Johaug : la délivrance
« C’est tellement incroyable, c’est impossible à décrire ! se confie Therese Johaug à TV2. J’attends ce moment depuis huit ans et cette dernière semaine a été si incertaine. Je rêvais toutes les nuits que j’attrapais le coronavirus et que j’étais privée de cette opportunité. » Le soulagement de la fondeuse norvégienne est immense. Elle qui a tout remporté mais à qui l’or aux Jeux se refusait peut enfin le dire : elle est championne olympique !
Des larmes de soulagement et de joie coulent sur son visage dès la ligne d’arrivée passée. « Quel bonheur de savoir que j’ai enfin atteint mon rêve ! », continue-t-elle. Si elle n’aura pas le droit à une cérémonie des médailles taille XXL, la Norvégienne compte bien célébrer avec ses compatriotes. « Je veux aussi participer à d’autres courses alors je ne peux pas trop faire la fête », conclut-elle. Prochaine étape pour elle : le 10km classique jeudi.
Helene Marie Fossesholm, 18e à l’arrivée, a tenu à féliciter en public sa coéquipière : « elle le mérite vraiment et sa façon de gagner en dit long sur son talent », assure la jeune fondeuse.
La Slovène qui sauva la Norvège
Si vous étiez devant votre télévision pendant la course de biathlon, vous l’avez vu : Marte Olsbu Røiseland a mis du temps à tirer sa première balle au couché. En cause, un élément de visée, une partie du dioptre, qui était tombé de sa carabine et qu’elle a dû replacer. « Quand je me suis rendue sur la ligne de départ, mon physiothérapeute m’a dit que quelqu’un l’avait informé qu’il manquait un bout à ma carabine, j’ai vérifié et je n’ai rien vu, explique ainsi la biathlète au micro de la NRK. Et en arrivant au tir, j’ai vu ce petit élément sur mon tapis, ça ne m’était jamais arrivé ! Je n’ai jamais vu ça ! Et j’avais l’impression de visser, visser, visser et que ça prenait un temps incroyable ! »
Mais si cette partie du dioptre a pu se retrouver sur son tapis de tir, c’est grâce à l’équipe slovène ! La biathlète Polona Klemencic avait informé avant la course sa physiothérapeute, Ulla Hafner, qu’elle avait vu ce petit bout de carabine tomber. « Après avoir accompagné les athlètes, sur le chemin du retour, j’ai vu quelque chose de noir dans la neige, raconte Hafner. Je l’ai déterré et je l’ai aussitôt donné au staff norvégien. Je crois qu’après, il leur a fallu à peine deux minutes pour aller le donner à Røiseland. »
Patrick Oberegger, l’entraîneur de tir norvégien, a alors informé son athlète de ce qui l’attendait sur le tapis de tir. « Heureusement, elle est restée extrêmement calme, elle a très bien géré l’affaire », estime-t-il.
Sans moi, la Norvège n’aurait pas obtenu ce résultatUlla Hafner à la NRK
De son côté, même si la Slovénie a terminé dernière du relais, Ulla Hafner est ravie. « Je suis contente d’avoir pu aider et quelque chose me dit que sans moi, la Norvège n’aurait peut-être pas obtenu ce si bon résultat », sourit-elle.
Isolement en Chine : Riiber raconte
Testé positif au coronavirus à son arrivée à Pékin, Jarl Magnus Riiber a été emmené dans un hôtel à part pour être isolé des autres athlètes après une nuit au village olympique. « C’était surréaliste, raconte le combiné au quotidien VG. On m’a fait monter dans une ambulance aspergée au chlore, ils m’ont transporté comme si j’avais une maladie grave extrêmement infectieuse, tout le monde était vêtu de combinaison complète de protection… Et c’est pareil à l’hôtel, tout sent le chlore, on se croirait à la pisicine. »
Pas question, pour autant, de se laisser abattre. Le Norvégien travaille et s’entraîne, seul, dans sa chambre. « J’étais préparé, je voyais bien qu’il y avait du monde d’infecté, je savais que ça pouvait m’arriver, explique-t-il. J’aimerais qu’ils déplacent les Jeux, c’est sûr, mais c’est un peu tard », plaisante-t-il. Riiber confie avoir emmené un sac pour tenir 10 jours dans cet hôtel de quarantaine. Sans symptôme et avec des compétitions assez tard dans le programme, il peut encore espérer aller chercher une ou deux médailles.
Forfang et Tande testés négatifs
Toujours en Norvège, Johann Andre Forfang et Daniel Andre Tande attendent d’obtenir leurs 4 tests négatifs en 5 jours (dont 3 d’affilée) pour pouvoir peut-être rejoindre la Chine et les épreuves olympiques sur grand tremplin. « Je sais déjà que je n’irais pas sur petit tremplin et c’est difficile de garder le moral, avoue Forfang au micro de la NRK mardi. Cela fait 4 ans que je travaille pour être aux Jeux alors c’est dur. »
Idem pour Daniel Andre Tande, très embêté par les règles d’entrée en Chine. « Ces règles sont trop strictes, estime-t-il. Une fois qu’on a été infectés, on sait que pendant plusieurs mois on peut avoir des tests positifs alors qu’on n’est plus contagieux ! »
Plus gros enjeu encore : la Norvège n’a emmené que 3 sauteurs et pour le moment, elle ne peut pas participer à la compétition par équipes masculine !
Petite éclaircie, les deux sauteurs ont été testés négatifs dans la semaine même si Forfang a reçu un troisième test positif, tout proche du taux pour passer en négatif. « C’est ridicule d’en arriver là ! déclare-t-il à Dagbladet. J’ai refait un test le même jour en espérant que celui-ci serait négatif. »
En attendant, Tande et Forfang s’entraînent ensemble et espèrent se rendre ensemble aux Jeux la semaine prochaine, à temps pour la compétition par équipes du 14 février et défendre le titre norvégien remporté à Pyeongchang en 2018.
Objectif 32 médailles
Combien de médailles la Norvège pourrait-elle bien aller chercher ? Elle a déjà très bien lancé sa campagne olympique en remportant deux médailles d’or mais elle en espère bien plus.
« Nous nous sommes fixés un gros objectif dans une tactique de partir à l’attaque de ces Jeux, confie Tore Øvrebø, directeur sportif du comité olympique norvégien, à Dagbladet. Nous parions sur 32 médailles mais rien n’est joué, chaque médaille sera acquise au terme d’une belle bagarre contre les autres nations. » Un objectif plus élevé de deux médailles par rapport à il y a quatre ans. Pour rappel, cet objectif avait été dépassé : la Norvège avait ramené 39 médailles de Pyeongchang.
En nordique, le saut à ski pourrait ramener son lot de breloques avec les compétitions masculines et par équipes. En combiné nordique, sans Jarl Magnus Riiber, il restera encore plusieurs athlètes pour aller chercher les podiums. Quant au ski de fond et au biathlon, on ne présente plus les grands favoris, tant chez les femmes que chez les hommes. Le ski alpin et le snowboard pourraient aussi ramener des médailles si l’on en croit les experts norvégiens.
L’entreprise américaine de statistiques Gracenote, elle, va plus loin. Elle estime que la Norvège devrait ramener 44 médailles dont 28 rien qu’en biathlon et en ski de fond. C’est ce que révèle le quotidien VG qui met tout de même en garde : ces statistiques pourraient être faussées par le coronavirus.
Toujours selon Gracenote, le pays scandinave devrait repartir avec pas moins de 21 médailles d’or et Therese Johaug sera la reine de cette édition avec quatre titres, tout comme Johannes Thingnes Bø. Les deux Norvégiens, en tous cas, ont en déjà empoché chacun une médaille d’or aujourd’hui.
Et ailleurs ?
Le nordique a bien ouvert le compteur des médailles norvégiennes. Avec l’or de Therese Johaug et sur le relais mixte de biathlon, la Norvège comptabilise déjà pas moins de 2 médailles d’or et est la première nation du classement. Mais aujourd’hui, aucune autre discipline n’aura ramené de médaille : ni en patinage de vitesse, ni en ski bosses masculin.
Hors piste
Tiril Eckhoff est l’une des toutes premières athlètes à avoir débarqué au village olympique. Avec Marte Olsbu, elles ont en effet pris de l’avance sur leurs compatriotes et les autres équipes. Elles ont donc découvert les installations en avant-première. Embarquez avec la biathlète pour découvrir les coulisses du village !
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