Klæbo en or, les filles à terre
Hier, les sprints de ski de fond n’ont pas eu le même résultat pour tous les Norvégiens. Si Johannes Høsflot Klæbo a pris son deuxième titre olympique individuel dans la discipline, aucune Norvégienne n’a atteint la finale.
Pourtant, même pour l’homme en or du jour, la journée a été difficile. « J’ai eu une très mauvaise expérience dimanche alors les deux jours suivants ont été compliqués, révèle-t-il à TV2. Ca a été très exigeant. » Erik Valnes, son coéquipier, a tenu à confirmer les propos de Klæbo : « Il a tellement de pression, ce qu’il fait est incroyable dans ces conditions », assure-t-il. Spécialement quand on a mis sa vie entière entre parenthèses pendant deux ans pour en arriver là. « On se dit que ça valait le coup mais je suis pressé de pouvoir rentrer chez moi », confie le fondeur.
Félicité par tous, le Norvégien s’est dit heureux de porter des lunettes pour que l’on ne voit pas trop son émotion au micro de TV2. « Sa course était incroyable, il était vraiment déterminé et il a joué sa main à la perfection, commente Petter Northug Jr à qui on l’a si souvent comparé. Désormais, il peut aller plus sereinement sur les autres courses. »
L’ancien fondeur ne dira sûrement pas la même chose des sprinteuses, en revanche. « J’aurais voulu faire mieux, admet Maiken Caspersen Falla à la NRK. Mais quand je vois ma saison, je suis déjà satisfaite d’avoir fait de mon mieux. » Ses coéquipières, elles, sont bien plus déçues. Si Mathilde Myhrvold et Tiril Udnes Weng ne se sont pas étendues sur leurs performances, Lotta Udnes Weng, elle, s’est confiée sur son quart de finale. « J’ai tendance à faire des choses stupides quand je sens que je ne suis pas au mieux de ma forme », explique-t-elle à TV2.
Elle fait ainsi référence à l’incident qui a coûté la qualification à la Finlandaise Jasmi Joensuu après sa chute, gênée par Lotta Udnes Weng. « Elle m’a dit d’aller me faire voir dans l’aire d’arrivée, confie la Norvégienne. Je me suis aussitôt excusée et je comprends qu’elle n’ait pas envie de me parler tout de suite même si j’espère qu’on pourra redevenir amie. » La Finlandaise, elle, a dit quelques minutes plus tard qu’elle pardonnait évidemment à son adversaire et qu’elle était désolée de s’être emportée. Elles auront peut-être de nouveau l’occasion de s’expliquer sur la piste lors du team sprint.
Graabak au septième ciel
Auteur d’une belle remontée sur la course de fond, Jørgen Graabak a pris l’argent sur la compétition de combiné nordique ce midi. Sa première médaille sur petit tremplin après l’or qu’il avait obtenu sur grand tremplin à Sochi en 2014. « C’est énorme ! Je suis fier, heureux et vraiment ému, se confie-t-il à la NRK. J’ai tout de suite pensé à ma famille, restée à la maison, à ma fiancée, Ida, qui est vraiment très enceinte… J’espère qu’ils sont heureux. »
Pour les commentateurs de la chaîne, ça ne fait aucun doute ! « Il a fait une course parfaite, Vinzenz Geiger était juste plus fort », explique Jann Post. La médaille de Graabak vient aussi clore une semaine difficile depuis l’annonce du test positif de Jarl Magnus Riiber. « C’est le chaos depuis que nous sommes arrivés, je suis content de l’avoir fait pour l’équipe, dit le combiné. Cela nous permet d’oublier cette dernière semaine et on espère que Jarl sera avec nous sur les prochaines compétitions. »
Graabak confie aussi qu’il est pressé de revoir ses proches dont il est éloigné depuis le Nouvel An. « J’espère vraiment être là pour les derniers jours avant la naissance, conclut-il au micro de TV2. J’ai dû faire des sacrifices, je suis heureux que ça ait porté ses fruits. »
Le relais féminin inquiète
Le relais féminin est à l’agonie. Avec l’absence d’Heidi Weng et d’Anne-Kjersti Kalvå, la Norvège se retrouve sans deux de ses relayeuses. Ragnhild Haga aurait pu prendre la relève de Kalvå mais son résultat en skiathlon n’est pas du meilleur augure. Il faut dire qu’à part Therese Johaug, pour le moment, aucune Norvégienne n’a brillé à Pékin. Dès lors, qui aligner ? « Il sera difficile de défendre la médaille d’or », estime l’expert TV2 Petter Skinstad.
Il a même été envisagé de faire appel à Tiril Eckhoff. « Ce serait génial mais ça n’arrivera jamais, disait la biathlète à TV2 avant que la rumeur ne soit confirmée. Les fondeurs n’aiment pas tellement que les biathlètes marchent sur leur plate-bandes… » Une idée rejetée par Therese Johaug : « c’est un mythe qui circule parmi eux mais c’est faux, évidemment, dit-elle. Nous ne les méprisons pas et même, je les admire. En revanche, on ne peut pas nous comparer, nous ne skions pas avec de lourdes carabines, ils sont donc incroyablement rapides quand on prend en compte ce paramètre. »
Un fait qui n’a pas échappé aux coachs du fond. Car Ole Morten Iversen et Espen Bjervig l’ont finalement admis : ils y ont pensé mais l’idée a été rejeté car ils ont besoin en particulier d’une relayeuse en classique.
Pour les experts NRK, il serait logique de voir aligner Therese Johaug, Helene Marie Fossesholm, Ragnhild Haga et Tiril Udnes Weng. Mais dans quel ordre ? Qui pour commencer ? Qui pour passer la ligne d’arrivée ? Pour Johaug, pas question de baisser les bras.
« Oui, certains de nos meilleurs espoirs de médailles sont restés à la maison et notre équipe est bien plus performante que ce qu’elle a montré pour le moment », conclut la fondeuse au micro de TV2.
Et ailleurs ?
Si le snowboard cross féminin, le patinage de vitesse, la luge en double masculin ou le slalom féminin n’ont pas amené de médaille aujourd’hui, la Norvège a remporté un nouveau titre : le premier en Big air masculin grâce à Birk Ruud. Un moment historique, particulièrement pour le jeune homme qui a perdu son père d’un cancer il y a à peine 10 mois. C’est à lui qu’il a évidemment dédié cet or olympique.
« Ce qu’il fait après ce qu’il a traversé, c’est énorme, je suis très émue par son succès, a réagit Tiril Eckhoff au micro de la NRK. Il est très inspirant. » Birk Ruud replace ainsi la Norvège en deuxième position du tableau des médailles.
Hors piste
Elena Välbe est la présidente du ski de fond russe. Après avoir remporté quatre médailles en ski de fond, elle avait toutes les raisons de se réjouir. Et les médias norvégiens de vouloir l’interviewer. Mais elle a refusé net l’offre de la NRK de répondre à ses questions. « Vous parlez trop mal de Bolshunov », s’est-elle contentée de dire au micro de la chaîne.
Développant son propos sans laisser l’occasion à la NRK de l’interroger, elle continue : « Nous évitons de vous rappeler que Therese Johaug ou Martin Johnsrud Sundby ont eux aussi été suspendus pour dopage alors pourquoi sous-entendre qu’Alexander Bolshunov n’est pas propre ? Vous nous interrogez toujours avec des arrières-pensées, pour nous prendre à défaut », estime-t-elle.
Il faut dire que les médias et l’équipe russe ont très mal pris les propos du commentateur NRK Jan Petter Saltvedt. Le Norvégien a déclaré que la Russie ne devrait toujours pas être autorisée à concourir aux Jeux olympiques. « Ils essaient de couvrir l’échec de leur équipe sur le skiathlon en s’en prenant aux autres », commente Elena Välbe. Saltvedt, lui, a affirmé qu’il ne s’en prenait qu’au CIO et qu’il n’a jamais soupçonné Bolshunov de dopage.
Mais le mal est fait : les Russes ne répondront plus aux Norvégiens. « Je déclare un boycott des médias norvégiens tant qu’ils ne se seront pas excusés publiquement », aurait dit Välbe, d’après VG. Le commentateur du biathlon russe, lui, a décidé de ne pas suivre l’avis de sa compatriote, estimant que les Norvégiens ont toujours été corrects avec eux.
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