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La récupération du Tour de Ski, tout un art !
Après dix jours de haute intensité pour les fondeurs sur le Tour de Ski, chacun a son petit secret pour récupérer. Le quotidien norvégien VG s’est glissé parmi les athlètes pour tout savoir et il semblerait que toutes les méthodes existent.
Northug choisit ainsi d’aller passer du temps dans le sud, au soleil. Therese Johaug, quant à elle, en a profité pour passer du temps en amoureux à la montagne. Pour Sundby, c’est semaine en famille, la meilleure solution d’après son entraîneur Løfshus. Krogh choisit d’ailleurs la même solution et est rentré en Norvège auprès de ses parents.
Quel que soit leur choix, leur physiothérapeute et leur coach recommandent à tous de ne pas forcer et de prendre une semaine pour récupérer. C’est pour cela que la plupart des Norvégiens ayant fini le Tour de Ski ne se sont pas déplacés sur le week-end de Planica. Pourtant, deux Scandinaves résistent encore et toujours… et sont quand même allées prendre des points en Slovénie sur le sprint. Pas la meilleure solution d’après leur entraîneur mais Heidi Weng et Ingvild Flugstad Østberg avaient la motivation et la forme requises pour s’y rendre. Elles ont d’ailleurs accédé aux finales. En paieront-elles le prix plus tard dans la saison ? Elle se disent en tout cas en pleine forme.
Des masques à oxygène en pleine course ?
Lors d’un stage à Val Senales, les Finlandais se sont entraînés avec des masques à oxygène reliés à des bombonnes accrochées dans le dos. Une pratique que la Suédoise Kalla avait qualifié de « masques de Dark Vador », comme le révèle le journal norvégien Dagbladet. Le fait que les Finlandais usent de cette technique en entraînement était déjà mal vu ,mais la possibilité que ce soit autorisé en compétition fait réagir grandement le monde du fond comme du biathlon. Comme Sarah Fussek, responsable antidopage de la FIS, l’explique au journal suédois Expressen, l’utilisation d’oxygène en entraînement comme en compétition n’est pas interdit ou considéré comme du dopage. La Finlande pourrait donc tout à fait utiliser ces masques.
Une situation qui étonne tous les experts norvégiens à commencer par ceux de Dagbladet qui pensaient à une blague, rappelant que cela ferait un écart certain entre ceux qui utilisent ce surplus d’oxygène et ceux qui ne l’utilisent pas, spécialement en altitude. Les experts NRK expliquent quant à eux que cela peut être assimilé à du dopage. « A deux pas de l’humanité » d’après le coach suédois. Sundby acquiesce d’ailleurs, affirmant qu’il veut que tout reste le plus naturel possible en ski de fond.
Un avis partagé par le biathlète Bjørndalen. Même s’il s’est longtemps battu pour pouvoir s’entraîner en altitude, il est fermement contre cette évolution et l’utilisation d’oxygène artificiel en compétition. Il espère d’ailleurs voir cette pratique définitivement interdite comme il le révèle à la NRK. Tarjei Bø, approuvant son coéquipier, va même jusqu’à dire qu’en autorisant ces masques, la FIS se détruit elle-même.
En tout cas, si l’Agence Mondiale Antidopage n’interdit pas l’utilisation d’oxygène artificiel, face aux protestations, la FIS a saisi l’AMA pour faire interdire ces masques. Cela devrait être un soulagement pour tous puisque, comme l’explique Bjørndalen, accepter cette méthode, ce serait trahir et détruire le ski.
Les sauteurs volent enfin vers l’or
Depuis 10 ans, les Norvégiens n’étaient pas repartis des mondiaux de vol à ski avec de l’or autour du cou, que ce soit en individuel ou par équipe. Si la première leur échappe toujours, ils ont enfin retrouvé les sommets en compétition par équipe ce dimanche. Une situation incompréhensible pour les Scandinaves qui ont pourtant de nombreux records en vol à ski, puisque les trois derniers records de distance sont ceux de Romøren, Evensen et Fannemel.
Alors pourquoi l’individuel des mondiaux de vol leur échappe-t-il ? Ce n’est pas la faute d’une équipe trop faible, puisque les hommes de Stöckl ont encore montré leur stabilité dans le rôle de têtes d’affiches ce week-end. L’entraîneur avoue donc à Dagbladet que d’autres, comme Peter Prevc, sont simplement meilleurs.
En tout cas, s’ils n’auront encore pas l’or individuel de vol, les sauteurs norvégiens peuvent toujours viser le cap des 300 mètres de vol en coupe du monde. Anders Jacobsen en est sûr, cette barre mythique sera un jour franchie. Il explique quand même qu’il faudra peut être attendre une quinzaine d’années avant de voir ce genre de performance. Quant à son ancien coéquipier, Johan Remen Evensen, il ne doute pas que cela soit faisable mais rappelle qu’il faut avant tout penser à la sécurité des athlètes, comme le rappelle le récent terrible accident de l’Autrichien Lukas Müller.
Qu’arrive-t-il aux biathlètes ?
Il y a 20 ans, Bjørndalen remportait sa première victoire. Ce week-end pourtant, c’était une toute autre symphonie que la légende du biathlon a joué lors de la mass-start, manquant une cible sur deux. « Un cauchemar » explique-t-il aux médias nationaux après avoir fini bon dernier, à plus de cinq minutes du vainqueur Lesser. Une mauvaise passe qui peut arriver à tout champion comme il le rappelle tout de même.
Pourtant, ce n’est pas le cas de Ole Einar Bjørndalen qui inquiète le plus les médias scandinaves, mais celui d’Emil Hegle Svendsen. En effet, s’il a emmené le relais à la victoire et a été le premier Norvégien sur la mass-start, VG comme NRK s’inquiètent de la forme de leur champion avant les Mondiaux de mars à domicile. Pourtant, Svendsen refuse de crier au loup, rappelant qu’il a très bien tiré et reste dans le haut du classement mondial.
Malgré tout, les médias s’affolent lorsqu’il se fait remplacer à la remise des prix après le relais masculin. Du jamais-vu pourtant salué par les experts NRK qui préfèrent que le biathlète se repose plutôt que fêter sa victoire. Ils rappellent d’ailleurs que le biathlon, comparable au saut, est une question de sensations et de timing : il faut être à 100% à un moment précis pour gagner. Reste à déterminer, pour eux, si Svendsen peut avoir ce timing parfait au moment des mondiaux d’Oslo.
Et ce n’est pas l’individuel de Ruhpolding qui a rassuré les Norvégiens sur la forme de leurs champions où même Stenersen, anciennement athlète norvégien qui a pris la nationalité suédoise, a fini devant ses anciens coéquipiers. De quoi faire réfléchir tout le staff des « rouges » sur ce qui se passe mal sur les compétitions et à l’entraînement et comment y remédier.
Johaug : pas plus loin que 2018 ?
Après la fin du Tour de Ski, Therese Johaug a avoué aux médias qu’elle ne savait pas si elle continuerait après les Jeux Olympiques 2018 à Pyeongchang. Si elle rêve d’obtenir l’or olympique en course individuelle, elle ne s’imagine pour autant pas continuer pendant encore une dizaine d’années. La fondeuse de 27 ans explique en effet que si elle aime actuellement ce qu’elle fait et est encore capable d’évoluer et de s’améliorer, cela ne pourra durer éternellement. Après les prochains Jeux, Johaug pourrait donc décider de se retirer du haut niveau et se consacrer à son entreprise de gants et sa nouvelle ligne de vêtements. Mais il n’est pas encore temps d’y penser, 2018 n’étant pas encore là et les victoires possibles pour la Norvégienne étant nombreuses devant elle.
Fin de carrière pour Rønning ?
Il n’avait pas été retenu dans l’équipe nationale pour cet hiver pour différentes raisons : son état physique, la densité de la concurrence… Mais Eldar Rønning ne se fait plus d’illusions : sa carrière est sur la fin. A 33 ans, celui qui a mené quatre relais mondiaux vers l’or sur quatre participations et a remporté 7 victoires en coupe du monde, dont le très spectaculaire 50 km d’Oslo en 2012, a la motivation nécessaire pour aller jusqu’en 2018 mais plus les ressources physiques.
Depuis la saison dernière, le fondeur est en effet souvent malade. Au printemps 2015, une inflammation de l’œsophage ralentit son entraînement et à Noël, sa forme en demi-teinte met un terme définitif à sa saison 2015/2016. Il confie à la NRK que tout se jouera ensuite au printemps prochain : si le test n’est pas bon et ne lui permet pas de continuer pour les deux saisons à venir, ce sera la fin de la carrière sportive de Rønning. Mais s’il travaille pour l’instant à SpareBank 1, banque norvégienne, il avoue ne pas baisser les bras et vouloir tout tenter pour revenir au plus haut niveau et prouver que même quand les statistiques ne sont pas en votre faveur et que votre carrière semble finie, rien n’est impossible.
Un petit Marius
Depuis presque un mois, Marit Bjørgen gardait le nom de son fils inconnu mais il a enfin été dévoilé ! Et c’est donc un petit Marius Bjørgen Lundberg qui devrait dans quelques années succéder à sa maman sur les pistes de fond. Comme le révèle VG, le choix du prénom ne fût pas aisé et c’est finalement l’envoi de nombreux cadeaux au jeune couple qui les a décidé. Ils ont en effet reçu beaucoup de pulls et autres vêtements dans le style « Marius » bien connu en Norvège grâce à la marque Dale of Norway.
Vigdis Yran Dale confie d’ailleurs qu’il est très heureux que son célèbre pull ait donné le nom du successeur de Marit Bjørgen. Et s’il ne suit les traces ni de sa mère ni de son père, le petit Marius pourra toujours faire comme son homonyme Marius Bjørgen Bergløff, auteur de livres d’aventures pour les enfants. Il affirme aussi avoir très bien vécu avec le prénom Marius qui a été très populaire dans les années 1990 en Norvège avant de connaître une baisse dans les statistiques, une baisse qui ne sera sûrement pas enrayée par le choix de Marit Bjørgen. En tout cas, bienvenue au petit Marius qui, dans trois ans, devrait déjà être sur des skis.