Les Norvégiens critiqués dans l’aire d’arrivée
Cas contact étroit de Jarl Magnus Riiber, Johannes Thingnes Bø a pour ordre de se tenir à l’écart de ses coéquipiers. Difficile lorsque l’on gagne l’or sur le relais mixte. L’IBU a demandé l’autorisation au CIO pour que les Norvégiens aillent célébrer dans l’aire d’arrivée tant que le dernier relayeur portait un masque et maintenait une distance de deux mètres avec les autres. Mais les biathlètes n’ont pu retenir leur joie et n’ont pas respecté toutes les consignes. Ils se sont aussitôt fait fustiger par leurs détracteurs.
« J’ai été testé deux fois négatif ces deux derniers jours, je leur ai dit qu’il fallait maintenir la distance entre nous mais ce n’est pas facile lorsqu’on est assailli par l’émotion, se justifie Johannes Thingnes Bø auprès du quotidien Dagbladet. Mais il y a toujours des personnes qui critiqueront, c’est comme ça. » Tarjei Bø, lui, rappelle qu’ils ont attendu qu’il porte un masque pour se jeter sur lui. « C’était instinctif, je voulais me jeter sur mon frère quand il a passé la ligne d’arrivée pour célébrer ensemble mais j’ai attendu et on a d’abord danser autour de lui », rappelle-t-il.
Finalement, sur le podium, Johannes Thingnes Bø a tenu à prouver qu’il restait bien éloigné de ses coéquipiers, se mettant vite à l’écart après les photos, portant bien son masque.
Idem dans l’aire d’arrivée du skiathlon féminin : les athlètes se sont congratulées en se serrant dans les bras, sans forcément porter de masque. « Très franchement, ils ne peuvent pas attendre la fin des Jeux pour se faire des câlins ? s’agace Petter Northug Jr au micro de TV2. Personnellement, je me serais contenté de poignées de main, en gardant les gants. Là, ils ne font pas assez attention et ils risquent de tomber malade, c’est imprudent. »
Røthe parle de son abandon
Après avoir parcouru à peine un tiers du skiathlon, Sjur Røthe déchaussait les skis et rentrait au village olympique. « C’est vraiment ennuyeux de remercier ainsi ceux qui ont travaillé 24h/24 pour préparer nos skis, notre course, admet le fondeur au micro de TV2. Mes skis étaient parfaits, ils ne l’avaient pas été autant depuis très longtemps. C’est donc à 100% ma faute. J’ai senti que je n’étais pas bien dès le début de la course, j’ai essayé de tenir, de m’adapter mais j’en étais incapable. »
Très déçu, Røthe n’imaginait pas se sentir aussi mal physiquement. « C’est comme si je n’étais plus qu’un fantôme lorsque j’arrive sur les Jeux olympiques, raconte-t-il à la NRK. J’ai sacrifié tant de choses pour en arriver là, j’ai tellement travaillé. C’est très décevant. » En 2014, à Sochi, déjà sur le skiathlon, il n’avait pas réussi à montrer son meilleur niveau, terminant 19e. Une malédiction qui semble donc continuer pour le Norvégien.
Et la pilule est d’autant plus difficile à passer pour les admirateurs du ski de fond norvégien lorsque l’on sait qu’Emil Iversen a été évincé de la sélection du skiathlon pour que Røthe n’aille pas au bout de la course… En paiera-t-il le prix en n’étant plus aligné sur les autres courses ?
Johaug face à ses vieux démons
En remportant sa première médaille d’or olympique individuelle hier, Therese Johaug a réalisé le rêve de sa vie. Pourtant, certains n’oublient pas qu’elle aurait pu le réaliser il y a quatre ans… Si elle n’avait pas été suspendue pour dopage. Le journal britannique The Guardian s’en est bien assuré.
« La première médaille d’or de Pékin va à Therese Johaug, condamnée pour dopage », titre le quotidien. « Tout espoir que la controverse sur les Jeux de Pékin s’évapore après le début des épreuves et l’attribution des premières médailles vient de disparaître tandis que le premier titre est allé à une athlète condamnée pour dopage », lit-on dans l’article.
Une accusation sans appel qui fait suite à l’affaire du baume à lèvres en 2016. A l’époque, pour traiter un coup de soleil sur ses lèvres, Therese Johaug a utilisé une crème qui contenait un produit dopant interdit : le clostébol. Si elle affirme n’avoir pas vu l’avertissement sur le paquet, le TAS (Tribunal Arbitral du Sport) a jugé qu’elle était coupable et l’a condamnée à 18 mois sans compétition, lui faisant manquer les derniers JO.
« Franchement, se concentrer seulement là-dessus quand on voit le travail qu’elle a accompli pour en arriver là, c’est une honte, estime Maiken Caspersen Falla au micro de TV2. Et je ne suis certainement pas la seule à le penser. Continuer d’en parler, c’est n’importe quoi lorsqu’on connaît les détails. Heureusement, Therese y est habituée et je crois qu’elle n’y fait plus attention. » La fondeuse est aussi soutenue par Tiril Udnes Weng qui estime que l’affaire devrait être oubliée. « Et puis, malheureusement, il y en a toujours qui préfèrent tirer les gens vers le bas, continue-t-elle. Mais nous ne les laisserons pas faire. »
Johaug l’avait d’ailleurs annoncé aux médias avant le skiathlon : elle ne voulait penser qu’à l’avenir et plus aux derniers JO qu’elle avait manqué. Les Norvégiens sont là pour l’y aider, se concentrant sur ses exploits plus que ses affaires passées.
Et ailleurs ?
Les Jeux sont bel et bien lancés ! Il y avait pas moins de 7 épreuves à médailles aujourd’hui dont seulement 2 en ski nordique. Si le ski alpin aurait pu amener des breloques à la Norvège en descente, l’épreuve a été finalement reportée à demain. En luge (simple masculin), en snowboard (slopestyle féminin) et en ski de bosses féminin, pas de médaille non plus aujourd’hui. En revanche, en patinage de vitesse, Hallgeir Engebraathen remporte le bronze à 22 ans.
La Norvège a donc pour le moment deux médailles d’or et une en bronze, la plaçant toujours première nation.
Hors piste
Connaissez-vous Filip Fjeld Andersen ? Le biathlète a été emmené à Pékin en tant qu’athlète de réserve. Il a donc tout son temps pour partager son expérience avec ses fans. Sur Tiktok, il met donc en scène sa vie au village olympique avec humour.
Dernièrement, il a publié toutes les petites choses assez étranges qu’on y retrouve : de l’eau non potable au robinet, les conditions très strictes face au coronavirus, les contrôles à l’entrée du village ou encore le spot favori de tous les athlètes pour les photos.
@filip_the_reserve Could easily made a part two of this one🤷🏽♂️ #beijing2022 #covid #china #olympics @olympics ♬ Che La Luna – Louis Prima
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