Au sommaire de Vu de Trondheim #7
Ski de fond : l’argent d’Erik Valnes comme une délivrance
Blessé au dos juste avant le sprint, Erik Valnes avait dû renoncer à le courir alors qu’il était l’un des favoris pour prendre une médaille. A peine remis, le Norvégien a été aligné sur le 10 km classique… où il a pris la médaille d’argent.
Une médaille signe de délivrance alors que les experts doutaient de sa sélection. « Pour être honnête, je m’intéresse peu à ce qui se dit dans les studios de la NRK, dit-il. Ce qui m’intéressait surtout c’était de voir si j’étais capable de revenir après avoir vécu plusieurs jours d’incertitude, c’est très excitant de voir ce que j’ai pu produire malgré l’adversité. »
Car Martin Johnsrud Sundby, ancien fondeur et désormais expert NRK, n’a pas hésité à commenter la sélection de Valnes sur le 10 km, arguant que c’était peut-être un choix dangereux alors qu’il n’avait pas pu réellement faire d’entraînement depuis ces douleurs au dos avant le sprint. « J’admets qu’il était difficile il y a quelques jours de croire que je serais au départ aujourd’hui mais je suis fier d’y être arrivé », reconnaît-il après la course au micro de la NRK.
« C’est comme si j’avais gagné l’or, confie Valnes à TV2. Ce n’était pas un parcours qui me convenait parfaitement, je n’aurais pas pu gagner une seule seconde alors je suis extrêmement fier de cette deuxième place. »
Le fondeur pourra espérer prendre une nouvelle médaille sur le sprint par équipes où il sera associé à Johannes Høsflot Klæbo.
Saut à ski : le nouveau sponsor des Norvégiens
Le saut à ski norvégien est dans la tourmente depuis plusieurs hivers concernant ses finances. Ils manquent de sponsors et quelques soucis médiatiques n’ont pas aidé à redorer leur image malgré de bons résultats.
Mais à force d’un travail acharné, ils viennent de signer un nouvel accord avec Adidas. A partir du 1e mai 2025, la marque équipera les équipes norvégiennes grâce à un contrat sur plusieurs années.
« Nous voulons d’abord féliciter les sauteurs qui ont remporté l’or sur le par équipes féminin et sur le petit tremplin masculin », a commencé le PDG d’Adidas Norvège, Bjørn Gulden, en conférence de presse couverte par la NTB. L’équipementier s’est dit heureux de conclure cet accord. « Nous avons hâte de participer à leurs succès futurs, continue Gulden. Nous voulons avec eux soutenir les athlètes d’aujourd’hui et inspirer ceux de demain. J’espère que nous allons accomplir de belles choses, en particulier aux prochains Jeux olympiques 2026. »
« Nos athlètes auront accès à un équipement de grande qualité pour leur permettre de réussir au mieux, c’est un contrat très positif pour nous et c’est la marque que j’espérais le plus voir nous accompagner », commente quant à lui Jan-Erik Aalbu, directeur sportif du saut norvégien.
Combiné nordique : Gyda Westvold Hansen a-t-elle tué le combiné nordique féminin ?
Si Gyda Westvold Hansen a remporté deux médailles en individuel (dont une en or) ainsi que celle sur le mixte en combiné nordique à Trondheim, elle n’a pas connu une saison aussi facile que les précédentes. Elle qui a déjà remporté 14 victoires consécutives en Coupe du monde n’avait en effet pas gagné depuis février 2024 avant son succès dimanche.
« En fait, la période la plus difficile ça a été celle où j’enchaînais les victoires, confie-t-elle au quotidien VG. Je ressentais tellement de pression, j’étais si concentrée sur le fait que j’allais être battue que ça a finalement été une délivrance de l’être. »
La Norvégienne explique en effet que tout le monde autour d’elle ne parlait que de ça : quand serait-elle vaincue et renversée de son trône ? Ils ne se concentraient alors plus du tout sur ce qu’elle réalisait au tremplin ou sur les pistes de ski de fond. « C’était un peu désagréable, avoue-t-elle. Il y avait beaucoup de commentaires négatifs comme quoi j’avais ruiné le combiné nordique féminin, que ma domination était mauvaise pour le sport, que je n’étais intéressée par l’arrivée du combiné féminin aux Jeux que pour prendre une nouvelle médaille alors que ce n’est évidemment pas du tout pour cette raison », dit Hansen.
Elle a d’ailleurs de nouveau demandé à la FIS et au CIO d’étudier l’arrivée du combiné nordique féminin aux Jeux olympiques quand elle a pu s’exprimer au micro de la cérémonie de remise des médailles à Trondheim.
« Ce jour là a été magnifique, continue la Norvégienne. Je me suis tellement battue pour remonter tout en haut du podium et je dois remercie Ida [Marie Hagen] pour cela, elle m’a mis un bon coup de pied aux fesses et m’a forcée à de nouveau me dépasser, à trouver comment m’améliorer. »
Un avis partagé par sa coéquipière : « On se motive mutuellement et si je ne gagne pas, j’espère toujours que ce sera Gyda parce qu’au moins, la victoire reste en Norvège », sourit Ida Marie Hagen.
En bref
- Les quatre Norvégiens engagés sur le prologue du sprint en para ski de fond se sont qualifiés pour les demi-finales aujourd’hui.
- Sont choisis pour le sprint par équipes en Norvège : Johannes Høsflot Klæbo et Erik Valnes sans surprise chez les hommes ainsi que Kristine Stavas Skistad et Lotta Udnes Weng. Objectif simple pour les deux équipes : remporter une médaille.
- Chacun ses manies et habitudes : celle de Therese Johaug à la fin d’une course, peu importe le résultat est de prendre son téléphone et d’appeler son frère Karstein. « J’appelle aussi parfois mon mari Nils [Jakob Hoff], j’ai besoin de tout leur raconter, la joie comme la frustration », explique-t-elle à la NRK.
- Les blessures au genou ont émaillé l’hiver du saut à ski, particulièrement chez les Norvégiens. De quoi inquiéter les experts et les équipes. Les potentielles coupables ? Des fixations au niveau des skis qui appuieraient trop au moment de l’atterrissage sur les genoux. « Ou bien le fait qu’avec les restrictions sur les combinaisons, on doive aller plus vite sur l’élan et du coup l’atterrissage est plus violent », juge Anna Odine Strøm au micro de la NRK. En tous cas, peu importe la raison, les athlètes demandent à la FIS de se pencher sur la question pour adapter les règles en conséquence.
- Simen Hegstad Krüger révèle qu’il souffre de fibrillation cardiaque après avoir eu un petit souci sur le 10 km. « Ca allait en début de course et soudain je me suis senti mal, explique-t-il. J’ai déjà eu des épisodes de fibrillation cardiaque en entraînement mais jamais en compétition. Je pense que c’est ce qui m’est arrivé aujourd’hui. » Son coéquipier, Erik Valnes, qui en souffre aussi commente : « C’est horrible que ça lui soit arrivé aujourd’hui mais on ne peut rien y faire. »
- Nouvelle difficulté pour les farteurs : de la neige est tombée en abondance à Trondheim, s’ajoutant à la pluie déjà présente depuis ce week-end. Glace, neige fondue, pluie, rien ne sera épargné à ces Mondiaux, les équipes ont donc dû redoubler de savoir-faire.
- Après le début de la guerre Suède-Norvège, les Suédois ont dû se rendre à l’évidence : ils ont beau faire de leur mieux, ils n’étaient pas au niveau des Norvégiens et encore moins de Johannes Høsflot Klæbo. « C’est le meilleur fondeur qu’on ait jamais vu », reconnaît Calle Halfvarsson pour Dagbladet après la course.
- « Ca valait le coup de vivre loin de tous ceux que j’aime, toutes ces victoires sont folles et très émouvantes mais j’ai l’impression de ne pas en profiter tellement, ça va tellement vite », commente Johannes Høsflot Klæbo au micro de la NRK après sa troisième médaille d’or en trois courses.
Les cinq dernières infos
- Rollerski : tout le programme de la coupe du monde de Madona, support des Mondiaux juniors
- Rollerski | « Une première longue distance à proprement parler en France » : co-organisateur, Thomas Joly présente la HautDoubsLoppet, course de ski-roues prévue le 27 juillet à Oye-et-Pallet
- Biathlon | « Forcément, c’est un petit peu intimidant » : Voldiya Galmace-Paulin raconte à Nordic Magazine ses débuts en équipe de France dans les pas des stars du groupe A
- Jeux de Milan/Cortina 2026 : le design des médailles olympiques et paralympiques dévoilé
- Biathlon : en stage dans la station de Bessans ces derniers jours, Lisa Vittozzi a apprécié son passage en Savoie
