Au sommaire de Vu de Norge #465
« La probabilité que je revienne augmente », avoue Therese Johaug
Et c’est reparti pour un tour ! Après avoir fait les choux gras des médias l’an dernier quant à un hypothétique retour en Coupe du monde, Therese Johaug recommence ce printemps quant à savoir si elle ira finalement aux prochains Jeux olympiques ou non.
« A la fin de l’hiver, après Trondheim, j’étais sûre à 99% que j’arrêtais pour de bon mais honnêtement je dois admettre que ce pourcentage a baissé, je n’en suis plus aussi sûre, reconnaît Therese Johaug au micro de TV2. Ma défaite au 50 km y est pour beaucoup, je n’ai pas montré que j’en étais capable et il y en aura un autre aux Jeux pour prouver que j’en suis capable. »
Si elle ne donne plus de pourcentage, elle affirme que sa décision sera prise au 1e mai, environ dans les mêmes eaux que la sélection de l’équipe nationale.
Il faut dire que la fondeuse fait face à un vrai forcing à la maison. « Nils [Jakob Hoff] veut vraiment que j’y aille, reconnaît-elle devant les caméras de TV2. Il m’envoie tout le temps des petits messages, des petites piques à ce sujet. L’autre jour, il a disposé les tomates pour qu’elles rappellent les anneaux olympiques par exemple. »
Son mari le sait : le challenge est extrêmement tentant. « Aller aux JO en Europe, je ne l’ai jamais fait ça pourrait être chouette mais c’est énormément de travail, je ne sais pas si je suis prête à ça, je dois vraiment sentir que c’est la chose à faire pour me lancer », continue Johaug.

De quoi ravir la famille royale norvégienne qui n’a pas caché qu’ils attendaient de la fondeuse qu’elle rechausse les skis un an encore. Au début du mois, le roi Harald V a de nouveau pu dire à l’athlète qu’il voulait la voir continuer lors d’un dîner avec le chef d’état islandais où Johaug était invitée. « Je lui avais dit vouloir des conseils et il m’a répondu qu’il en avait un : que je continue de courir, sourit la Norvégienne au micro de la NRK. La Princesse Mette-Marit n’a pas non plus caché qu’elle voulait que je continue mais au final, ce sera ma décision car c’est moi qui irait m’entraîner en laissant ma fille à la maison », conclut Johaug.
Johannes Høsflot Klæbo signera-t-il de nouveau en équipe nationale ?
Si les sélections nationales de ski de fond en Norvège ne sont pas encore connues, les médias savent bien que l’équipe nationale espère garder sous son giron sa star : Johannes Høsflot Klæbo. Le fondeur serait plus que partant pour une nouvelle année au sein de l’Association de ski norvégienne mais à une condition : qu’on le laisse s’entraîner de son côté.
Comme l’an dernier, le numéro 1 mondial souhaite garder sa liberté de pouvoir suivre son plan d’entraînement préétabli. Comme tous les ans, celui-ci contient des séances en haute altitude, chose que ne prévoient pas les entraîneurs de l’équipe nationale. « Si l’équipe me laisse poursuivre mon entraînement en altitude ainsi que le reste du plan établi avec mon équipe privée, je resterai en équipe nationale », affirme Klæbo au micro de TV2.

Une déclaration qui plaît à l’entraîneur national Arild Monsen. « C’est une bonne nouvelle, Johannes est un membre important de l’équipe, il y a des bénéfices pour lui comme pour nous à l’avoir avec nous, insiste le coach. Nous le laisserons poursuivre son entraînement en altitude et nous espérons que cela coïncidera avec les camps d’entraînement afin qu’il se joigne aussi au reste de l’équipe. »
Un soulagement pour Klæbo qui a toujours du mal à saisir pourquoi toute l’équipe ne s’entraîne pas en altitude sachant que les prochains Jeux olympiques 2026 se joueront en hauteur, tout comme ceux de 2030 en France. « Nous ne pensons pas que ce soit une nécessité, nous avons déjà couru à Val di Fiemme et les athlètes ont très bien performé, pour 2030 ce sera une autre affaire, nous aviserons », conclut Arild Monsen.
Les suites de l’affaire des combinaisons de saut à ski
C’était la grosse affaire des Mondiaux de Trondheim : plusieurs athlètes norvégiens avaient été disqualifiés en saut à ski pour des combinaisons modifiées par l’ajout d’un matériau moins flexible à la couture de l’entrejambe, permettant une meilleure portance en l’air. Les athlètes concernés ainsi que plusieurs membres du staff norvégien avaient ensuite été suspendus pour la fin de saison.
Si les cinq athlètes ne sont désormais plus suspendus par la FIS, ce n’est toujours pas le cas pour Magnus Brevig, le coach des Norvégiens, et les deux autres membres de l’équipe concernés. « La suspension des athlètes visait à assurer l’intégrité des compétitions de la fin de saison, la saison étant finie, ils sont réintégrer », précise la FIS.

En revanche, pas question de réintégrer tout de suite le staff qui s’est chargé des modifications de combinaisons qui ont d’ailleurs été réexaminées par la Fédération internationale. « C’est absurde, juge un avocat des sauteurs norvégiens au micro de la NRK. Aucun vêtement ne reste exactement le même et cette nouvelle vérification n’a aucune valeur. De plus, les athlètes n’étaient pas prévenus et encore moins présents, les principes fondamentaux de la justice n’ont pas été respectés », estime l’avocat. La FIS a expliqué avoir seulement collecté des preuves sous forme de photos pour ensuite pouvoir juger l’affaire dans les commissions concernées.
Plus qu’une chose à faire pour les athlètes : se préparer. « J’ai contacté un avocat pour m’aider parce que jusqu’ici, j’étais très seul, c’était comme flotter dans le néant, avoue Robert Johansson à TV2. J’espère surtout que tout va être vite réglé, que ça n’arrivera plus car la façon dont nous avons été suspendus était particulièrement impactante, sur notre moral mais aussi sur nos vies, entre autres en termes économiques, nous avons perdu beaucoup d’argent avec la suspension. »
Les avocats de l’Association norvégienne de ski, interrogés par Dagbladet, confient espérer un dénouement de cette affaire avant l’été.
Helene Marie Fossesholm hors de l’équipe nationale
Vue comme la future grande star du ski de fond norvégien, Helene Marie Fossesholm a fait face à quelques saisons très compliquées avant d’être sortie de l’équipe nationale l’an dernier. Malgré de très belles courses cet hiver en Coupe scandinave et aux Championnats nationaux, il semblerait qu’elle ne sera à nouveau pas retenue pour l’équipe nationale l’hiver prochain.
« J’aurais évidemment voulue être sélectionnée mais ça ne marchera pas comme ça, révèle-t-elle au quotidien VG. Mais ce n’est pas grave, je suis sur une pente ascendante, je me sens mieux que je ne l’ai été depuis longtemps et je pourrais y arriver hors de l’équipe nationale. »
La fondeuse insiste sur le fait qu’elle sait ce qui lui a coûté cher ces derniers hivers et qu’elle ne reproduira pas les mêmes erreurs. « J’ai beaucoup appris mais je ne veux plus dépenser d’énergie à regretter ou à ressasser », continue-t-elle. Elle a donc choisi de se concentrer sur un peu de repos avec des voyages entre amies et en famille et évidemment sur son entraînement.

« C’est mon père qui m’entraîne et je pense que nous avons trouver un bon équilibre, dit Fossesholm. Même si parfois les discussions peuvent être un peu tendues mais il n’y a qu’en discutant qu’on peut avancer alors il faut passer par là », sourit-elle.
A elle, désormais, de faire ses preuves. Elle en aura l’occasion dès la Coupe du monde d’ouverture à Ruka où, en tant que gagnante de la Coupe scandinave, elle a une place de réservée.
Quand Therese Johaug dit non à une belle opportunité
Therese Johaug fait encore patienter le monde du ski de fond : sera-t-elle présente la saison prochaine pour les Jeux olympiques ou non ? Pourtant, son manager Jørn Ernst l’affirme : elle ne met jamais longtemps à prendre des décisions.
« En 15 ans de travail conjoint, nous avons vu passer beaucoup de propositions plus folles les unes que les autres et elle ne met jamais longtemps à se décider », révèle-t-il à la NRK. C’est ainsi qu’il y a un peu plus de 10 ans, la fondeuse avait refusé une proposition totalement incroyable. « J’en ai un peu honte maintenant », dit-elle. Son sponsor horloger l’avait en effet invitée à Monaco, pour le Grand Prix de F1, pour 3 jours sur un yacht dans la baie de la principauté aux côtés de nombreuses célébrités comme Leonardo Di Caprio.
« Mais elle a refusé, expliquant qu’elle avait déjà réservé son week-end pour s’entraîner avec Marit Bjørgen, j’ai pensé qu’elle était un peu folle de dire non, n’importe qui aurait accepté mais pas elle, c’est si exceptionnel que je m’en souviens encore », explique Jørn Ernst qui avait du coup lui aussi été privé de l’opportunité.

Nils Jakob Hoff, avec qui elle était déjà en couple à l’époque, avait aussi reproché son refus à Therese Johaug. « J’avoue que je comprends aujourd’hui pourquoi il m’avait dit que j’étais folle de dire non, admet Johaug. Mais à l’époque, j’étais heureuse de noter les séances d’entraînement réalisées plutôt que d’être sur un yacht pour regarder des voitures. »
Parmi les autres offres refusées : un vol dans un avion F16 (avion de chasse, équivalent au Rafale) ou encore une apparition dans un magazine pour hommes ou à un anniversaire. « Refuser d’aller aux JO, en revanche, je ne crois pas que ça arrivera », sourit Jørn Ernst, persuadé que sa cliente repartira pour une année.
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