RUBRIQUE – Dans Vu de Norge, il y a des Norvégiens, un Autrichien, une amoureuse, un blessé… La planète nordique continue à tourner du côté d’Oslo.
Schlierenzauer choisit la Norvège
Gregor Schlierenzauer n’a pas connu les saisons les plus faciles de sa carrière ces dernières années. Blessé au genou en mars, il se remet peu à peu en vue du prochain hiver. Pas question pourtant de rester chez lui à se morfondre : l’Autrichien a décidé de partir en vacances en Norvège où il en a profité pour rejoindre ses adversaires sur la coupe du monde et donner de petits conseils à la relève scandinave.
En fait, Schlierenzauer aime tellement la Norvège qu’il pense à s’y installer pour retrouver sa motivation quelque peu perdue au cours des derniers hivers. Comme il l’explique au micro de la NRK, c’est à Oslo qu’il a commencé sa carrière il y a 10 ans, à Oslo qu’il a gagné sa première compétition… Et c’est là-bas qu’il se sent le mieux en ce moment, retrouvant la motivation auprès des enfants, celle-là même qu’il n’avait plus au contact des mêmes entraîneurs, des mêmes lieux de formations depuis 10 ans qu’il saute en équipe nationale. Des vacances salvatrices pour le Mozart d’Innsbruck qui a même pensé à ranger les skis de saut pour de bon…
Heureusement, il peut compter sur le soutien de ses nouveaux amis norvégiens, Phillip Sjøen le premier. Si Stöckl, entraîneur autrichien des Norvégiens, serait ravi et fier que son compatriote retrouve sa motivation en Scandinavie, Sjøen lui serait heureux de renvoyer l’ascenseur à Schlierenzauer qui l’avait soutenu lorsqu’il avait perdu le goût et l’amour du saut comme nous vous en parlions dans le numéro 84. Résultat, les deux jeunes sauteurs passent tout leur temps ensemble…
Une photo publiée par Gregor Schlierenzauer (@gregorschlierenzauer) le 3 Juil. 2016 à 9h00 PDT
Une photo publiée par Gregor Schlierenzauer (@gregorschlierenzauer) le 2 Juil. 2016 à 8h40 PDT
Une vidéo publiée par Gregor Schlierenzauer (@gregorschlierenzauer) le 28 Juin 2016 à 11h21 PDT
Daniel Andre Tande blessé…
Après Kenneth Gangnes et sa blessure au genou, c’est Daniel Andre Tande qui voit sa préparation mise en danger. Heureusement, ce n’est pas aussi grave que son compatriote puisqu’il souffre seulement d’une périostite tibiale.
Tande explique que ce n’est rien mais qu’il faut la surveiller car ça peut être le signe avant-coureur d’une fracture de fatigue. Le Norvégien doit donc faire attention à ne pas trop sauter mais, avec une semaine de vacances, tout devrait aller mieux. De toute façon, le sauteur n’est pas inquiet, expliquant qu’il souffre de périostite tibiale depuis ses 12 ans même si, cette fois, la douleur est plus grande qu’auparavant.
Alexander Stöckl, l’entraîneur national, déclare quant à lui que son athlète souffre d’inflammations dans les jambes peut-être provoquées par de trop longs sauts. Il faut donc seulement vérifier que ce n’est que ça et pas une fracture plus importante. Comme Tande, Stöckl n’est en revanche pas inquiet pour l’hiver du sauteur qui sera prêt pour la première compétition en novembre.
… Le reste de l’équipe en forme
Il y a deux ans, Rune Velta devenait champion du monde. L’hiver dernier, en revanche, n’a pas été du même genre. Le sauteur de 26 ans n’a pourtant pas abandonné le rêve de revenir parmi les meilleurs du monde et il semblerait qu’il avait raison puisque les résultats des premiers tests face au reste de l’équipe sont plus que bons. Velta est enfin sorti de sa spirale négative pour entrer dans une spirale positive. Une bonne nouvelle avant la remise en jeu de son titre lors des mondiaux de Lahti 2017.
De son côté, Phillip Sjøen profite de son regain de motivation. Le jeune homme de 20 ans prévoit donc d’être de retour sur le circuit coupe du monde dès novembre à Ruka après une saison complète loin des meilleurs mondiaux. Quant à ses objectifs de l’été, il préfère ne pas se concentrer dessus et juste s’entraîner du mieux possible tout en engrangeant un maximum de sauts en attendant les premières neiges.
Revenu grandi de son année loin des tremplins, Sjøen espère bien faire rapidement ses preuves avec en ligne de mire la nouvelle Tournée des 4 Tremplins norvégienne.
Østberg déjà concentrée sur ses objectifs
La préparation estivale est déjà bien entamée pour les fondeurs. Tous se concentrent sur leur spécialité sauf une irréductible norvégienne : Ingvild Flugstad Østberg. La numéro 2 mondiale avoue au micro du quotidien national Dagbladet qu’elle a décidé de ne pas choisir entre distance et sprint, classique et skating. Elle explique qu’elle préfère s’améliorer en tout et, pourquoi pas, devenir la meilleure en tout. Des espoirs pas si délirants après son hiver exceptionnel durant lequel elle a tenu la dragée haute à Therese Johaug.
Østberg elle-même n’a pas tout de suite réalisé à quel point elle avait accompli de grandes choses. « Mais ce n’est pas abracadabrant » d’après elle : un entraînement solide pendant plusieurs années, voilà son petit secret et elle compte bien continuer sur cette lancée avant les mondiaux 2017 où elle espère faire le plein de métal, spécialement un or individuel dont elle rêve depuis longtemps.
Johaug n’ira pas à Rio
Therese Johaug n’ira pas aux Jeux Olympiques de Rio cet été pour soutenir son petit ami Nils Jakob Hoff pratiquant l’aviron au plus haut niveau. La fondeuse explique au journal VG qu’elle aurait adoré y aller mais le camp d’entraînement à Lillehammer a lieu au même moment et le voyage jusqu’au Brésil est long.
Johaug rappelle aussi que, connaissant la vie d’athlète de haut niveau, elle sait que son compagnon n’aura pas beaucoup de temps pour elle à Rio. Néanmoins, elle aurait aimé vivre l’ambiance des Jeux d’été, elle qui ne connaît que ceux d’hiver. Et quand on l’interroge sur sa relation avec Nils Jakob Hoff, pour une fois, la Norvégienne accepte de répondre. Elle confie ainsi qu’ils partagent beaucoup leurs expériences, positives comme négatives, s’aidant mutuellement dans leurs carrières. En fait, Johaug s’est même mis à l’aviron pour améliorer ses performances sur les skis…