Au programme de Vu de Trondheim #9
Un vent perturbateur sur le grand tremplin
La pluie, les organisateurs de Trondheim pouvaient la gérer. La neige aussi. En revanche, l’alerte aux vents violents les a poussé dans leur derniers retranchements. Si aucune infrastructure n’avait été trop gravement endommagée (seules quelques barrières ou toilettes de chantier s’étaient envolées), décision avait tout de même été prise de ne pas ouvrir les pistes de ski de fond trop tôt, d’enlever quelques grands écrans et de reporter la plupart des épreuves.
Premier touché : le combiné nordique. Les épreuves n’ont pas pu se tenir hier. « Nous espérons les replacer », confiait Lasse Ottesen à la NRK avant d’annoncer qu’elles auraient bien lieu ce vendredi, le lendemain de la date prévue.
« C’est frustrant, on a l’impression qu’en attendant 15 minutes de plus on aurait pu sauter », juge Jarl Magnus Riiber au micro de TV2. « C’est vrai qu’ils auraient pu lancer les combiné plus tard, quitte à avoir une compétition de saut en même temps qu’une course de ski de fond », estime Ivar Stuan, directeur sportif du combiné nordique norvégien.
Deuxième touché : les spectateurs du ski de fond. « Nous dirigeons d’abord tout le monde vers le tremplin, les pistes ouvriront mais peu de temps avant la course, expliquent les organisateurs à Dagbladet. Nous devons d’abord sécuriser tout le stade avant de laisser pénétrer le public. » D’où un décalage du relais masculin de ski de fond.
Des journalistes ont donc enquêté et ils ont révélé à Dagbladet que ces cinq derniers jours ont été parmi les plus mauvais dans la ville depuis 126 ans ! « Ca n’a jamais été aussi humide depuis plus d’un siècle », admet un chercheur à l’institut météorologique norvégien. « Les organisateurs s’en sortent extrêmement bien étant donné les conditions », salut tout de même Ivar Stuan.
Trondheim har de fem siste døgnene opplevd den våteste perioden i mars på 126 år!! Sverresborg har fra 1. til 5. mars fått 113,2 mm nedbør. I 1899 ble det målt 128,3 mm fra 13. til 17. mars. 🌧️☔️@Meteorologene @Veir_Geir @SiriWiberg @met_samuelsen @adresseavisen @AvisaNidaros pic.twitter.com/egmWQAwfsx— Torsten Hanssen (@VaerTorsten) March 5, 2025
Combiné nordique : Jørgen Graabak continuera-t-il l’hiver prochain ?
Jørgen Graabak espère prendre au moins une médaille sur ces Mondiaux pour partir sur une note positive. Car oui, ces championnats à domicile seront les derniers du Norvégien. « Je sais que ce sont mes derniers Mondiaux, confie-t-il à Dagbladet. En revanche je ne sais pas encore si j’arrête totalement à la fin de l’hiver ou si je décide de continuer pour les Jeux olympiques. »
Le combiné admet qu’il y aura de nombreux facteurs à prendre en compte. Et l’obtention ou non d’une médaille chez lui pourrait bien peser dans la balance après une saison compliquée émaillée d’un bras cassé, d’une épaule blessée et de côtes cassées. « Mais ça me motive, je vois bien que je ne devrais pas forcément être en très bonne forme vu ce qui m’est arrivé mais pourtant j’y arrive, continue Graabak. Ce serait assez excitant d’imaginer continuer encore un an sans blessure pour voir si je peux faire encore mieux. »
Mais, comme pour son compatriote Jarl Magnus Riiber, l’éloignement avec sa famille pèse aussi dans la balance. « J’ai un enfant de trois ans, un autre qui arrive au printemps et il faut donc bien s’organiser si je veux continuer mais je suis persuadée que ma femme y arrivera sans problème si nous décidons ensemble de le faire », conclut Graabak.
En bref
- Robert Johansson, écarté du par équipe sur grand tremplin en saut à ski, pourra défendre ses chances sur l’individuel dès la qualification demain. Il a en effet été sélectionné pour représenter la Norvège avec Marius Lindvik, Johann Andre Forfang et Kristoffer Eriksen Sundal.
- Pour le relais de ski de fond féminin, Heidi Weng prendra le premier relais classique avant de passer le témoin à Astrid Øyre Slind. Therese Johaug prendra le troisième relais (le premier en skating) et ce sera à Kristin Austgulen Fosnæs d’assurer le dernier relais. « C’est une énorme pression pour elle, ils la lancent dans la gueule du loup pour ses premiers Mondiaux », estime Martin Johnsrud Sundby, expert pour la NRK.
- Ivar Stuan, directeur du combiné nordique norvégien, termine son contrat le 30 avril. Si rien ne lui a encore été proposé, il espère vivement être reconduit et prolonger son travail avec les équipes norvégiennes.
- Médaillé d’or mercredi sur le mixte, Johann Andre Forfang a pu serrer son père dans ses bras, venu pour l’occasion malgré sa maladie. « C’était incroyable de pouvoir le voir, il m’a beaucoup manqué », confie le Norvégien à la NRK. « C’était le paradis de le voir sur le haut du podium et de pouvoir être là », dit son père.
- « Honte sur la Norvège » titrent des médias étrangers. La raison ? Les spectateurs ont déserté le stade de ski de fond après la défaite de Therese Johaug sur le 10 km. Pas très fair play… « On peut peut-être les comprendre vu la météo pourrie que nous avons », commente Marius Lindvik pour Dagbladet alors que lui aussi est monté sur le podium devant un stade vide le même jour.
- Espen Bjørnstad, sélectionné seulement comme remplaçant de l’équipe de combiné nordique norvégienne, a annoncé qu’il arrêtait le combiné pour essayer d’intégrer l’équipe de saut spécial. « Il a un très grand potentiel de saut, j’espère qu’il atteindra ce nouvel objectif », lui souhaite Ivar Stuan, interrogé par la NRK.
- Si du côté du ski de fond masculin, la Norvège domine la Suède, c’est l’inverse chez les filles. « Nous en sommes à 4-0, c’est pas mal du tout, sourit Maja Dahlqvist après le team sprint au micro de TV2. Les Norvégiennes ont fait de leur mieux, elles peuvent être satisfaites d’elles-mêmes, nous étions juste mieux préparées », ajoute-t-elle.
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