Il était la meilleure chance française du championnat du monde et il a tenu son rang. Le pilote alsacien du Team Bulls a pris le 7e rang de l’Xtrem/Loue. Il revient sur les conditions dantesques de la course de 83 km et 3300 m de D+.
Thomas Dietsch, vous terminez 7e du championnat du monde VTT marathon sur le parcours de l’Xtrem/Loue disputé dans des conditions dantesques…
Oui, c’était dur, très dur… C’était vraiment extrême. On aurait pas dû nous faire partir là-dedans, c’était une vraie galère pour tout le monde, pour le matériel, pour le bonhomme. Ce n’est plus du VTT à ce niveau de glisse, beaucoup de portage et c’est dommage sur un circuit comme ça. Autant sur le sec, c’est un magnifique circuit, autant là, il aura peut-être fallu faire quelques aménagements. Car là, trop c’est trop je dirais.
Content de ce top 10 quand même ?
Oui, c’est vrai… mais je me dis qu’à 10 km de l’arrivée, j’étais encore avec Moritz Milatz qui finit 2e. Il a su mettre le dernier coup d’accélérateur dans la dernière bosse, pas moi. J’étais mentalement et physiquement éprouvé à ce moment là et je n’ai pas su accélérer pour aller chercher le podium. Top 10, c’était un beau challenge mais ça ne m’apporte rien.
Est-ce la pire Xtrem/Loue que vous ayez disputée ?
Oui, c’est clair. Personne, à part le nouveau champion du monde Periklis qui était sur son nuage, ne s’est amusé et c’est dommage pour une épreuve de cette envergure. Les vélos ne roulaient plus. Quand c’est pour un cyclo-cross d’1h30 dans la boue ça va mais là c’était vraiment extrême de chez extrême. En vrac tout le temps, du patinage sur glace, adhérence limite sur tout le circuit éprouvant au niveau de la concentration, trouver la bonne trajectoire. Dur dur… C’était incroyable.
Pourtant, vous avez plutôt fait une belle course ?
Oui, je suis bien parti et même à la fin, j’étais pas mal. J’ai pas réussi à accrocher Milatz qui m’a posé au train et je n’ai même pas chercher à prendre la roue de Sauser qui avait une ou deux dents de moins que moi ! Ça c’est vraiment joué à pas grand chose, à l’usure en fait. Je me suis battu, comme tout le monde d’ailleurs, contre les éléments tout au long de la course mais il manque ce petit truc en plus. J’ai un peu le sentiment de ne m’être pas assez tapé dedans aujourd’hui : 155 pulsations de moyenne sur un championnat du monde, il en faudrait 10 de plus. Mais dès qu’on essayait d’appuyer sur les pédales, on partait en vrac.
Vous vous attendiez tout de même à un tel terrain.
Oui mais en fait, beaucoup de monde a repéré le tracé ces derniers jours. Du coup, les traces de repérage, gorgées d’eau et de boue, n’étaient plus utilisables pour le jour de la course ! Il nous fallait trouver d’autres trajectoires, pilotage à vue et tout en souplesse sur le vélo si on ne voulait pas partir à la faute. Fallait pas mon plus toucher aux freins… c’était toujours en travers, un pied à terre. Je me suis souvent demandé comment j’étais arrivé en bas de telle ou telle pente. Il fallait tracer, pas avoir peur, tout en technique et en souplesse. Je me suis dit parfois “qu’est-ce qu’on fait là”. Et je suis certain que beaucoup se sont demandés comment ils allaient finir la course.
Ce marathon mondial était l’occasion pour vous de tester de nouveaux pneumatiques Schwalbe ?
Oui, c’était incroyable au niveau du confort et de l’adhérence. Et heureusement compte-tenu des conditions. J’avais rien à perdre aujourd’hui, j’ai mis 1,3 kg dans les pneus, ce qui est très limite mais ça a tenu, gonflage quasi parfait. On testait une gomme plus tendre avec un enrobage plus rond pour ce parcours atypique.
Et désormais, quel est le programme, le Roc d’Azur ?
Oui, je pars à Fréjus demain… pour sécher et récupérer.