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Harcèlement d’Ingrid Landmark Tandrevold : son équipe en soutien
Après sa déconvenue sur le relais mixte, Ingrid Landmark Tandrevold a subi de plein fouet une vague de harcèlement. Malheureusement, c’était presque attendu au sein de l’équipe norvégienne qui sait bien qu’au moindre faux pas, les réseaux sociaux ne pardonnent pas.
C’est pour cela que le sélectionneur national Sverre Huber Kaas avait prévenu en avance ses équipes de rester éloignées des réseaux le temps des Mondiaux. « Je leur ai clairement dit qu’ils pouvaient évidemment poster des mises à jour pour tenir leurs fans au courant, regarder les images et vidéos de leurs familles et amis mais que sinon, il valait mieux désinstaller toutes les applications », raconte-t-il à Dagbladet. L’objectif ? Se concentrer sur leurs courses, leurs résultats plutôt que sur ce que d’autres peuvent penser d’eux.
Kaas précise aussi que ça a toujours été leur ligne de conduite, qu’elle ne date pas de la vague de harcèlement qu’a subi Tandrevold mercredi dernier. « On leur conseille de tout éteindre, surtout juste après une course », redit-il.
Mais Ingrid Landmark Tandrevold a oublié ce conseil. « Avant les Mondiaux, j’ai désinstallé Instagram, je l’ai remis mercredi pour publier des photos sauf que j’ai oublié de supprimer de nouveau l’application, révèle-t-elle au micro de TV2. Quand je suis rentrée, j’ai vu que j’avais ce message et ça m’a vite rappelé pourquoi je prenais toujours le soin d’enlever ce réseau social de mon téléphone pendant les compétitions. » Positive, Tandrevold recommande à tous de faire comme elle. « Vous gagnerez au moins trois heures dans votre journée pour faire autre chose », sourit-elle.
En revanche, elle admet que ces menaces et insultes lui ont porté un coup au moral. « Au moins, avec mon craquage au relais mixte, plus personne ne pensera un jour que je suis une machine, plaisante-t-elle. La pression a été trop forte, celle que je me mets mais aussi la pression extérieure je crois. »
Pourtant, ce tir catastrophique sur une compétition ne mérite pas tant d’insultes. C’est en tous cas ce que soutiennent nombre de ses coéquipiers et concurrents. « C’est répréhensible de s’en prendre à quelqu’un ainsi », dit Johannes Thingnes Bø. « Ce sont des gens stupides », ajoute Ole Einar Bjørndalen. « C’est terrible et totalement inacceptable, enchaîne le Suédois Sebastian Samuelsson. Nous sommes presque tous passés par là mais c’est toujours très dur. »
Karoline Knotten raconte qu’elle aussi a un jour été traitée de « sale prostituée » après une mauvaise performance sur un relais. « Maintenant, je me dis que ça n’a rien à voir avec moi ou avec mon sport, mes résultats donc j’essaie de n’en avoir rien à faire, pour autant, ça m’a marquée… Ce n’est pas normal », lâche-t-elle au micro de TV2.
Sa concurrente Elvira Öberg tient tout de même à souligner une chose : « Ce sont sûrement des personnes qui parient et qui perdent beaucoup d’argent », dit-elle. « Ça les met extrêmement en colère, approuve Vetle Sjåstad Christiansen. Ce ne sont sûrement même pas des Norvégiens fans de l’équipe de Norvège. » Maigre consolation pour ceux qui ont affaire à ces « trolls » des réseaux sociaux, souvent des comptes anonymes en anglais.
« Certains oublient que nous ne sommes que des êtres humains, nous faisons toujours de notre mieux et Ingrid est une biathlète et une personne incroyable, elle ne mérite pas ça », termine Samuelsson. « Ça fait chaud au cœur de lire tous ces soutiens mais c’est triste que ça en soit arrivé là », conclut quant à elle Tandrevold.
Le dernier tir du sprint de Johannes Thingnes Bø passé sous silence
Samedi, Johannes Thingnes Bø remportait le sprint des Mondiaux de Lenzerheide (Suisse), devenant ainsi le biathlète le plus titré de l’histoire des Championnats du monde de biathlon. Mais les téléspectateurs n’ont pas vraiment pu en profiter correctement… La réalisation n’a en effet pas diffusé les images de son tir debout, au grand damn des commentateurs norvégiens.
« C’est un désastre ! Ca ne devrait même pas être possible de manquer le dernier tir d’un potentiel vainqueur ! s’insurge Ole Einar Bjørndalen sur la chaîne TV2 où il a été embauché comme expert. Je ne vais pas me priver de le dire à la personne en charge de cette réalisation, autant j’ai vanté ses talents sur le sprint féminin, autant là ils doivent savoir que c’est incroyablement mauvais. »
Bjørndalen reconnaît en effet que, lors d’un sprint (comme lors d’un individuel), il peut être difficile de savoir qui filmer, qui diffuser. « Mais enfin là, on parle tout de même de Johannes Thingnes Bø », rappelle l’ancien biathlète.
Le champion norvégien n’a d’ailleurs pas été le seul à passer inaperçu sur le pas de tir. Aucun des tirs de Sturla Holm Lægreid ou Sebastian Samuelsson n’a non plus été filmé. « C’est aussi désespérant qu’incompréhensible, réagit le rédacteur en chef du sport sur TV2. Nous ne pouvons rien y faire malheureusement, il y a un seul diffuseur pour tout le monde et ce n’est pas la première fois cet hiver qu’un tel problème arrive. »
L’IBU a tenu à présenter ses excuses aux deux diffuseurs norvégiens : TV2 et la NRK. « C’était une erreur mais cela ne peut pas se produire sur une telle course, ce n’est pas normal en effet de ne pas montrer les leaders du championnat, nous nous en excusons, surtout auprès du public norvégien », dit Christian Winkler à la NRK.
La Norvège perd deux sauteuses à ski
Hécatombe dans le saut à ski féminin norvégien. En un week-end, l’équipe perd deux sauteuses, blessées au tremplin. La première, c’est la jeune Kjersti Græsli. Celle-ci a chuté lors des Mondiaux juniors de Lake Placid (USA), se blessant aux ligaments croisés, alors qu’elle était en bonne voie pour prendre une médaille après ses sauts d’essai.
« Du paradis aux enfers en un clignement d’oeil, confie-t-elle dans un message Instagram. Beaucoup me demandent comment ça va et honnêtement, ça ne va pas top mais j’essaie de retrouver le sourire. Mes sauts s’amélioraient enfin après des mois difficiles, je n’ai pas encore totalement réalisé que ma saison était finie mais je reviendrai plus forte, ce n’était pas mon dernier saut », promet-elle à ceux qui la soutiennent.
La jeune norvégienne ne pourra donc pas espérer faire partie de l’équipe des Mondiaux à Trondheim. Surtout qu’une place s’est récemment libérée… A Ljubno (Slovénie), Thea Minyan Bjørseth a en effet connu la joie de battre le record du tremplin en se posant à 97m en première manche. Bien engagée pour l’emporter, elle se reposait à 94.5m en seconde manche mais chutait alors durement. La Norvégienne est touchée au genou et au coude et ne peut quitter le tremplin autrement que sur une civière.
« Nous ne connaissons pas encore l’étendue des dégâts mais il ne fait malheureusement aucun doute que c’est une blessure qui mettra du temps à guérir, déclare le médecin de l’équipe nationale au quotidien VG. Elle ne sera pas remise à temps pour les Mondiaux. »
D’abord emmenée à l’hôpital slovène de Ljubljana, la sauteuse à ski devait passer plus d’examens en Norvège une fois rentrée. Les médecins pensent aussi qu’elle aura sûrement besoin d’une opération. « C’est vraiment dur, elle était dans la forme de sa vie, que ça arrive juste avant les Mondiaux c’est triste pour elle », réagit Jan-Erik Aalbu, directeur sportif du saut à ski norvégien, dans les colonnes de VG.
Halvor Egner Granerud a aussi réagit à la chute de sa compatriote. Sur le réseau social X, il demande même à la FIS d’arrêter d’organiser des compétitions sur des K85. « C’est bien plus difficile d’atterrir sur ces petits tremplins que sur les grands, affirme-t-il. La pression exercée sur le corps à l’atterrissage est très difficile à encaisser. » Le Norvégien demande d’ailleurs à ce qu’enfin les femmes aient le même calendrier que les hommes avec une majorité de grands tremplins, comme eux.
La FIS exige des excuses du combiné nordique norvégien
La dispute est totale entre la FIS et l’Association de ski norvégienne du côté du combiné nordique. Chez les Norvégiens, on accuse la FIS d’avoir laissé des contrôleurs influer sur les résultats du Triple de Seefeld en disqualifiant Ida Marie Hagen. A la FIS, on estime qu’Ivar Stuan, directeur du combiné norvégien, est allé trop loin en se plaignant ainsi dans les médias.
La fédération internationale a donc envoyé une lettre à la fédération norvégienne pour exiger des explications et des excuses concernant le comportement de leur directeur sportif de combiné nordique. « Ils traitent nos contrôleurs de tricheurs, de manipulateurs, ils sont venus dire dans les médias que la FIS cherchait à discréditer des athlètes, à manipuler les résultats pour faire monter d’autres athlètes sur les podiums et cela dépasse les limites de ce que nous pouvons accepter », explique à la NRK Lasse Ottesen, directeur de course du combiné nordique à la FIS.
De son côté, l’Association de ski norvégienne confirme travailler sur une lettre pour répondre à la FIS. « Plusieurs personnes s’en occupent, nous ne pouvons rien dire de plus tant qu’elle n’est pas achevée », répond Edgar Fossheim, président du comité du combiné nordique norvégien.
Ivar Stuan, pas du tout impressionné, maintient ses propos que Lasse Ottesen aurait préféré entendre en privé. « Nous avons été assez durs dans nos propos et je comprends que la FIS ait réagi en revanche nous avons le droit de faire nos déclarations aux médias si nous le souhaitons, le faire en privé, j’ai l’impression que c’est pour nous contrôler et je n’aime pas ça », dit Stuan.
Le directeur sportif du combiné norvégien met aussi en avant le fait que ce conflit ne donne pas une belle image de son équipe. « Heureusement, nos athlètes et notre staff sont concentrés sur les Mondiaux à venir, pas sur ces questions », conclut-il.
L’héritage des frères Bø
Il n’est déjà pas courant de voir une fratrie arriver au plus haut sommet d’un sport mais encore moins de les voir partir en même temps. C’est pourtant le cas pour les frères Bø : après avoir régné sur leur sport pendant près de 15 ans (date de la première victoire de Tarjei Bø), les deux biathlètes prendront leur retraite à la fin de l’hiver.
« J’espère que plus tard, quand on parlera des Bø, on dira qu’ils ont permis de rendre le biathlon intéressant », sourit l’aîné de la fratrie en interview pour VG. Le quotidien leur a en effet demandé quel serait, d’après eux, leur héritage pour la discipline qui les a vus évoluer tant d’années.
« Je suis particulièrement fier de mon parcours, reconnaît Johannes Thingnes Bø. J’ai tracé mon propre chemin et je crois que j’ai réussi à inspirer de nombreuses personnes, à les intéresser au biathlon au moins et alors quand j’arrêterai, oui ça fera peut-être un vide quelques temps mais le monde continuera de tourner, d’autres prendront nos places. »
Tarjei Bø, lui aussi, laissera certainement un vide après 15 ans sur les podiums. « Je suis fier d’avoir montré qu’on pouvait gagner à 21 ans mais aussi à 36 ans, dit celui-ci. Je n’ai pas eu une carrière facile entre blessures et maladies et je suis fier aussi d’avoir su affronter cette adversité, ces difficultés. Certains de mes plus beaux souvenirs sont les moments où j’ai montré que j’étais toujours performant même si peu de gens y croyaient. »
Mais au-delà de leurs incroyables résultats sportifs, de leurs « Bødiums », Tarjei et Johannes Thingnes Bø sont heureux d’avoir marqué le sport par leur personnalité. « C’est fou de se dire qu’on est aussi reconnu, aimé pour ce qu’on a été, ce qu’on est, pas seulement nos résultats », conclut le cadet et désormais 22 fois médaillé d’or (dont 12 en individuel) aux Mondiaux de biathlon.
Therese Johaug veut agrandir sa famille
Elle ne cesse de le répéter et pourtant personne ne veut la croire : à la fin de la saison, après les courses d’Holmenkollen vraisemblablement, Therese Johaug mettra de nouveau un terme à sa carrière. Pour de bon cette fois. Pas de Jeux olympiques pour la reine du ski de fond même s’ils sont nombreux à espérer qu’elle reviendra sur sa décision.
« Je ne suis pas fatiguée de concourir, j’aime toujours autant ça, admet-elle au micro de la NRK. Mais nous voulons plus d’enfants, je veux que Kristin ait des frères et soeurs et je vais donc me concentrer sur notre famille. »
La Norvégienne admet que si elle avait été un homme, elle aurait peut-être continué sa carrière un peu plus longtemps. « Mais je sais aussi désormais que ma famille est le plus important, continue-t-elle. Peu importe que je remporte l’or à Trondheim ou non, je sais qu’il y a une vie en dehors du ski de fond et que tout ira bien, cette pause avant cette année m’a permis au moins de comprendre ça. »
Johaug le redit donc : non, elle n’ira pas aux Jeux olympiques 2026. « Trondheim c’est différent, c’est à la maison et c’est le tout premier 50 km féminin dans des Championnats du monde, ça a du sens pour moi, ça me permet de relativiser l’éloignement d’avec ma famille, je ne veux pas faire ça une année de plus », uréexplique la fondeuse.
En revanche, si elle avait dit que le 50 km de Trondheim serait sa dernière compétition, elle aimerait désormais poursuivre une semaine de plus et terminer, comme la fois précédente, à Oslo-Holmenkollen. « J’habite juste à côté alors oui, ce serait dommage de ne pas profiter de cet avantage et de ne pas y participer, surtout si je suis en forme », conclut-elle.
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