Au sommaire de Vu de Norge #8
Ski de fond : l’épopée fantastique de Johannes Høsflot Klæbo et Erik Valnes
« Encore toi ? » plaisante le roi Harald V en voyant débarquer les médaillés d’or du team sprint masculin. « Je me sens bien ici », lui répond un Johannes Høsflot Klæbo tout sourire. Il faut dire que c’est la quatrième fois en autant de jours de compétition que le fondeur rencontre son souverain après avoir remporté un titre de champion du monde.
Une nouvelle médaille d’or remportée avec la manière et avec son compatriote Erik Valnes. « Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire tout au long du dernier tour », révèle Klæbo à la NRK. « C’était puissant ce rugissement du public quand on sort du tunnel, c’était incroyable », ajoute Valnes. « C’était fantastique », approuve le roi de Norvège.
Une victoire grandement due à Erik Valnes qui a fait une course magnifique, s’échappant totalement lors de son dernier relais. « Ce qu’il a fait est exceptionnel », commente Martin Johnsrud Sundby qui doutait pourtant de lui avant le 10 km.
Quant au désormais quadruple médaillé d’or de Trondheim, il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Il reste deux courses, on fera les comptes à la fin, dit-Klæbo. Je voudrais que cette semaine dure éternellement. »
Combiné nordique : Jarl Magnus Riiber abandonnerait bien le compact
Jarl Magnus Riiber a remporté la toute première épreuve de compact individuel aux Mondiaux le week-end dernier. Mais si sa course s’est soldée par de l’or, le Norvégien n’est pas pour autant fan de l’exercice.
« On n’est pas récompensé pour ce qu’on produit au tremplin », estime-t-il dans des propos rapportés par la NRK. En effet, les écarts en ski de fond ne sont plus déterminés par le nombre de points d’écart après l’épreuve de saut à ski mais seulement par la position, chaque athlète gagnant six secondes sur son poursuivant, peu importe que l’écart soit de 0.1 point ou de 10.
Riiber aimerait donc voir cet exercice disparaître des Mondiaux à l’avenir. Il est pourtant celui que l’on doit blâmer, disent les médias norvégiens : « C’est vrai que si je n’avais pas autant dominé en saut parfois, ça n’existerait peut-être pas », admet le champion.
Para ski de fond : l’or pour Vilde Nilsen
La première médaille d’or féminine du para ski de fond aux Championnats du monde de ski nordique sera à tout jamais norvégienne. « Je crois que l’enfant que j’étais n’aurais jamais pu imaginer qu’un jour elle aurait le même statut que Marit Bjørgen », confie Vilde Nilsen à la NRK après sa victoire.
« Je n’ai presque pas les mots pour exprimer ce que ça signifie pour moi, continue-t-elle. J’ai travaillé si dur et je n’avais pas l’impression d’être la plus en forme aujourd’hui mais la foule m’a portée. » Arrivée avec 0.2 seconde d’avance sur sa concurrente, Nilsen affirme que c’est le soutien des spectateurs qui lui a permis de gagner cette toute petite marge qui lui a offert l’or.
« C’est un rêve devenu réalité, c’est incroyable d’être la toute première de l’histoire à avoir ce titre, sourit la Norvégienne. Notre sport a fait un pas dans la bonne direction en termes d’inclusion, j’espère que ça aura de bons effets sur la suite du para ski de fond. »
En bref
- Trondheim ne connaîtra donc pas des Mondiaux calmes du côté de la météo. Après la pluie, les inondations, la grêle et la neige, c’est au tour du vent de rejoindre la partie. Des vents forts sont attendus aujourd’hui dans le nord de la Norvège et pourraient donc venir perturber les épreuves de saut à ski et de combiné nordique de ce jeudi.
- « Un fiasco », « une honte », Kristine Ståvas Skistad et Lotta Udnes Weng n’y sont pas allées de main morte pour parler de leur performance sur le team sprint où elles ont terminé à une décevante 7e place.
- Johan Remen Evensen, après ses déclarations chocs sur l’avenir du saut à ski norvégien, n’a pas hésité à remettre les Polonais à leur place. Ceux-ci se plaignaient de la combinaison de Karl Geiger, prétendument trop grande. « Ils n’ont qu’à aller se plaindre à la FIS ou travailler eux-même sur leurs combinaisons plutôt que d’embêter l’Allemagne qui a su trouver les bonnes ficelles pour produire de supers équipements », dit-il à Dagbladet. Il argue aussi que la bosse visible à l’entrejambe de Geiger tient seulement au fait que les combinaisons de saut sont cousues à l’envers. « On a un peu les fesses devant finalement, le but est d’être aérodynamique, pas esthétique d’où le fait qu’on ait l’impression que sa combinaison soit trop grande », termine Evensen.
- Après ses soucis de fibrillation cardiaque, les experts TV2 estiment que Simen Hegstad Krüger ne devrait pas être aligné sur le relais et le 50 km, surtout qu’il n’a pas non plus brillé lors du skiathlon. Krüger, réaliste, admet qu’il ne courra sûrement pas le relais mais il espère toujours être sélectionné pour le 50 km samedi. Les experts, eux, lui préfèreraient Jan Thomas Jenssen qui était passé si proche de la médaille lors du skiathlon.
- Il y a finalement une chose qui ne fonctionne pas aux Mondiaux : l’aire installée en ville pour permettre aux spectateurs de goûter à des produits locaux et de se rassasier en allant ou en revenant des compétitions. « Il n’y a personne », racontent les vendeurs à Dagbladet. Les stands ont même été fermés dimanche et lundi, à cause de la pluie et faute de monde. Les organisateurs ont donc décidé d’installer des braseros, des lumières et de quoi donner envie à la foule, en route pour la remise des médailles, de s’arrêter.
- Petter Northug Jr n’est peut-être pas sur les pistes de Trondheim mais l’ancien fondeur et désormais expert TV2 ne chôme pas aux Mondiaux. Sponsorisé depuis peu par Burger King, il a fait une apparition dans le restaurant de Trondheim pour un évènement tourné autour des Mondiaux.
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