Au sommaire de Vu de Trondheim #10
Combiné nordique : l’erreur de Jørgen Graabak
Après le concours de saut du combiné nordique par équipe, la Norvège était largement en tête. Une vraie aubaine à domicile pour l’équipe qui espérait bien prendre l’or… Jusqu’à ce que la sentence tombe : Jørgen Graabak est disqualifié pour fixations non conformes et son saut est retiré du total de point de la Norvège, la plaçant au 5e rang.
« C’était censé être une journée de rêve et soudain, c’était un cauchemar, confie Graabak à TV2. Il faudra qu’on revoie tout pour s’assurer que ça n’arrive plus jamais. » L’ancien sauteur et désormais coach du saut du combiné, Tom Hilde, explique : « Nous avons testé de nombreux skis et sélectionné une paire, nous n’avons pas fait attention aux fixations qui étaient anciennes et n’étaient pas parfaitement symétriques, c’est notre erreur mais en réalité, cette asymétrie n’offre aucun avantage », dit-il à la NRK.
Mais pour le directeur du combiné norvégien, Ivar Stuan, la raison serait toute autre. Oui, il y a bien une asymétrie de quelques millimètres mais la FIS s’en prendrait surtout à lui par ce biais après ses déclarations sur les soucis avec les contrôleurs de combinaison. « J’ai cette impression qu’ils en ont après moi, qu’ils veulent me punir pour ce que j’ai dit par le biais des athlètes, révèle-t-il à Dagbladet. Peut-être que je ferais mieux de me retirer, de démissionner, j’y pense réellement lors de jours comme celui-ci. »
« Nous n’avons rien ni contre lui, ni contre les athlètes norvégiens, promet Lasse Ottesen, directeur de course du combiné nordique à la FIS. J’espère qu’il réfléchira bien à sa démission ou non, il a fait beaucoup de bien au combiné norvégien et international, nous serions désolés de le perdre. »
« Tout le monde doit digérer ce qui s’est passé aujourd’hui, tempère Jarl Magnus Riiber. Ce n’est vraiment pas amusant, ça nous a fait beaucoup de mal mais nous avons fourni une course qui aurait dû valoir de l’or, c’est déjà mieux que rien. »
Ski de fond : le 50 km sauvé
C’était l’une des grosses inquiétudes sur le 50 km masculin : que des militants écologistes viennent perturber la course. Les organisateurs, très inquiets, étaient démunis. Une délégation d’athlètes a donc souhaité rencontrer lundi les militants. Après de longues discussions, ils sont parvenus semble-t-il à les convaincre d’annuler les actions prévues.
« Nous avons pu leur expliquer que nous étions de nombreux athlètes à nous soucier du climat et que nous voulions plutôt travailler avec eux que contre eux », explique James Clugnet à la NRK. Avec Julia Kern, Gus Schumacher et Björn Sandström, il se sont mis d’accord avec les écologistes pour profiter de leur médiatisation pour faire passer des messages pour la planète et contre la présence de sponsors liés à l’industrie pétrolière à Trondheim.
L’accord va même plus loin : athlètes et militants réfléchissent en effet à présenter un texte à la FIS pour instaurer de nouvelles règles concernant les sponsors afin que la fédération de ski devienne « la championne d’un avenir durable pour les sports d’hiver », comme le relaie la chaîne TV2.
17 athlètes ont déjà signé la pétition pour soutenir ce nouvel accord mais pour le moment, aucun norvégien n’a souhaité y apposer son nom. « Nous espérons que certains d’entre eux soutiendront notre cause dans les prochains jours », réagit l’association People Against Fossil Power [le peuple contre les énergies fossiles].
En bref
- Seront alignés sur le 50 km masculin : le champion en titre Pål Golberg, le quintuple champion de ces Mondiaux Johannes Høsflot Klæbo, Harald Østberg Amundsen, Martin Løwstrøm Nyenget et Simen Hegstad Krüger malgré l’incident qu’il a connu sur le 10 km.
- Participeront au 50 km féminin : Therese Johaug, Astrid Øyre Slind, Heidi Weng et Nora Sanness.
- Johannes Høsflot Klæbo n’a pas pu s’en empêcher. Hier soir, lors de la cérémonie des médailles du relais masculin, le quintuple champion de Trondheim a profité de son temps de micro pour envoyer une pique à ses concurrents suédois : « Nous avons réfléchi dans la voiture à quoi dire et nous en sommes arrivés à la conclusion que nous devrions chanter l’hymne suédois car on ne l’a pas encore entendu en ski de fond masculin mais malheureusement on ne sait pas le chanter alors on ne l’entendra finalement pas », a-t-il plaisanté. Un coup bas pour les Suédois, pas vraiment ravis. « Ils n’ont même pas eu le courage de le faire », raille William Poromaa. « On verra s’ils osent ça à Falun », ajoute Edvin Anger pour Dagbladet.
- Après avoir été disqualifiée lors de la compétition sur petit tremplin pour combinaison non-conforme, Ingvild Midtskogen a eu la malchance d’être de nouveau disqualifiée lors de la compétition sur grand tremplin. « C’est très gênant, j’en suis triste mais je ne peux plus rien y faire », commente la sauteuse au micro de la NRK.
- Semaine compliquée pour Heidi Weng qui a révélé qu’elle ne fermait presque pas l’oeil de la nuit, détestant dormir ailleurs que chez elle. Un souci pour être compétitive en journée…
- L’objectif des 220 000 billets vendus a été atteint hier. « Nous sommes ravis d’avoir atteint et même dépassé cet objectif », commentent les organisateurs.
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