, neuvième et dernière étape de la saison 2024/2025
- Ski de fond | « Je sentais que j’étais vraiment en forme » : à Oslo, Julie Pierrel a réalisé son meilleur résultat en carrière sur la coupe du monde
- Biathlon | « Les accompagner à reproduire ce qu’elles ont fait jusqu’à présent » : ce que Cyril Burdet attend de Camille Bened et Amandine Mengin sur leur première coupe du monde à Oslo-Holmenkollen
- Biathlon | Lou Jeanmonnot à 20 points de Franziska Preuss, Sturla Holm Lægreid de nouveau en jaune : tous les classements généraux de la coupe du monde après la huitième étape de Pokljuka
Articles similaires
