Valnes tient bon
Si la Norvège a remporté le team sprint masculin, elle a dû affronter des équipes russe et finlandaise très en forme. Heureusement, ni Johannes Høsflot Klæbo ni Erik Valnes n’ont baissé les armes. Ce qui n’a pas été une mince affaire lors du dernier relais de Valnes. « Soudain, Bolshunov a tenté de me faire l’intérieur et il m’a presque skié dessus mais ça m’a encore plus motivé », explique-t-il à la NRK.
Et il a impressionné son coéquipier ! « Il a fait passer Bolshunov et Niskanen pour des amateurs alors qu’ils sont dans une forme olympique, c’était incroyable ! » réagit Klæbo. Le Norvégien était alors bien placé pour terminer le travail et aller prendre l’or. « Un chef d’œuvre, cette course », jugent les commentateurs. « C’était génial, sourit Valnes au micro de TV2. Briller ainsi aux Jeux, c’est très agréable. »
« Je suis content de l’avoir fait en équipe, nos coéquipiers étaient nombreux à venir nous encourager, on l’a fait pour tout le monde et ça fait du bien », affirme Klæbo de son côté. Le fondeur repart en effet avec des médailles individuelles mais celle par équipe a toujours un goût particulier, même pour une nation souvent accusée de ne pas toujours jouer le jeu.
Knotten ravie
Le relais de biathlon n’a pas été un long fleuve tranquille pour l’équipe norvégienne. D’abord, Ingrid Landmark Tandrevold a dû déclarer forfait après ses déboires sur la poursuite. Ensuite, Tiril Eckhoff manquait son tir debout, tremblant trop pour viser juste, fatiguée physiquement et mentalement.
Mais pour Karoline Knotten, même avec une quatrième place, c’est un rêve devenu une réalité. « Il y a 16 ans, en arrivant en section sportive, j’ai inscrit comme objectif sur mon mur les JO 2022, confie la biathlète à TV2. Quand j’ai été sélectionnée, j’étais ravie mais être ici en tant que réserviste, c’était en même temps assez difficile. »
C’est donc forcément un soulagement quand on l’appelle pour remplacer Tandrevold en première position du relais. « Et c’est encore meilleur de savoir que j’ai très bien performé, continue-t-elle. Je me suis inspirée de Vetle hier, je me suis occupée de ma course, de mon tir et ça a très bien fonctionné. »
Knotten a aussi une pensée pour sa coéquipière : « C’était elle qui méritait d’y aller et j’imagine sa déception, dit-elle. Je suis donc d’autant plus heureuse d’avoir pu bien courir pour lui faire honneur. » Et ses compatriotes sont très fières d’elle : « Elle a dû prendre la relève d’Ingrid au pied levé et faire ce qu’elle a fait dans ces conditions, c’est incroyable ! affirme ainsi Marte Olsbu Røiseland. Elle aurait mérité d’avoir une médaille. »
Le fond féminin en danger ?
Oui, les filles n’ont pas eu de médaille sur le relais. Oui, elles n’en ont pas non plus obtenu sur le team sprint à cause d’un malencontreux bris de bâton qui faisait perdre de précieuses secondes à Tiril Udnes Weng. Mais méritent-elles d’être lynchées par leur propre équipe ?
« C’était un cauchemar aujourd’hui, cela fait deux fois que je plombe le relais et je m’en veux énormément », réagit à chaud Weng au micro de TV2. « On a fait du mieux qu’on pouvait et c’est tout ce qu’on peut demander », juge Maiken Caspersen Falla, venue en soutien à sa coéquipière.
Mais les critiques pleuvent depuis quelques jours, particulièrement sur l’équipe féminine. Espen Bjervig, directeur du fond norvégien, dit lui même que rien ne va plus, que les filles ne sont pas assez performantes et qu’il faut peut-être s’inquiéter de l’avenir. Peut-être une réalité mais de leur côté, les athlètes ont l’impression que la confiance est rompue. On leur a promis monts et merveilles et finalement, à la première défaillance, on les descend dans les médias.
« J’aurais aimé que certaines déclarations, venues de notre direction, ne soient pas faites, déclare Falla au micro de la NRK. Je crois que notre équipe mérite mieux, mérite plus de confiance. Nous sommes une équipe soudée, on se soutient les unes les autres et on a toutes énormément travaillé, on a fait ce qu’on a pu. Il faudrait aussi voir que si notre plan n’a pas fonctionné, c’est qu’il faut en changer et ce n’est pas la responsabilité des athlètes. »
Du côté des journalistes, on estime que Falla a raison. « Quand elle parle, il faut l’écouter car elle ne le fait pas souvent, dit ainsi Torgeir Bjørn. Le staff devrait se remettre en question, écouter les propositions plutôt que de sortir les griffes. »
Martin Johnsrud Sundby, retraité depuis peu, pense aussi que la direction du ski de fond a très mal géré la communication ces dernières semaines. « Des polémiques arrivent souvent pendant de grands championnats mais là, c’est le chaos, estime Sundby dans les colonnes de Dagbladet. Espen Bjervig aurait pu se montrer ouvert en interview mais il prend tout mal et il réagit à chaud, il aurait mieux valu faire le dos rond, expliquer plus calmement ce qui s’est passé et ne pas remettre en cause les athlètes. »
Les experts pensent d’ailleurs que c’est tout le système national du ski de fond qui doit être remis en cause… Et entre autres le manque de coach femmes pour entraîner l’équipe féminine et mieux comprendre certains enjeux ou problèmes que rencontrent les athlètes.
Et ailleurs ?
Seul le team sprint masculin ramène une médaille en nordique aujourd’hui. Heureusement, Erik Valnes et Johannes Høsflot Klæbo peuvent compter sur Sebastian Foss-Solevaag en ski alpin qui prend le bronze en slalom.
Pas de médaille, en revanche, pour le patinage de vitesse ou le ski acrobatique.
La Norvège a donc aujourd’hui 28 médailles dont 13 en or.
Hors piste
Les Jeux olympiques de Jarl Magnus Riiber auront été très courts. Isolé à cause du coronavirus, il a d’abord manqué la compétition sur petit tremplin. Sur grand tremplin, il a extrêmement bien sauté mais a eu une course de fond difficile. Il a finalement été décidé de le mettre au repos et de ne pas le faire participer au par équipes demain. Il va donc vite rentrer en Norvège, retrouver sa famille et du calme.
« Nous avons fait un bilan de santé et il n’a pas de séquelles liées à son infection au coronavirus, affirme Ivar Stuan, directeur sportif du combiné, à Dagbladet. C’est mentalement que ça ne fonctionne pas, la course a été très dure pour lui, l’isolement aussi. C’est donc normal qu’il veuille rentrer. »
Et la Norvège n’ira pas sur le par équipes avec moins d’ambition. « Nous pouvons viser l’or », assure Stuan. Avec un doublé hier, le contraire serait étonnant. « Quant à Jarl, j’espère qu’il reviendra vite », conclut-il. Riiber se bat en effet encore pour le gros globe de cristal et pour prendre le record de 47 victoires d’Hannu Manninen.
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