Au sommaire de Vu de Trondheim #4
Ski de fond : la déception de Jan Thomas Jenssen
Avant même la course du skiathlon masculin, Jan Thomas Jenssen avait les larmes aux yeux. « Ce sera un jour dont je me souviendrai toute ma vie, affirmait-il à la NRK. Je suis déjà ému, c’est pour dire… J’en rêve depuis tout petit de participer à ces Mondiaux à domicile, depuis que j’ai vu Petter Northug Jr à Sapporo en 2007. »
Alors forcément, quand le Norvégien termine à la 4e place après avoir perdu à la photo finish, la sentence est lourde, la médaille en chocolat semble insurmontable. En larmes devant les caméras de la NRK, Jenssen arrive à peine à formuler une réponse. « Je me souviendrai de ce jour toute ma vie, j’aurais dû être sur le podium, j’étais si proche, regrette-t-il. Néanmoins je suis très fier de ma course, fier d’avoir pu participer à une course ici pour les Mondiaux, j’ai tellement de chance d’avoir été sélectionné. »
Car le fondeur le sait : c’était peut-être sa seule chance, il ne prendra peut-être pas part à une autre compétition à Trondheim, l’équipe norvégienne étant très dense. « J’ai tout donné pendant la course, je ne me souviens pas de grand chose mais juste que j’ai donné tout ce que j’avais mais il y avait trois Norvégiens meilleurs que moi aujourd’hui, continue-t-il pour TV2. Je donnerai n’importe quoi pour échanger ma place avec la leur. »
« Il méritait vraiment cette médaille, je sais à quel point il a travaillé pour, je lui souhaite d’en obtenir une avant la fin des Mondiaux, nous sommes très amis et nous nous entraînons souvent ensemble, j’imagine comme il doit être déçu », confie Harald Østberg Amundsen, médaillé de bronze pour quelques centimètres devant Jenssen.
Après une telle performance, Jan Thomas Jenssen pourra peut-être espérer une place sur le relais, le 10 km ou le 50 km même si les places semblent plus que limitées.
Saut à ski : aucun regret pour Johann Andre Forfang
La fin de saison dernière a été très agitée pour les sauteurs à ski norvégiens. Ils avaient en effet demandé à Alexander Stöckl, alors leur entraîneur principal, de ne plus venir avec eux sur les compétitions. En fait, ils ne voulaient plus travailler avec lui, estimant qu’il était temps de changer d’entraîneur.
Johann Andre Forfang, porte-parole des athlètes, avait alors subi une vague de harcèlement sur les réseaux sociaux. Difficile à vivre pour le Norvégien qui a ensuite appris à Noël cet hiver que son père souffrait d’un cancer. Pourtant, tout cela semble l’avoir motivé. Il est de nouveau au plus haut niveau, parmi les premiers mondiaux.
« Il s’est passé beaucoup de choses, c’est sûr mais j’ai l’impression que moi et même toute l’équipe, nous en sommes sortis plus forts, affirme Forfang au micro de la NRK avant le premier concours individuel. Quand je vois où nous en sommes aujourd’hui, quand je vois que je peux me battre pour l’or, je me dis que ça en valait la peine. »
A lui, aujourd’hui, de montrer que toutes ces difficultés ont été surmontées et qu’il en a en effet tiré le meilleur en allant chercher une médaille à Trondheim.
Combiné nordique : les athlètes surpris par l’affluence
Les athlètes de combiné nordique sont malheureusement habitués au fait de ne pas avoir grand monde au tremplin ou le long des pistes lorsque leurs compétitions tombent après celles des fondeurs. Quel ne fût donc pas leur étonnement de voir un stade plein pour le relais mixte puis pour la compétition masculine sur petit tremplin !
« Je pensais que la pluie aurait dissuadé les plus courageux, explique Jarl Magnus Riiber, déjà double médaillé d’or à Trondheim, au micro de TV2. Je ne m’attendais vraiment pas à ça, je n’ai jamais rien vu de tel. »
Sa coéquipière, Gyda Westvold Hansen est tout à fait du même avis : « Quand je me suis assise sur la barre d’élan et que j’ai entendu la foule scander mon nom, j’en ai eu des frissons, avoue-t-elle. Quand je me suis posée, c’était une ambiance incroyable. »
Une vraie ambiance de fête pour les combinés qui reçoivent enfin l’attention qu’ils méritent, surtout que les Norvégiens pourraient bien glaner une grande quantité de médailles à domicile.
En bref
- Malgré les pluies torentielles attendues à Trondheim, les spectateurs ne sont pas dissuadés de venir. Des files d’attente gigantesques envahissent le centre-ville devant les arrêts de bus pour aller au stade et la journée d’hier était totalement sold out.
- Magnus Brevig, entraîneur-chef de l’équipe de saut à ski masculine norvégienne, devrait prolonger son contrat. Embauché en fin d’hiver dernier après la fin de contrat brutale d’Alexander Stöckl, il n’avait signé que pour un an mais la fédération veut déjà prolonger son contrat, peu importe les résultats aux Mondiaux. « Les athlètes aussi veulent continuer avec lui, nous avons bon espoir qu’il accepte vite », commente Jan-Erik Aalbu, directeur sportif du saut, dans les colonnes de Dagbladet.
- « J’attendais depuis si longtemps une médaille d’or sur la distance, c’est presque plus important pour moi que l’or sur le sprint », souffle un Johannes Høsflot Klæbo ému à la NRK après sa victoire sur le skiathlon. En larmes à l’arrivée, le fondeur admet avoir réalisé un rêve en remportant son premier titre en distance à domicile.
- Jarl Magnus Riiber a un nouvel objectif avant de prendre sa retraite. Bien sûr, il ne compte pas s’arrêter à deux médailles d’or à Trondheim mais après la compétition à Oslo, le Norvégien irait bien en Slovénie, plus précisément à Planica. « Je dois vérifier que mon dos et mes genoux sont en assez bon état mais j’aimerais essayer le vol à ski là-bas », confie-t-il à VG. Le combiné a d’ailleurs un record personnel de saut à 240m, de quoi faire des envieux parmi les sauteurs spéciaux.
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