Débâcle norvégienne
On s’y attendait mais on espérait toujours un miracle... Qui n’est pas arrivé. Le relais féminin norvégien a terminé hors du podium et n’a pu défendre son titre acquis à Pyeongchang. Mal engagée en raison de l’absence d’Heidi Weng et Anne-Kjersti Kalvå, la sélection a été d’autant plus difficile qu’hormis Therese Johaug, personne n’a brillé pour le moment dans l’équipe féminine.
Finalement, c’est Tiril Udnes Weng, Therese Johaug, Helene Marie Fossesholm et Ragnhild Haga qui ont été choisies pour aller chercher la médaille. Mais tout s’est compliqué dès le premier relais lorsque Tiril Udnes Weng a chuté. « Je ne sais même pas quoi dire, c’est nul, c’est tout, je ne serais jamais tombée seule, réagit la fondeuse au micro de TV2. Mais je ne suis pas en colère, elle s’est excusée juste après, elle était triste et elle en a pâti autant que moi. »
« Elle », c’est la Lettonne Patricija Eiduka. Bien placée dans le groupe de tête, elle passe sans le vouloir sur les skis de la Norvégienne et chute avec elle. « Je suis désolée », dit la Lettonne aux médias norvégiens. « On sait que ça peut arriver dans les relais, je suis contente qu’elle soit venue me parler après notre relais », conclut Weng.
Mais le mal était fait : la Norvège est loin, très loin. Les efforts de Therese Johaug ne suffisent pas. Même une Helene Marie Fossesholm héroïque sur le premier relais en skate ne suffit pas. Ragnhild Haga n’y pourra rien non plus : c’est la 5e place à l’arrivée. « On a toutes fait de notre mieux aujourd’hui et on ne peut pas nous en demander plus, commente Therese Johaug devant les caméras de TV2. Helene, surtout, a été fantastique ! Elle nous a ramené dans la lutte à la médaille. » « Oui, elle a livré une course en or ! », ajoute Tiril Udnes Weng.
Humble, Helene Marie Fossesholm demande aux médias d’être clément. « Nous avons tout donner et nous pouvons en être heureux surtout que la concurrence était rude », rappelle-t-elle. Néanmoins, il faut bien l’avouer, c’est toute une nation qui est déçue aujourd’hui : le fond féminin norvégien est-il en danger comme certains le rabâchent ?
Le rêve des frères Bø
Avec un début d’hiver plutôt compliqué, peu de personnes imaginaient que Johannes Thingnes Bø irait prendre trois médailles en trois courses aux Jeux. Et pourtant le Norvégien est là et sur le sprint, il est en or. « Je sais qu’on ne me voyait pas là mais la seule façon de répondre, c’est par les résultats, confie le biathlète au quotidien VG. Prendre l’or, ça prouve que je suis performant, mes Jeux sont pour le moment un vrai succès. Mes objectifs sont déjà atteints, je peux relâcher la pression et m’amuser. » Et aller prendre de nouvelles médailles ? Pourquoi pas !
Et pour ne rien gâcher, il partage ce podium avec son frère aîné, Tarjei. « Je suis incroyablement heureux pour lui », sourit le cadet. « C’est énorme ! confirme Tarjei Bø à VG. On aurait pu écrire un livre que l’on n’aurait jamais imaginé ce scénario. On l’avait déjà fait en coupe du monde mais le faire aux Jeux… Je n’imaginais même pas y participer il y a peu alors réussir cet exploit, c’est grandiose. »
Salués par leurs coéquipiers, l’équipe norvégienne rayonne. « Ce qu’ils ont, cette fraternité, c’est incroyable et unique, ça adoucit presque ma propre déception », déclare Vetle Sjåstad Christiansen. « Ce qu’ils ont fait est fou, bravo à eux, ajoute Sturla Holm Lægreid. Je suis vraiment ravi, ils m’ont toujours aidé, ils le méritent. »
En Norvège, à Stryn, la famille Bø fait la fête et célèbre ses deux champions. « Pour être honnête, je suis plus heureuse pour Tarjei que pour Johannes car je sais que cette médaille de bronze vaut de l’or », confie la mère des champions à VG. « J’ai vu à quel point ils étaient heureux pour nous, ça fait plaisir, dit Tarjei Bø, ému. Je sens qu’ils sont satisfaits que j’ai pu accomplir mon rêve de prendre une médaille individuelle. J’ai hâte de rentrer célébrer avec notre famille, c’est encore mieux de le partager avec mon frère. »
L’Irlandais qui battait les Norvégiens
Thomas Maloney Westgård skie sous les couleurs irlandaises. Mais le fondeur est en fait norvégien ! Jamais sélectionné dans son pays d’origine, l’athlète s’était tourné il y a plusieurs années vers les origines de sa mère irlandaise. Il est le seul représentant du pays anglophone dans la discipline au plus haut niveau et s’entraîne en Norvège. Et hier, il a brillé sur les pistes de Zhangjiakou.
Arrivé 14e, il réalise un très beau 15km classique et s’adjuge même le droit de terminer devant Erik Valnes, athlète de l’équipe nationale norvégienne. « Ma course était absolument fantastique ! réagit Maloney Westgård au micro de TV2. C’est sûrement l’une de mes meilleures performances. »
L’irlando-norvégien ne le cache pas : il avait coché cette course de longue date et son parcours olympique n’a pas été des plus simples. Il ne profite en effet pas d’une grande structure ou d’une équipe le tirant vers le haut car il s’entraîne souvent seul. « J’ai eu une saison difficile cet hiver et je pense que j’aurais été encore mieux si les Jeux avaient été l’an prochain mais je ne dis pas non à un tel résultat », continue-t-il. Prochain objectif : se mesurer au 50km samedi prochain. Et finir de nouveau devant les Norvégiens engagés ?
Et ailleurs ?
En ce deuxième samedi olympique, des épreuves de snowboard cross par équipes mixte, de patinage de vitesse masculin et de skeleton féminin avaient lieu en plus des épreuves nordiques de fond, biathlon et saut.
Malheureusement, la Norvège devra à nouveau se contenter de l’or de Johannes Thingnes Bø et de Marius Lindvik. A mi-parcours, la Norvège comptabilise donc 17 médailles soit pile la moitié de ce qu’elle espère avec son objectif annoncé de 32 médailles !
Hors piste
De retour devant les caméras de la chaîne TV2, Petter Northug Jr est un consultant de choix pour les Jeux olympiques. Mais il reste aussi un grand enfant malicieux. Accompagné de Marius Skjelbæk, il teste donc différents sports, olympiques ou non. Il s’est ainsi essayé au patinage artistique (avec plus ou moins de grâce) et a fait du ski de vitesse sur le tremplin d’Holmenkollen, atteignant les 79 km/h sur ses skis de fond. Il a ensuite réitéré l’exploit mais cette fois sur une piste de ski, atteignant les 92 km/h ! A ne pas reproduire chez soi…
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1 Commentaire(s)
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Juliette
13/02/2022 à 0 h 17 min
j’aime beaucoup voir les freres Boe gagner ensemble, ce sont des athletes bosseurs, sympathiques et qui ne rechignent jamais quand ils ne gagnent pas …. a mediter cote Francais ( et Francaises ). ceci dit Bravo a Quentin ! et ce serait top que Simon reedite son bon debut de saison, un gars au bon esprit .