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Un dernier relais en or pour les Bø
C’est la cerise sur le gâteau : pour leurs derniers Mondiaux de biathlon, les frères Bø et le relais norvégien sont remontés sur la plus haute marche du podium. Encore mieux : leur famille au complet était là pour les encourager puis les féliciter.
« C’est tellement beau de les avoir ici, c’est grâce à notre famille, nos parents, notre frère et notre soeur et bien sûr nos épouses que nous avons pu faire du biathlon, progresser puis faire notre carrière, confie Tarjei Bø à TV2 à l’arrivée. Nous avons manqué tant de Noël, d’anniversaires, de fêtes… Nous espérons que ce genre de moments rattrape un peu tout ça. »
« Je suis tellement fière d’eux, pas seulement de mes garçons mais vraiment de toute l’équipe, c’était génial, commente Aslaug Thingnes Bø, la mère des frères Bø, drapeau norvégien à la main qu’elle ne manque jamais d’agiter à chaque tir réussi. Et c’est encore mieux de voir que Tarjei en fait partie, ça signifie énormément qu’il ait réussi à remporter un nouveau relais », termine-t-elle. Tarjei Bø est en effet devenu le biathlète le plus titré sur les relais des Mondiaux de biathlon avec 7 victoires.

« C’était fou, ça fait longtemps que je n’ai pas été si nerveuse, j’avais des papillons dans le ventre, des étoiles dans les yeux, je ne pouvais même pas faire un bruit tant que les tirs n’étaient pas finis », révèle Gita Simonsen, la femme de Tarjei Bø. « Pas étonnant, elle déteste qu’il y ait du bruit pendant les courses, plaisante son athlète de mari à Dagbladet. A la maison, elle enlève le son mais elle ne peut pas trop ici. »
Son épouse confirme : elle ne supporte pas d’entendre les commentateurs aller à l’encontre de ce qu’elle pense, elle, de la course. « Mais je suis heureuse d’être là ce week-end, de pouvoir être là pour les dernières courses de Tarjei, continue Simonsen. Et c’est encore mieux de vivre ça en famille. » « Et apparemment, je ne gagne plus que quand Gita est là, c’est elle qui m’aide à ramener l’or », sourit Tarjei Bø dans les colonnes de VG.
Erik Valnes : « L’argent vaudra de l’or »
Erik Valnes est loin d’être un outsider pour la victoire au sprint des Mondiaux de Trondheim. Il serait même logique de le voir prendre une médaille. Mais de quelle couleur ? « Prendre l’argent sur cette course, ça équivaudra à de l’or, Johannes Høsflot Klæbo est imbattable, il faudrait qu’il tombe, soit malade ou casse un bâton pour ne pas gagner », dit-il au micro de la NRK.
Pourtant le Norvégien n’est pas vraiment résigné. « Je ne me concentre pas sur les résultats de Johannes, seulement sur ceux des autres, je préfère ne pas m’occuper de lui et m’appliquer à battre tous les autres », rit Valnes. « Et bien je vais devoir me préparer à tenir cette place, sourit Klæbo. Je dois faire tout ce que je peux pour arriver le plus prêt possible. »

Car Erik Valnes le sait : face à un Klæbo au pic de sa forme, il ne fait pas le poids. « Je m’entraîne avec lui, je sais de quoi nous sommes tous deux capables si nous donnons chacun le meilleur de nous-même », explique-t-il.
Ne reste plus qu’à gérer la pression de concourir devant tant de supporters venus scander son nom et celui de ses compatriotes. « Ça va être quelque chose, ce sera spécial et ça a un côté vraiment cool », conclut Erik Valnes.
Halvor Egner Granerud parle de sa chute
Il est l’une des victimes du saut à ski norvégien : juste avant les Mondiaux de Trondheim, Halvor Egner Granerud s’est blessé en entraînement, mettant un terme à sa saison et à ses espoirs de remporter une médaille à domicile.
« Le sport donne tout mais il peut aussi reprendre, ça fait vraiment mal de manquer cette opportunité de concourir aux Mondiaux en Norvège, déclare-t-il dans les colonnes de Dagbladet. C’est quelque chose que j’attendais avec impatience, depuis plusieurs années, depuis que l’on sait que ces Championnats ont été attribués à Trondheim. »

Mais ses rêves se sont brisés sur le grand tremplin de Lillehammer. Après avoir sauté à environ 130m, Granerud a perdu le contrôle d’un de ses skis à l’atterrissage. « Je suis alors tombé sur le ventre et j’ai immédiatement senti que quelque chose n’allait pas », continue-t-il en conférence de presse. Verdict : une blessure au genou, aux ligaments internes. « Je n’ai pas été assez doué pour me rattraper », souffle le sauteur.
« C’est très triste ce genre de blessure à une semaine des Mondiaux, admet le directeur sportif du saut norvégien, Jan-Erik Aalbu. Nous allons soutenir Halvor et tout faire pour faciliter son retour au tremplin désormais tout en nous concentrant aussi sur ceux qui iront aux Mondiaux. »
« Je serais d’ailleurs là pour les soutenir, j’ai hâte de suivre tous les Norvégiens à Trondheim et je reviendrai pour les Jeux olympiques », promet Granerud. Le sauteur a d’ailleurs un autre évènement qui l’attend avant les Jeux, bien plus heureux cette fois puisqu’il a annoncé sur Instagram qu’il serait bientôt papa. Quant à sa place à Trondheim, il devrait être remplacé par Robert Johansson ou Fredrik Villumstad.
Les Mondiaux à domicile : une chance ou une malédiction ?
Concourir à des Championnats du monde à domicile a toujours quelque chose de spécial. Mais c’est un évènement que presque tous les athlètes norvégiens n’ont jamais expérimenté (hormis Therese Johaug) puisque les derniers Mondiaux en Norvège ont eu lieu à Oslo en 2011. La Norvège avait alors remporté 20 médailles (dont 8 en or), la plaçant largement en tête du tableau des médailles. Marit Bjørgen avait d’ailleurs empoché 4 de ces titres (et une cinquième breloque en argent).
La retraitée, désormais coach de l’équipe féminine de ski de fond, est donc bien placée pour savoir ce que ressentent ses athlètes. « La pression était folle venant des médias, on disait que j’allais remporter les 6 médailles d’or des 6 épreuves, heureusement je commençais à y être un peu habituée », révèle Bjørgen au quotidien VG.
La fondeuse n’a finalement été alignée que sur cinq distances où elle a à chaque fois figuré sur le podium. « Ces mondiaux avaient été très amusants pour moi mais ça aurait été facile de succomber à la pression, rappelle-t-elle. J’étais souvent nauséeuse, nerveuse et je veux aider les filles à gérer leurs nerfs à Trondheim, trop de nervosité peut les vider de leur énergie, ce serait dangereux. »
A son image, elle aimerait que les athlètes norvégiens réussissent à se détendre au moins quelques minutes avant le départ, au moment de chausser leurs skis. « Et ensuite, qu’ils profitent, je me souviens à quel point c’était incroyable d’entendre 20 000 personnes scander mon nom », sourit Marit Bjørgen.

La Norvégienne aura donc une mission : « Faire en sorte qu’ils s’amusent, ils ne vivront pas ça de nombreuses fois voire plus jamais alors notre travail c’est de les comprendre, de les guider pour qu’ils réussissent au mieux de leurs capacités, continue-t-elle. Et les plus jeunes doivent se souvenir que la route est encore longue, leurs objectifs doivent être réalistes. »
Emue, Marit Bjørgen se souvient des cérémonies de remise des médailles à Oslo en 2011. Certains soirs, jusqu’à 100 000 personnes s’amassaient dans le centre-ville de la capitale pour apercevoir les champions. « C’était incroyable et peut-être la plus grande pression que j’ai jamais ressenti en même temps, nous verrons ce que Trondheim offre aux athlètes cette année », conclut-elle.
Le pas de tir d’Holmenkollen bientôt aux normes
Depuis octobre 2023, le pas de tir d’Oslo-Holmenkollen (Norvège) n’a jamais été ouvert plus de quelques jours à la fois ou sur de petites amplitudes horaires seulement. En cause : une non-conformité avec les nouvelles normes imposées. Plusieurs règles de sécurité n’étaient en effet pas respectées ce qui augmentait le risque d’accident.
« Nous avons le plaisir d’informer tous les pratiquants de biathlon que le pas de tir est enfin réouvert pour une utilisation normale », annonce les propriétaires du site au micro de TV2. Les travaux de réhabilitation sont en effet terminés et ont été approuvés par les autorités.
Une victoire après près d’un an et demi de fermeture et une réouverture seulement occasionnelle pour les compétitions et quelques jours entre octobre 2023 et février 2025.

« C’est une très bonne nouvelle, surtout pour tous les clubs de biathlon d’Oslo et de ses alentours qui n’avaient plus nulle part où s’entraîner », se réjouit Ole Einar Bjørndalen. « C’est très important pour le recrutement de jeunes talents », approuve Tiril Eckhoff.
Ingrid Landmark Tandrevold va même plus loin en rappelant qu’Oslo-Holmenkollen organisera à nouveau les championnats du monde de biathlon en 2029. « Et il est normal que tous puissent avoir accès à ce pas de tir qui servira aux Mondiaux, entre autres pour s’entraîner », dit la biathlète.
Tous regrettent en revanche une chose : qu’il ait été si long d’effectuer les travaux nécessaires alors que ce site est l’un des plus grands du pays. « Ça a même affecté les équipes nationales, ce n’est pas bon signe que ça ait pris autant de temps », admet Eckhoff qui conclut tout de même en rappelant que la nouvelle de la réhabilitation du pas de tir est fantastique.
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