William Poromaa : le futur du ski de fond suédois
William Poromaa fait partie des révélations du circuit ski de fond de l’hiver 2020/2021. Le Suédois de 20 ans a terminé 4e du classement du meilleur jeune à seulement vingt ans. Il est désormais considéré comme le grand espoir dans son pays pour les années à venir.
Nordic Magazine est parti à la découverte d’un jeune skieur en quête de lumière, des rêves pleins la tête.
- William Poromaa, quelle est votre analyse sur votre toute première saison dans l’élite du ski de fond mondial ? Êtes-vous content de vos débuts ? Espériez-vous mieux ?
Je suis très satisfait du déroulement de cette saison. Les choses se sont bien passées au fur et à mesure de l’hiver. Je ne savais pas, au départ, si j’allais pouvoir être à mon meilleur niveau. Mais je me suis senti fort dès le début, même à Ruka. Puis les choses se sont enchainées et je me sentais de mieux en mieux. À Oberstdorf, j’ai pu donner mon meilleur et j’en suis vraiment très heureux.
Je suis presque dépassé par tout ce qui est arrivé. Tout s’est mieux passé que ce que j’espérais au début de l’hiver.
- Comment était l’ambiance sur le circuit ?
C’était très bien ! Mes coéquipiers et les gars des autres pays sont très sympas. C’est un super sentiment de se retrouver dans ce circuit, c’était fun.
- Vous n’étiez pas inquiets par rapport au coronavirus ?
C’était un peu comme les montagnes russes. Il y a eu des hauts et des bas. Parfois tu sens que c’est dur de se concentrer uniquement sur la course. Mais si je devais faire un bilan global, je dirais que la FIS a fait un très bon travail et, si l’on regarde en arrière, on voit qu’il n’y a pas eu beaucoup d’incidents avec le virus, donc c’est vraiment très bien.
« La pression me permets de garder les pieds sur terre »William Poromaa sur les espoirs des fans suédois placés en lui
- Vous avez émergé comme le grand espoir du ski de fond suédois dès le début de l’hiver. Était-ce que cela a généré de la pression chez vous ?
Au début de la saison, j’étais très nerveux. je ne savais pas comment les choses allaient se dérouler. Mais l’été et l’automne, j’étais fort et je me sentais bien. J’ai ensuite fait de bonnes courses sur la neige et j’ai obtenu deux bons résultats à Bruksvallarna. C’était de belles courses où j’étais fort. J’ai donc pu aller à Ruka et j’en étais très satisfait.
- La pression n’a donc aucun effet sur vous ?
Non, je ne crois pas. La pression me permet de garder les pieds sur terre. Ça m’aide à faire encore mieux en compétition.
- Pour rester dans votre pays, la Suède, de l’extérieur, on ne sent pas de véritable leader avec notamment un Calle Halfvarsson qui éprouve beaucoup de difficultés à retrouver son niveau. À l’intérieur, voyez-vous un leader pour le groupe Suède ? Vous ou Jens Burman, peut-être ?
Tous les deux, on aime tout donner pour que l’équipe soit meilleure. Nous faisons tout ce que nous pouvons et faisons en sorte que les autres fondeurs de l’équipe prennent le même wagon et fassent leur meilleur pour réussir aussi de belles courses. En ce sens, je ne crois pas que l’on ait besoin de leader. On doit juste montrer que l’on fait de bonnes choses et que tous les gars sentent que l’on est sur la bonne voie.
- Vous prenez du galon au fur et à mesure. Selon vous, quels sont les axes que vous devez travailler pour devenir encore meilleur ?
Je dois faire à peu près ce que j’ai fait lors de ma dernière préparation. Je dois travailler sur mes capacités à encaisser, ma force dans les derniers instants de course et aussi le sprint.
- La saison prochaine sera un hiver olympique. Qu’attendez-vous spécifiquement de ce prochain exercice ?
J’espère que l’on va continuer sur notre lancée. Nous sommes de plus en plus forts et chaque course a été meilleure que celle d’avant. J’ai beaucoup appris cette année et j’entends bien mettre en action tout ce que j’ai pu engranger.
- Et vous devez bien avoir une idée bien précise en tête, un objectif pour Pékin 2022 ?
Oui, bien sûr. Mais je n’ai pas vraiment de but précis, je ne sais pas où je serai. Mais mon objectif principal la saison prochaine sera évidemment les Jeux olympiques de Pékin et j’espère simplement que je pourrais bien performer.
Je suis content pour la France qui mérite cette médailleWilliam Poromaa sur le relais des Mondiaux d’Oberstdorf
- Et ce sera aussi l’occasion pour vous de prendre votre revanche sur le relais après votre 4e place à Oberstdorf…
Les Français étaient très forts à Obertsdorf. Bien sûr que nous voudrons prendre notre revanche. Mais avant cela, il faut travailler dur. La suite, on verra.
- Que vous a-t-il manqué face à Jules Lapierre dans ce dernier tour du relais d’Oberstdorf ?
Jules était très fort. C’est un très bon skieur. Je savais que j’étais plus rapide que lui dans une dernière ligne droite. Mais il avait quelques mètres d’avance, il était plus fort que moi. Je suis content pour la France qui mérite cette médaille.
Parfois, avec Hugo Lapalus, c’est serré entre nous.William Poromaa
- Cette année, l’un de vos rivaux pour le dossard vert était le Français Hugo Lapalus – lui aussi avec la moustache. Il a même remporté le titre mondial de l’individuel à Vuokatti où vous terminez quatrième. Quelle est votre relation avec le mousquetaire de la Clusaz ?
Hugo a fait une superbe saison. Nous n’avons pas beaucoup parlé ensemble, mais il a fait de belles courses. Parfois, cela a été serré entre nous, mais il a vraiment été bons.
- Il remporte d’ailleurs le classement de meilleur jeune. Était-ce quelque chose que vous visiez ?
Non, pas vraiment. Nous n’avons pas été à Davos et sur le Tour de Ski, cela ne s’est pas forcément bien passé. J’ai su très vite que je n’allais pas avoir beaucoup de chances de gagner ce dossard vert. Mais évidemment, au début, je sentais que si nous faisions toute la coupe du monde, cela aurait pu être possible.
- Vous faites partie de cette génération qui fera le ski de fond de demain. Comment voyez-vous l’évolution de votre sport dans les années à venir alors que certaines personnes parlent, par exemple, de supprimer le style classique ?
Je ne sais pas… je n’aime pas l’idée de supprimer la technique classique. Cela fait partie du ski. Si l’on regarde sur des courses plus longues, on voit quelques révolutions comme la double poussée. Je pense que cela doit se développer.
- Vous avez décidé en fin de saison de vous rendre sur le circuit Visma Ski Classics au sein du Team Radge Eiendom à l’occasion de la Vålådalsrennet. Pourquoi ce choix ?
Je connais quelques fondeurs dans l’équipe. J’aime beaucoup tester de nouvelles choses et j’ai toujours voulu tenter de longues classiques. C’était un super moment. J’ai saisi l’opportunité, j’ai testé et je voulais encore courir avant la fin de l’hiver.
- Les Français ne vous connaissent pas encore beaucoup. Que pouvez-vous nous dire sur vous ? Qu’est-ce qui vous inspire le plus ?
Je suis un gars qui habite en Suède, qui s’entraîne beaucoup mais qui s’amuse aussi énormément en même temps. J’aime beaucoup pêcher et jouer au golf. J’ai de grands rêves : je veux vraiment devenir le meilleur skieur de la planète et être au sommet du classement un jour. Je crois en moi et j’espère qu’un jour, cela marchera comme je l’espère.
- D’ailleurs, vous êtes en couple avec l’une des meilleures fondeuses du monde : Frida Karlsson. Est-ce que, dans votre relation, il y a une émulation autour de votre sport qui vous pousse à aller plus haut l’un et l’autre ?
On aime tous les deux s’entraîner. On le fait parfois ensemble mais souvent c’est avec l’équipe. Il faut faire attention à tout, à la nourriture par exemple, mais c’est comme ça quand vous voulez être au sommet. Du moins, c’est comme cela que ça se passe quand vous êtes avec quelqu’un comme Frida [rires].
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