Au sommaire de Vu de Norge #477
Saut à ski : la suspension de Johann Andre Forfang et Marius Lindvik levée
Au mois d’août, Marius Lindvik et Johann Andre Forfang écopaient de trois mois de suspension après l’affaire des combinaisons à Trondheim. Cette suspension a pris fin jeudi dernier, au grand soulagement des deux sauteurs à ski. « Nous attendions ce jour avec impatience pour tourner la page, passer à autre chose et penser à l’avenir », confie Johann Andre Forfang à la NRK. Le Norvégien confiait de plus penser que le reste de la communauté du saut à ski était prêt aussi à avancer et à ne plus en parler.
Objectif raté puisqu’après la sortie médiatique de l’Autrichien Daniel Tschofenig qui les insultaient ouvertement de tricheurs et de faire honte à leur sport, c’est au tour des Allemands. « A mon avis, leur punition était trop faible, a déclaré Philipp Raimund dans une interview relayée par Dagbladet. Il y a encore de la rancoeur à leur encontre, nous ne leur avons pas tous pardonné. » « Purger la sanction en été, c’est trop facile, surtout que nous ne savons pas dans quelle mesure ils étaient impliqués », juge quant à lui Karl Geiger, souvent accusé par les experts d’avoir une combinaison douteuse à l’entrejambe.
Des propos difficiles à digérer pour Forfang et Lindvik qui se sont toujours défendus d’avoir su que leurs combinaisons avaient été altérées à ce point tandis qu’ils ont souvent soupçonnés les Allemands de trafiquer leur équipement de leur côté. « Mon impression, c’est que ceux qu’on entend le plus critiquer aujourd’hui sont aussi ceux qui ont été les pires, qui ont le plus à se reprocher », réagit Marius Lindvik. Un rapport interne à la FIS révèlerait d’ailleurs ces tricheries commises par les Allemands et les Autrichiens sans que sanction n’ait été prise.
Un expert du saut norvégien s’insurge : « Oui, les Norvégiens méritaient leur punition mais ils servent de bouc émissaire, toutes les équipes ont plus ou moins tenté ce genre de tricherie et mériteraient eux aussi une sanction », dit Jan Petter Saltvedt. D’ailleurs, contrairement à ce que déclarent Autrichiens et Allemands, les sauteurs norvégiens n’ont pas ressenti une grande animosité à leur encontre sur les compétitions estivales où ils se sont rendus avant leur suspension. « J’ai pu croiser du monde cet été en entraînement ou à Courchevel , la plupart sont très amicaux et je discute simplement moins avec les autres », termine Lindvik.
Jeux olympiques de Milan/Cortina 2026 : objectif 35 médailles
La Norvège arrivera aux Jeux olympiques d’hiver avec des objectifs élevés, comme toujours. Cette fois, la délégation visera pas moins de 35 médailles, comme l’a annoncé Tore Øvrebø, directeur sportif de l’Olympiatoppen, à TV2. Le plus gros objectif fixé en amont des Jeux mais pas le record de médailles puisqu’en 2018, la Norvège avait ramené 39 breloques et 37 en 2022. « C’est un objectif exigeant mais réaliste, assure Øvrebø. Surtout avec une grande nation de moins », rappelle-t-il, faisant référence à l’absence de la Russie en tant que délégation officielle.
Le directeur sportif pense aussi que, malgré l’absence de grands noms comme les frères Bø, Therese Johaug ou Jarl Magnus Riiber, de nouveaux talents émergeront pour prendre leur place aux cérémonies de remise des médailles. « L’équipe aura tout de même une énorme pression sur les épaules, c’est un gros pari de donner un objectif plus élevé que lors des derniers Jeux », juge une experte de la chaîne TV2.
Côté paralympique, l’objectif sera moindre puisqu’il ne s’élève qu’à 8 médailles.
Therese Johaug de retour aux Jeux ?
Therese Johaug, de nouveau enceinte, a une date d’accouchement prévue à la mi-janvier. Si elle aimerait déjà rechausser les skis au plus vite pour participer à la Birkebeinerrennet à la mi-mars, la Norvégienne a coché une autre date sur son calendrier avant : les Jeux olympiques.
Car si elle n’enfilera pas de dossard, elle compte bien honorer son contrat de consultante pour la NRK et travailler depuis les studios à Oslo pour l’évènement mais aussi depuis les pistes italiennes sur le dernier week-end de compétitions. « J’ai hâte de reprendre ce travail, révèle-t-elle en interview avec la NRK. Si tout se passe bien, je pourrais aller en Italie le dernier week-end sinon je resterai à Oslo, on verra bien. »
Une annonce qui a l’effet d’une bombe car son deuxième enfant aurait alors peut-être seulement moins d’un mois ! « Si j’étais un homme, on aurait trouvé ça normal et je serais partie sans femme et enfant, là le but est de les emmener avec moi si tout se passe bien, répond Johaug. Je sais que certains critiqueront ce choix quand d’autres me soutiendront plus mais c’est ce dont j’ai envie, je veux avoir l’opportunité d’être présente aux Jeux, c’est chez moi le ski de fond et je ne crois pas qu’on doive s’abandonner derrière son rôle de mère », estime la Norvégienne.
Therese Johaug aimerait aussi que ce qu’elle appelle « la police des mamans » laisse chaque mère décider pour elle-même de ce qu’elle veut ou non, dans la sphère professionnelle comme personnelle. « Celles qui donnent des leçons aux autres devraient se faire plus discrètes, juge la fondeuse. Chacune sait ce qu’elle doit faire et fait ce qui est bon pour elle, pas pour son entourage ou selon l’avis des autres. Tout le monde a des envies et des besoins différents, il faut comprendre et respecter cela. »
Surtout que, comme elle l’a avoué à TV2, la Norvégienne n’aime pas particulièrement être enceinte. « Je n’aime pas ça, j’aime la maternité mais pas le fait d’être enceinte, dit-elle. J’ai l’impression d’avoir 80 ans, j’ai mal au dos, je deviens vraiment irritable et je ne dois pas être la meilleure des épouses. »
Les tenues officielles pour les Jeux olympiques
En révélant les tenues officielles pour les fondeurs et biathlètes norvégiens pour cet hiver, les équipementiers des équipes norvégiennes ont présenté les tenues olympiques pour Milan/Cortina. Des tenues signées Craft blanches et bleues, des pulls Dale of Norway rouges, les athlètes arboreront fièrement les couleurs nationales en Italie.
Pour les présenter, 27 athlètes de disciplines différentes, dont le ski de fond, le combiné nordique, le saut à ski et le biathlon, ont défilé sur un podium à Holmenkollen. L’occasion pour eux de tester ces nouvelles tenues. « Les vêtements représentent vraiment bien notre pays, ils ont un petit côté vintage sympa, je suis fan », juge la skieuse Thea Louise Stjernesund à la NRK. Le skieur acrobatique Birk Ruud vante lui aussi ce côté patriotique.
La plupart des athlètes ont aussi trouvé les vêtements très confortables et agréables à porter. « Je me sentais vraiment à l’aise, j’ai même pu me lâcher sur le podium », confie ainsi Ingrid Landmark Tandrevold à Dagbladet.
Pour une experte de la mode, en revanche, la collection ne présente pas vraiment d’intérêt. « J’aurais aimé qu’un jeune designer norvégien ait l’opportunité de travailler sur la collection, en Italie, ils seront habillés par Armani, ça change », dit-elle au micro de la NRK.
Dépenses prévues : 10 millions de couronnes norvégiennes
Les équipes de ski norvégiennes ont fait le choix que nombre de leurs athlètes séjournent à l’hôtel plutôt qu’au village olympique lors des JO en février en Italie. Résultat : une facture estimée à au moins dix millions de couronnes norvégiennes soit plus d’un million d’euros !
La NRK révèle que ce montant représente près de 60% du budget de l’Oympiatoppen pour cette campagne olympique. « Avec des sites olympiques aussi dispersés, nous avons vite compris que le village olympique n’aurait pas autant d’impact, ne donnerait pas un sentiment d’appartenance à une communauté comme habituellement alors nous préférons renforcer les liens de chaque équipe, optimiser leurs logements et leurs déplacements et mettre d’autres choses en place pour créer une cohésion nationale entre les différentes équipes », explique Tore Øvrebø, directeur sportif de l’équipe olympique.
Ainsi, les équipes de ski de fond, biathlon et ski alpin seront toutes logées à l’hôtel et non dans les villages olympiques où seront plutôt envoyées les autres équipes norvégiennes, entre autres celles dont les épreuves se dérouleront à Milan même.
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